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31èmes Rencontres internationales de jeunes

Au début du mois d’août se sont déroulées les 31ème RIJ, qui ont réuni des jeunes des organisations liées au Secrétariat unifié de la Quatrième internationale (la principale organisation internationale issue du trotskisme). Ces notes en restituent quelques éléments politiques.

Une occasion importante de faire vivre l’internationalisme

Il faut commencer par souligner que les RIJ sont un des principaux, sinon le plus important des rassemblements internationaux d’anticapitalistes. Il est donc très positif d’arriver à maintenir ce cadre de discussion malgré la faiblesse générale de l’extrême gauche. On doit aussi souligner que même s’il faut constater lucidement qu’il s’agit essentiellement d’un rassemblement de jeunes Européens – ce qui risque forcément de déformer la vision du monde que nous avons – la préoccupation d’aider matériellement à la venue de camarades d’autres pays est réelle. Nous saluons également le fait que des camarades appartenant à d’autres courants internationaux puissent être présents.

L’absence d’une stratégie commune

Cela dit, on ne peut pas plonger dans un œcuménisme béat pour passer sous silence les profondes divergences politiques. Malheureusement, c’est une tendance générale, qui semble d’ailleurs exister dans la plupart des organisations. Les divergences sont pourtant bien réelles, et elles ne touchent pas qu’à des points de tactique secondaires, mais pour beaucoup à des stratégies différentes concernant le type de parti à construire, la séparation claire avec les réformistes…

Il est évident que l’orientation est très différente entre, par exemple, l’orientation majoritaire au Danemark (dans le SAP[1]), et l’orientation majoritaire en Grèce (dans l’OKDE-Spartakos[2]) :

  • Le SAP est invisibilisé dans l’Alliance Rouge-Verte (pas de travail ouvert de tendance révolutionnaire), qui n’a pas de programme révolutionnaire, et dont les députés vont jusqu’à voter un budget bourgeois (ceux de 2011 et de 2012). Le critère flou établi est : « s’il y a un progrès social, on vote pour le budget ». Dans une telle logique, un budget comprenant quelques euros de subventions en moins au patronat pourrait être voté…
  • L’OKDE participe à un front anticapitaliste (Antarsya), et y bataille pour que l’orientation soit la plus correcte possible. Par exemple en résistant à la pression de la composante majoritaire (NAR[3], force issue du KKE) qui voudrait faire de la rupture avec l’Union européenne une « étape » avant la rupture anticapitaliste.

Les camarades d’Izquierda anticapitalista (Etat espagnol) participent quant à eux à un nouveau parti, Podemos, qui est dominé par une figure populiste de gauche (Pablo Iglesias), et qui sont balancés entre les succès électoraux que cela permet à court terme et le risque de semer des illusions réformistes qu’ils perçoivent. Une divergence d’une autre nature existe avec les jeunes de Communia Net (Italie), qui étaient également présents, qui ont préféré la forme d’un réseau à celui d’un parti[4].

On le voit, il n’y a pas besoin d’être des passionnés de polémique pour trouver des désaccords, et ces désaccords sont d’une importance croissante, étant donné que la période de marasme du capitalisme et de tendances à la crise ravivent l’alternative « socialisme ou barbarie ».

De nombreux points d’accord avec l’OKDE Spartakos

Nous avons pu constater que sur de nombreux points, l’OKDE Spartakos défend des positions que la tendance CLAIRE défend de façon bien isolée dans le NPA. Par exemple :

  • L’insistance sur la distinction programmatique entre l’antilibéralisme et l’anticapitalisme (les camarades de l’OKDE ont animé un atelier avec cet intitulé).[5]
  • L’opposition claire à l’agression du gouvernement de Kiev contre les insurgés de l’Est (qui ne se réduisent pas plus à des pions de Poutine que les manifestants de Maïdan ne se réduisaient à des pions des occidentaux). Les camarades ont animé un atelier nommé « La situation en Ukraine et l’impérialisme régional ».[6]
  • La nécessité d’intégrer la rupture avec l’Union européenne et l’euro à notre programme révolutionnaire.[7]

Vers une nécessaire clarification

Il est évident que certains débats devront être tranchés dans un avenir proche. Très probablement, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire, ce sont des secousses brusques de la lutte des classes qui vont nous y obliger. Mais nous pensons qu’il est du devoir des révolutionnaires de ne pas attendre et subir ces changements. Apprendre à débattre à la fois fraternellement et ouvertement n’est pas spontané. Les non-dits se transforment souvent, quand ils recouvrent des écarts qui se creusent, en tensions exagérées entre camarades, à des blocs affinitaires qui remplacent des débats précis par des procès d’intention, voire des invectives. Tout cela nous semble confirmé par les guerres de tranchées qui se mettent en place au sein du NPA et du secteur jeune. Nous reviendrons sur ces débats dans de prochaines contributions, dans l’optique d’un congrès du NPA (2015) qui soit le plus constructif possible.


[1] Parti socialiste des travailleurs : http://www.sap-fi.dk

[2] Organisation des communistes internationalistes de Grèce : http://www.okde.org

[3] Nouveau courant de gauche : http://www.narnet.gr

[4] Voir notre article : Italie : « Crise » ou « fin » du mouvement ouvrier traditionnel ? http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=585

[5] Voir notre brochure : Antilibéralisme, keynésianisme... une critique marxiste http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=71

[6] Voir nos contributions : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=all&keyword=Ukraine

[7] Voir nos contributions : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=all&keyword=Europe

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