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    Des dizaines de milliers de personnes manifestent contre Macron: un point d’appui pour amplifier la mobilisation

    La manifestation du 5 mai à Paris est un succès : il y avait plus de monde que le premier mai. La France insoumise annonce 160 000 manifestants, la police 40 000, et les médias capitalistes 38 900. On notera que ces chiens de garde annoncent des chiffres encore plus bas que ceux de la police, et ils s'abritent pour cela derrière l'expertise d'une officine « indépendante » qui prétend compter à l'unité près les manifestant.e.s.

    Il y avait plus de monde que le 23 septembre dernier (manif appelée par la France insoumise) où la police avait annoncé 30 000 manifestant.e.s. Les journaflics n'ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent, mais cela ne les a pas empêché de faire leurs choux gras de la vitre brisée d'un véhicule de Radio France et d'un flic légèrement blessé. La manifestation était joyeuse et certains cortèges étaient dynamiques, comme celui des jeunes qui scandaient régulièrement des slogans anticapitalistes. On notait la présence importante et visible de la CGT, malgré le refus lamentable de Martinez d'appeler à cette manifestation. Le cortège du PCF était très petit et la manifestation était logiquement dominée par les sympathisant.e.s de la France insoumise. Il y avait un cortège de tête, avec un petit noyau d'une centaine d'autonomes scandant des slogans ridicules du type « les insoumis, c'est dégueulasse ». Nous avons de nombreux désaccords avec ce mouvement et en particulier avec Jean-Luc Mélenchon1, mais s'adresser aux manifestant.e.s qui ont confiance dans la France insoumise de cette façon, c’est tout sauf constructif.

    Cette manifestation est importante dans la situation politique car elle exprime une large contestation de la politique de Macron. Ces dernières semaines, le gouvernement a marqué des points. Il a pu réprimer de façon inédite le mouvement étudiant en raison de son isolement. Les organisations du mouvement ouvrier (notamment les directions syndicales) portent une lourde responsabilité en ayant refusé de protéger les étudiant.e.s. On pourra d'ailleurs noter que le gouvernement n'a pas osé évacuer les universités occupées (Marseille, Toulouse) quand des secteurs salariés avaient indiqué qu'ils répondraient fortement (les dockers à Marseille, les cheminots à Toulouse). Le mouvement cheminot tient bon, les taux de grève restent importants, mais il n'y a pas de « débordement » du cadre démobilisateur fixé par les bureaucraties syndicales. Il y a donc un risque d'enlisement, et donc la nécessité d'un dépassement du cadre de la grève perlée. En cela, même si la manifestation de ce 5 mai est un point d’appui, la démarche de la FI ne permet pas d’aller vers une victoire du mouvement. En effet, au même titre que les directions syndicales, les dirigeant.e.s de la France Insoumise ne proposent pas de politique qui permette la construction d’une grève générale permettant de faire reculer le gouvernement. Ils et elles pensent construire une opposition institutionnelle au gouvernement actuel pour préparer à plus long terme le terrain électoral. La nécessité est à la défaite du gouvernement, et cela impose un mobilisation d’ampleur conduisant à une grève générale bloquant le pays, et c’est à cette tâche là que nous invitons les sympathisant.e.s de la FI !

    Le climat a commencé à changer la veille de la manifestation du 5 mai. Contre toute attente (du moins pour les médias capitalistes qui tous avaient pris leurs désirs pour la future réalité), les salariés d'Air France ont voté majoritairement NON au référendum patronal, ce qui a poussé le PDG à la démission. La manifestation du 5 mai montre qu'il y a une disponibilité au combat et nous devons la transformer en combat massif contre le gouvernement et son monde.

    L'enjeu principal des jours qui viennent est de rompre l'isolement des cheminot.e.s et des étudiant.e.s et d'entraîner d'autres secteurs dans la lutte, pour faire basculer la situation. Nous devons tout faire pour que la journée de grève des fonctionnaires du 22 mai soit réussie. Nous déplorons que cette date tombe (comme par hasard...) en dehors des dates de grève perlée à la SNCF. Malgré cela, nous devons chercher à faire du 22 mai une date de convergence interprofessionnelle avec les cheminots, les étudiant.es, etc.

    Nous nous félicitons du vaste front commun politico-syndical qui se dessine en vue d'une grande journée de manifestation du 26 mai. Nous devons bien sur construire ces échéances dans nos milieux, mais nous devons aussi expliquer qu'il faudra bloquer le pays pour mettre en échec Macron. Le 26 mai, on manifeste par centaines de milliers, et le lendemain on continue ! Nous disons clairement : directions syndicales, appelez à la grève reconductible interprofessionnelle à partir de lundi 28 mai ! Appuyons nous sur les immenses manifestations du 26 mai pour démarrer un grand mouvement de grève interprofessionnelle !

    1Voir par exemple notre brochure réalisée à l’occasion de la campagne de 2017 : https://tendanceclaire.org/article.php?id=1175

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