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Début d’une mobilisation commune du spectacle et de la culture
Article publié dans "L'Anticapitaliste"
Jeudi 19 avril à Paris, les secteurs du spectacle et de la culture manifestaient ensemble derrière une banderole « Toute la culture est dans la rue ». Le cortège, constitué de syndicats d’artistes, de travailleurEs du spectacle, des musées et des administrations de la culture, comptait plusieurs centaines de manifestantEs.
À la suite de la manif, et à l’appel des CGT spectacle et culture, nous avons tenu une assemblée générale à la Bourse du travail. Nous n’étions que quelques dizaines, mais représentant plusieurs luttes importantes de nos secteurs.
Une grève suivie
En raison de la grève, le parc de Versailles a fermé ses portes en pleines vacances de Pâques ; cela n’était arrivé qu’une seule fois depuis vingt ans. Fait presque inédit : certainEs des salariéEs vacataires étaient aussi en grève. L’Arc de Triomphe était fermé, l’Orangerie aussi, et le musée Picasso a failli ne pas ouvrir ses portes. Si les salariéEs sont si nombreux dans la grève, c’est que leurs conditions de travail ne sont tout simplement plus vivables. Alors que les attaques prévues par les réformes CAP22 dans la culture, dont les plans tombés du camion ont été révélé par le Monde n’ont même pas encore été mises en application, les conditions d’ouverture des musées sont déjà terriblement précaires. À Versailles, par exemple, plusieurs salles ne sont pas ouvertes au public par simple manque de personnel. Comme les secteurs de l’accueil et de la surveillance sont particulièrement visés par les projets d’externalisation, ce genre de situation ne peut que se multiplier.
À noter aussi les grèves de technicienEs du spectacle, comme aux théâtres de Béthune, Grenoble, Valence… Là encore, il s’agit d’exiger des choses essentielles comme l’arrêt de la dégradation des conditions de travail, l’arrêt du management pathogène et le respect des instances représentatives du personnel. Les travailleurEs de la post-production dans le cinéma étaient aussi en grève ce 19 avril pour la troisième journée. Quand on sait la difficulté à se mettre en grève dans un secteur où les équipes sont très petites, et en lien étroit avec leur employeurs directs avec lesquels elles ne sont souvent pas en conflit, les taux de grévistes sont impressionnants et encourageants.
Construire les convergences
Face à tout cela, on n’a qu’un mot à la bouche : la convergence, rendue plus que jamais nécessaire par la violence des contre-réformes. Convergence bien sûr entre le spectacle et la culture, mais convergence avec les cheminotEs, les étudiantEs, et touTEs les travailleurEs en ce moment mobiliséEs contre les attaques dans leurs secteurs. Ne pas les laisser seulEs, c’est s’assurer que nous non plus, nous ne serons pas seulEs.
Se dessine désormais la perspective d’une grande AG, préparée très en amont, le 17 mai. C’est bien tard, et l’on peut regretter que la réunion du 19 avril n’ait pas été cette grande AG, organisée des semaines à l’avance, avec des conférences de presse, actions, tractages. Mais puisque décision est prise de construire vraiment cette date, et ce au-delà de la région parisienne, saisissons nous-en et faisons-en une grande réussite en allant d’ici là au contact de nos collègues.