Agenda militant

    [RSS] Compte
	Blue Sky Compte
	Mastodon Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    La hausse du chômage va se poursuivre en 2021

    Par Gaston Lefranc ( 3 décembre 2020)
    Blue Sky Facebook

     Article initialement publié sur le site du NPA.

    Deux indicateurs du chômage sont médiatisés : le taux de chômage au sens du BIT (Bureau international du travail), publié par l’Insee, et le nombre de chômeurEs inscrits à Pôle emploi. L’effet de la crise se voit désormais sur ces indicateurs.

    Le taux de chômage au sens du BIT avait paradoxalement baissé à 7,1 % au deuxième trimestre, pendant le premier confinement, car les personnes n’ayant pas pu faire certaines démarches de recherche « active » étaient sorties de ces statistiques. Ce taux a explosé au troisième trimestre pour atteindre 9 % (+ 628 000 personnes en un trimestre). Avant le reconfinement de novembre, l’Insee prévoyait un taux de chômage de 9,7 % fin 2020. Il va rapidement dépasser le seuil fatidique de 10 %, et il est fort probable que le taux de chômage record de 10,8 % en 1994 sera dépassé en 2021. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi (toutes catégories confondues) atteint quant à lui désormais 6,7 millions de personnes.

    Destructions d’emplois à venir

    Il y a toujours un décalage dans le temps entre la baisse de la production et la hausse du chômage, d’autant plus que l’ampleur du « chômage technique » a limité à court terme les destructions d’emplois. Alors que le « chômage technique » concernait encore 1,3 million de salariéEs en septembre, il a augmenté en octobre (1,6 million, près de 10 % des salariéEs du privé), avant même le second confinement. En novembre, il devrait concerner environ 4 millions de salariéEs. Mais beaucoup d’emplois seront détruits car la crise n’est pas un simple « mauvais moment à passer », mais la conséquence d’une suraccumulation de capital, amplifiée par le Covid. Malgré l’arrosage du patronat, le taux de profit reste très bas et l’endettement des entreprises est très élevé : les conditions d’une reprise ne sont absolument pas réunies, y compris quand l’épidémie aura pris fin. D’ailleurs, avant même l’annonce du second confinement, l’Insee avait prédit une croissance nulle pour le dernier trimestre 2020. Une éventuelle reprise ne sera possible que sur la base d’une destruction massive de capital, ce qui signifie notamment des destructions massives d’emplois et des baisses de salaires (direct et socialisé).

    Exacerbation des inégalités

    Selon les enquêtes de l’Insee auprès des patrons en octobre, environ un quart d’entre eux s’estiment en sureffectif au regard de leur niveau d’activité : cela laisse entrevoir des suppressions d’emplois massives, notamment dans la restauration, l’hébergement et les matériels de transport. Pour le moment, la plupart des suppressions d’emplois prennent la forme de non-renouvellement de CDD, de moindre recours à l’intérim, et de non-remplacement de départs à la retraite. Mais les plans sociaux (licenciements économiques de plus de 10 salariéEs dans les entreprises de plus de 50 salariéEs) prennent de l’ampleur même s’ils ne représentent pour l’heure qu’environ 10 % des suppressions d’emplois. Sur la période allant de début mars au 22 novembre 2020, 657 « plans de sauvegarde de l’emploi » (PSE) ont été initiés concernant environ 67 000 ruptures de contrats de travail, contre 27 000 sur la même période en 2019. En outre, depuis début mars, 4 900 procédures de licenciement collectif pour motif économique hors PSE ont été notifiées auprès des Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Après avoir chuté pendant le premier confinement, les ruptures conventionnelles sont reparties en très forte hausse. En octobre 2020, 40 700 ruptures conventionnelles ont été homologuées par la Direccte, soit une hausse de 0,5 % en un mois et de 10,4 % sur un an.

    Cette hausse du chômage concerne et concernera avant tout les jeunes, les salariéEs les moins qualifiés, en situation précaire (CDD, intérim), et les micro-­entrepreneurs. Il va donc frapper les travailleurEs les plus ­exploitéEs et exacerber les inégalités.

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    Économie

    Que faire de la taxe Zucman ?

    L’annonce faite cet été par François Bayrou de 44 milliards d’euros de coupes budgétaires, allant jusqu’à récupérer 4 milliards via la suppression de deux jours fériés, a ravivé en France un profond sentiment d’injustice fiscale et mis en lumière l’accroissement des inégalités de richesses entre les classes. La « taxe Zucman », du nom de l’économiste de gauche Gabriel Zucman qui l’avait préconisée en 2024 lors d’un rapport commandé par le président brésilien Lula à l’occasion du G20, est alors apparue aux yeux des dirigeant-e-s des confédérations syndicales, du PS, de Place Publique et d’EELV comme une solution pour obtenir un budget « équilibré » et « juste » pour 2026. Lire la suite...

    Télécharger en pdf Blue Sky Facebook

    France

    Budget 2026 : une offensive de grande ampleur contre les travailleurs/ses qui exige une riposte d’ampleur du mouvement ouvrier

    Le pouvoir exécutif utilise une vieille recette : faire peur à la population pour faire accepter les sacrifices à ceux d’en bas et mieux préserver les intérêts de ceux d’en haut. Le 13 juillet, Macron nous expliquait que la guerre était à nos portes et qu’il fallait donc accepter une hausse supplémentaire des dépenses militaires (de 3,6 Md€ en 2026) par rapport à ce qui était prévu par la loi de programmation militaire (qui prévoyait déjà une hausse de 3,1 Md€). Les dépenses militaires augmenteraient donc de 6,7 Md€ en 2026, soit une hausse de 13,5 % par rapport à 2025.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Blue Sky Facebook

    France

    Que faire face à l’austérité budgétaire qui vient ?

    Le gouvernement a présenté jeudi 10 octobre son projet de loi de finances (PLF pour le budget de l’État) et son projet de loi de finances pour la Sécurité sociale (PLFSS pour le budget de la Sécurité sociale). De façon scandaleuse, le gouvernement maintient le flou sur un certain nombre de mesures, indiquant qu’il fera des amendements à ses propres textes. On ne peut donc pas savoir à ce stade quelles sont les intentions précises du pouvoir. Néanmoins, le gouvernement affiche la volonté d’un « effort budgétaire » de 60 Md€. C’est considérable puisqu’il s’agit d’une austérité budgétaire de plus de 2 points de PIB (le PIB étant légèrement inférieur à 3 000 Md€), qui se décomposerait en 40 Md€ de baisse des dépenses publiques et 20 Md€ de hausse des prélèvements obligatoires.

    Lire la suite...

    Télécharger en pdf Blue Sky Facebook

    Podcast

    Inflation : la comprendre, la combattre

    Dans ce nouvel épisode, on revient avec Gaston Lefranc, économiste et militant de la TC, sur la poussée inflationniste qui touche les grands centres de l'accumulation capitaliste depuis la guerre en Ukraine. On analyse la structure de l'inflation en France, on présente les principales théories économiques de l'inflation et on essaie d'en proposer une analyse marxiste, qui reconnaît notamment dans la baisse des gains de productivité les racines structurelles de la dynamique inflationniste. L'inflation est encore une façon de faire payer aux travailleurs/ses la crise du capitalisme : on envisage donc pour finir certaines réponses politiques par lesquelles ces derniers/dernières peuvent se défendre contre cette nouvelle offensive.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Blue Sky Facebook