[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Twitter

Crédit immobilier de France : nationaliser pour sauver les emplois!

Par Gaston Lefranc ( 8 décembre 2012)
Tweeter Facebook

(Article à paraître dans Tout est à nous)

Tout s"est déroulé très rapidement et sans mot dire : le 28 août, Moody"s dégrade de trois crans la note du Crédit immobilier de France (CIF) ; trois jours plus tard, l’État accorde une garantie de 20 milliards d"€ au CIF. Concrètement, cela signifie que l’État remboursera les créanciers du CIF au cas où le CIF ne serait plus en capacité de le faire. On comprend la volonté de discrétion du gouvernement : pendant sa campagne, Hollande avait juré que plus jamais on ne renflouerait les banques avec l'argent du contribuable ! On n'en est pas encore là, mais avec cette garantie, l’État adresse un message limpide : les capitalistes ne perdront rien, et ce sont les impôts payés majoritairement par les travailleurs qui constitueront, « au cas où », la variable d'ajustement.

Comment en est-on arrivé là ? Créé en 1908, regroupant 300 agences et 2 500 salariés, le CIF finance des crédits immobiliers aux particuliers en empruntant à court terme sur le marché interbancaire (auprès des autres banques). Le CIF ne collecte pas de dépôts : ses ressources dépendent donc uniquement de la confiance des marchés. Or, avec la crise, les banques hésitent de plus en plus à se prêter mutuellement. En outre, les sombres perspectives du marché immobilier ont précipité la crise de liquidité : trouvant de plus en plus difficilement des créanciers pour faire face à ses échéances de remboursement, la dégradation de Moody"s a signé le coup de grâce : sans la garantie de l’État, le CIF serait en faillite.

Que va-t-il se passer maintenant ? Faute de repreneur (la Banque postale a décliné...), l’État programme la mort lente du CIF, en stoppant l'octroi de nouveaux crédits et en ordonnant la gestion des affaires courantes en attendant que l'ensemble des crédits (424 000) arrivent à échéance. Ainsi, ce sont les ménages modestes qui profitaient de conditions intéressantes de crédit qui sont immédiatement pénalisés et qui ne peuvent plus accéder à la propriété de leur logement. Ceci au moment où les crédits immobiliers accordés par les banques ont reculé de 31,4% sur les huit premiers mois de l"année 2012. Alors que les mises en chantier reculent, la disparition du CIF pourrait accélérer cette tendance et aiguiser les problèmes de logement de nombreux travailleurs, malgré un début de baisse des prix immobiliers qui pourrait s’amplifier dans les mois qui viennent.

Les salariés du CIF sont mobilisés contre la fin programmée de leur banque : jeudi 13 septembre, 1 700 (selon la police) à 2 000 (selon les syndicats) sont venus de toute la France manifester à Paris, pour défendre leur emploi et l'accession à la propriété pour les foyers modestes. Une banderole « le marché sauvé, le personnel sacrifié » synthétisait parfaitement les objectifs du « sauvetage » du CIF.

Il existe pourtant une autre issue, que le gouvernement ne veut évidemment pas envisager : la nationalisation sous le contrôle des travailleurs, afin de pérenniser l'activité (sans aucun licenciement) et la soustraire à la pression des marchés financiers. Il faut en outre réorganiser le financement du logement populaire qui devrait être pris en charge par un monopole public à partir de l’épargne des ménages (livret A, etc.) sans avoir recours à l’emprunt sur les marchés.

Plus globalement, c'est l'expropriation du secteur bancaire privé et la constitution d'un monopole public bancaire entre les mains des travailleurs et de leurs représentants qui peut nous sortir de la crise. Exproprier les capitalistes et prendre collectivement le contrôle de la monnaie, du crédit, et des grands moyens de production : voilà les grands axes d'une alternative socialiste à la crise du capitalisme.

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

France

Analyse critique du programme du « Nouveau front populaire », troisième partie

Nous poursuivons ici l’analyse critique du programme du Nouveau Front populaire. Après la première partie, consacrée aux mesures de la « rupture » des « 15 premiers jours » et la deuxième partie où sont présentées celles des « 100 premiers jours » ou « été de la bifurcation » , la troisième et dernière partie fait la liste des réformes des « mois suivants », visant à des « transformations » plus profondes. S’agissant du cœur du programme, nous n’allons plus les examiner une par une, mais soulever un certain nombre de problèmes posés par leur logique générale et notamment les obstacles, voire les impasses auxquels elles risquent de conduire.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Législatives

Contre tout gouvernement d’union nationale avec les macronistes et LR ! Face au RN, une seule alternative : une gauche de rupture qui refuse le « front républicain » !

Après la « digestion » des résultats lundi, les appareils des partis bourgeois tentent d’échafauder des scénarios sur l’après second tour. En raison du désistement de l’ensemble des candidats du Nouveau Front populaire (NFP) qui sont arrivés en 3e position et d’un nombre conséquent de désistements du camp macroniste (qui se sont néanmoins maintenus dans de nombreuses circonscriptions où ils sont arrivés derrière les candidats de LFI), il est en effet fort probable que le RN n’ait pas de majorité absolue au soir du 7 juillet. S’il faut tout faire pour qu’il y ait une majorité de député-e-s du NFP, le scénario le plus probable est la division de l’Assemblée nationale en trois tiers de taille comparable : un tiers pour l’extrême droite, un tiers pour le bloc de droite (Ensemble et LR) et un tiers pour la gauche. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Élections

Assurons la victoire des candidat-e-s du Nouveau Front populaire au second tour ! Empêchons la victoire des candidat-e-s RN dans toutes les circonscriptions !

Le RN est largement en tête des résultats du premier tour et pourrait gagner au second, voire emporter une majorité absolue. Par toute sa politique anti-sociale et anti-démocratique depuis 2017 et par sa décision irresponsable de dissoudre l’Assemblée nationale aux lendemains des européennes, le président Macron est le principal responsable de cette situation. Quels que soient ses calculs et ses espoirs de relancer son camp, il savait comme tout le monde que, en convoquant de façon soudaine les élections sans que les partis aient eu le temps de se préparer, le RN risquait de gagner. En prenant cette décision, il s’est fait le marchepied d’une possible arrivée du RN au pouvoir, alors qu’il avait prétendu en 2017 et 2022 faire barrage à Le Pen.

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

LFI

Faire front ne signifie pas faire l’impasse sur les méthodes : il est nécessaire de démocratiser la France Insoumise pour gagner !

Entre l’annonce de la constitution du Nouveau Front Populaire lundi 10 juin et le dépôt des candidatures dimanche 16 juin, nous avons vu s’imposer des réflexes bureaucratiques de la direction de LFI ainsi que le recyclage de tou·te·s les opportunistes du PS, en particulier l’ancien président de la République François Hollande. Si l’union face à l’extrême droite dans le cadre d’un accord électoral est nécessaire dans les circonstances qui nous sont imposées et si nous apportons un soutien critique au Nouveau Front populaire, nous n’apportons aucun soutien à Hollande, Glucksmann et autres opportunistes Macron-compatibles. Mais nous critiquons aussi les méthodes utilisées par la direction de LFI, qui montrent que le chemin est encore long pour la constitution d’un outil collectif capable de viser la conquête du pouvoir sur des bases fermes mais saines. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook