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Retour sur le congrès du NPA - Échec de la pfU, débâcle de l’ex-pfA : la crise continuera
Les dirigeant-e-s pf U ont fait de la politique en s’adressant à tout le congrès avec un projet de déclaration. C’était juste de leur point de vue : un congrès doit permettre aux délégué-e-s de travailler à des synthèses au-delà des plateformes. Mais les désaccords sont trop importants et, de fait, ce texte n’était amendable par aucune des autres pf, à moins de laisser les axes principaux dans l’ambiguïté.
Il était en revanche possible que les 6 pf issues de l’ex-pfA élaborent leur propre synthèse. C’est la politique que nous avons défendue et qui s’est concrétisée dans la déclaration commune pfT, Y et Z, seul texte issu de ce congrès qui résulte d’un travail commun. Or il était tout à fait possible de réaffirmer bien plus largement notre accord sur la nécessité d’un parti délimité stratégiquement, sur l’implantation dans le monde du travail et sur les autres axes défendus ensemble pour la CN de 2016. Il était même envisageable d’entraîner derrière une telle synthèse, en se montrant constructif/ve-s, des délégué-e-s des pf locales et de la pfU.
Malheureusement, la pf W s’est contentée d’un projet de déclaration si vide politiquement que tout le monde en est resté pantois. Sans proposer la moindre orientation, la moindre perspective, il se contenait d’énumérer des thèmes de campagne... qui sont déjà ceux de l’intervention du NPA, dictés par l’actualité...
Mais la pfW n’a jamais prétendu vouloir réactiver l’ex-pfA. En revanche, la pfV avait affirmé, en novembre, que les pfs séparées ne devaient pas empêcher un texte commun au congrès. Surtout, elle l’a réécrit à la veille du congrès, dans sa tribune de L’Anticapitaliste... Or les dirigeant-e-s pfV ont fait volte-face, abandonnant leur propre politique ! Ils/elles ont pris prétexte du refus de la pfW... Mais, d’une part, la pfW ne participait déjà pas aux discussions de novembre. D’autre part, il est lamentable de capituler, quand on pense qu’une politique est juste, au motif que d’autres ne sont pas d’accord avec elle !
Nous regrettons vivement que la motion Front social ait été rejetée, à deux voix, alors qu’elle était majoritaire dans les AG. Selon nous, cette façon de revoter des motions majoritaires, sans que cela résulte d’une nouvelle élaboration, n’est pas démocratique. Malheureusement, la plupart des délégué-e-s pfU, mais aussi W, ont voté contre. Et nous déplorons que la pfZ ait semé la confusion au moment du vote par une manœuvre, dissociant une phrase qui ne posait pas de problème, manifestement dans le seul but de justifier son refus de voter la motion alors même qu’une bonne partie des militant-e-s de la pfZ l’avaient votée en AG.
Avec deux pf locales, nous avons proposé une conférence nationale pour élaborer un Manifeste du parti. En effet, la crise du NPA s’explique notamment par l’absence d’un vrai programme et d’une stratégie claire. Malheureusement, la plupart des délégué-e-s de la pfU et l’ex-pfA ont voté contre. Notons à ce sujet l’intervention grotesque d'un dirigeant de la V qui a non seulement expliqué que le programme était tout à fait secondaire par rapport aux luttes, mais osé mettre en cause publiquement notre implication dans les luttes... Sans le vouloir, il a réussi à caricaturer à la fois le parasyndicalisme dépolitisant de la pfV et l’arrogance de ses dirigeants qui, de plus en plus aveuglés par leur sectarisme, se croient désormais les seuls à intervenir dans la lutte de classe...
Finalement, les pf V, W et Z n’ont su se retrouver que pour lutter contre la rotation des mandats, exiger un CPN à 95 et... sur les européennes. Cette question était absente des débats des AG. Mais les pfV et W, incapables de discuter programme ou intervention, sont toujours promptes à écrire sur les élections ! Elles ont voulu à tout prix soumettre une motion, obligeant la pfU à faire de même. Or nos voix étaient décisives. Nous avons mis en échec les deux motions, estimant la discussion bâclée (réduite à « un pour, un contre » !) et la décision prématurée. De plus, la discussion sur le fait même de se présenter doit se mener, d’autant que les modalités du scrutin sont inconnues. Nous avons voté contre la motion pfU, en raison de son orientation, et fait NPPV sur celle de l’ex-pfA car nous ne considérons pas que la politique juste soit un accord à tout prix avec LO : nous sommes pour discuter avec LO, comme le dit la déclaration T-Y-Z, mais tout dépendrait du contenu.
Bref, ce congrès est celui de l’échec de la pfU à devenir majoritaire et de la débâcle politique de l’ex-pfA. La crise du NPA ne peut que s’approfondir et renforcer notre conviction que l’issue viendra seulement d’une refondation simultanée du programme et des méthodes : pour un NPA à la fois révolutionnaire et non sectaire !