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La politique de l’Intersyndicale nationale nous mène à la défaite ! Organisons-nous pour la combattre et pour imposer une direction alternative à la mobilisation
Tract diffusé à la manif parisienne de jeudi 23 mars
Les impasses de l'Intersyndicale
La politique de l’Intersyndicale nationale nous mène tout droit à la défaite. Comme en 2003, en 2010 ou en 2019, elle adopte la même stratégie : multiplier les journées d’action jusqu’à épuisement des forces. Il s’agit de faire des démonstrations numériques sans bloquer l’économie, et donc sans faire pression sur les profits du grand patronat. Pourquoi les gouvernements céderaient-ils face à une telle stratégie ? Ils n’ont aucune raison de céder, à moins qu'on se laisse aller à penser qu'ils seraient touchés par la grâce et se mettraient à écouter la colère populaire. Macron et ses ministres nous montrent précisément le contraire : ils et elles ne veulent rien entendre, affichent mépris et arrogance et passent en force. Le choix du 49-3 le signale très clairement. Ce gouvernement, comme les précédents, sert les intérêts de la grande bourgeoisie : il ne cédera que si les intérêts de cette grande bourgeoisie sont remis en cause, en particulier si l’économie est véritablement mise à l’arrêt. Si la machine à faire des profits est en rideau, que pourra bien faire le Medef ? On peut se dire que dans ce cas, ils seront obligés de céder un peu pour préserver l’essentiel, la propriété capitaliste et leur pouvoir sur les moyens de production. Tant pis pour Macron et tant mieux pour nous! On a déjà vu ce genre de scénario dans le passé (en 1936, en 1968)…
Une grande majorité de la population rejette la contre-réforme de Macron. Une majorité pense également que le blocage de l’économie est le seul moyen de gagner. Pourtant, l’intersyndicale nationale se refuse obstinément, non seulement à appeler à la grève générale jusqu’au retrait, mais même à indiquer qu’il faudrait bloquer l’économie pour gagner. Faute de direction alternative, la majorité des travailleurs suivent les consignes de l’intersyndicale. Si cela continue, le risque est immense que ce soient les grévistes et les manifestants qui s’épuisent faute d’élever le rapport de forces, et que Macron parvienne à nous imposer sa contre-réforme.
Fausses excuses pour justifier l'inaction
Certains expliquent que les travailleurs n’ont pas besoin d’un appel de l’intersyndicale nationale pour se lancer dans la grève reconductible. Pourtant, chacun constate qu’il est très compliqué de convaincre autour de soi des collègues de se lancer dans une grève prolongée. C’est normal : un engagement aussi lourd est très difficile à prendre s’il ne s’inscrit pas dans un « tous ensemble ». Dans certains secteurs où des syndicats « lutte de classe » impulsent des grèves reconductibles, des travailleurs se lancent dans ce type de grève. Mais c’est dur et ces travailleurs hésitent logiquement à persister dans la grève reconductible quand rien n’est fait au niveau de l’intersyndicale nationale pour étendre et massifier la grève et quand les secteurs partent en grève les uns après les autres au lieu de s’y mettre tous ensemble.
D’autres expliquent que l’intersyndicale nationale ne peut pas « appuyer sur un bouton » pour déclencher la grève générale et que ce sont aux travailleurs d’en décider. D’une part, elle n’hésite pas à appuyer, de façon répétée, sur le bouton « journée d’action ». D’autre part, cet argument est faussement libertaire et démocratique. Bien sûr, c’est aux travailleurs de décider en AG de leurs formes de mobilisation. Néanmoins, un appel clair de l’intersyndicale nationale à la grève générale et à organiser des blocages serait un encouragement à reconduire la grève dans les AG. C’est logique puisqu’elle s’inscrirait dans une dynamique d’ensemble préparée et organisée.
Construire une lutte victorieuse
Que faire aujourd’hui alors que la colère est immense, que les manifestations spontanées se multiplient, que les grèves et les débrayages connaissent un rebond depuis l’activation du 49-3 ?
1. Il est important de faire pression sur l’intersyndicale nationale afin qu’elle appelle à la grève générale jusqu’au retrait. Cela ferait basculer l’intersyndicale dans une logique d’affrontement avec le pouvoir, et chacun comprendrait que c’est le moment de se lancer dans la bataille, assuré du fait qu’il ne sera pas isolé. Dans nos syndicats, dans nos AG, discutons de la stratégie de l’intersyndicale et prenons position !
2. De façon parallèle, il faut mettre en place et développer la structuration des cadres d’auto-organisation pour aller vers la constitution d’une coordination nationale des AG de grévistes et interpro qui aurait toute légitimité pour diriger le mouvement. Pour cela, il faut réunir deux conditions : convaincre les travailleurs que la politique de l’intersyndicale est mauvaise et qu’il faut y substituer une autre politique ; et mettre en place des outils de la mobilisation qui reposent sur la démocratie. Les AG interprofessionnelles pourraient se structurer avec des délégués élus et mandatés des différents sites de production, et ensuite elles pourraient envoyer des délégués à un comité national de grève qui aurait alors la légitimité pour prendre des décisions qui seraient écoutées par la masse des travailleurs.
Par Ludovic (Snes-FSU Paris), Maxime (SNTRS CGT), Nicolas (CGT Radio France), Philippe (Sud Education 92), Quentin Dauphine (Snes-FSU 83), Stéphane (Sud Rural Territoires), Sylvain (Sud Insee Paris), Tristan (CGT educ'action 93)