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    Tunisie: après les élections législatives

    international Tunisie

    Lien publiée le 6 novembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://npa2009.org/actualite/tunisie-apres-les-elections-legislatives

    Malgré le désenchantement d’une partie de la population, particulièrement au sein de la jeunesse et des couches les plus défavorisées, la participation a été tout de même de plus de 60 %.

    Lors des élections d’octobre 2011, Ennahdha avait raflé 41,5 % des sièges. Il n’en obtient que 31,8 %. Une partie de la population a exprimé ainsi son rejet des deux ans de gouvernement Ennahdha et des violences islamistes qui les ont accompagnés. Le CPR et Ettakatol, qui avaient participé au pouvoir, ont vu leur nombre d’élus s’écrouler.
    Nidaa Tounès, dont les responsables sont pour l’essentiel issus du pouvoir en place de l’indépendance à 2011, arrive en tête avec 39,2 % des sièges.
    Le Front populaire, qui regroupe l’essentiel de la gauche et une partie des nationalistes arabes, multiplie par 2,5 son nombre d’élus, avec 6,9 % des sièges, contre 2,8 % précédemment.

    Le futur gouvernement
    Celui-ci n’entrera en fonction que début 2015. Mais avant fin novembre, le Premier ministre proposé par Nidaa sera chargé de le composer dans le mois, voire les deux mois qui suivent. D’interminables tractations sont donc à prévoir car Nidaa ne détient pas la majorité à l’Assemblée. Le Président de Nidaa avait expliqué avant les élections qu’il s’adresserait en premier lieu aux trois petits partis avec lesquels il avait initialement décidé de se présenter aux élections. Mais ceux-ci n’ont eu aucun élu.
    Déclarant à l’époque vouloir élargir cette alliance « aux partis partageant les mêmes visions et les mêmes projets que les nôtres », il avait simultanément répondu par une énigmatique pirouette à la question de savoir si celle-ci pourrait inclure ou pas Ennahdha...

    Une avancée électorale de la gauche
    Contrairement à octobre 2011, l’essentiel des forces de gauche se sont présentés unies. Le nombre d’élus du Front populaire est passé de 6 à 15, dont 6 du Parti des travailleurs, 4 des Patriotes démocrates unifiés, 2 de la Ligue de la Gauche ouvrière (LGO), et 3 nationalistes arabes.
    De fortes pressions vont s’exercer sur le Front pour le pousser à voter la confiance au futur gouvernement, voire participer à celui-ci, ou à voter le budget. Pour relayer ses exigences, la population pourra également compter sur certains élus indépendants, comme par exemple Adnane Hajji, figure emblématique du bassin minier de Gafsa.
    Une volonté affirmée de « refer­mer la parenthèse de 2011 »
    Nidaa Tounès a pour projet que la Tunisie reprenne pleinement sa place dans la politique voulue par les investisseurs étrangers et tunisiens, le FMI et la Banque mondiale. Dans la continuité des gouvernements précédents, ce parti veut notamment continuer à rembourser la dette extérieure ; développer le libre-échange dans le secteur agricole, les services et les marchés publics ; abaisser les impôts sur les bénéfices des sociétés ; privatiser des sociétés confisquées au clan Ben Ali ; poursuivre la compression des dépenses sociales en réduisant notamment les subventions aux produits de première nécessité.

    La place des mobilisations
    Après avoir été parasitée pendant près de quatre ans par la bipolarisation entre néolibéraux « modernistes » et néolibéraux islamistes, la question sociale va donc revenir au premier plan. En ce domaine, l’attitude de la centrale syndicale UGTT va jouer un rôle déterminant. En 2012 et 2013, sa direction a été essentiellement absorbée par sa volonté de faire partir en douceur le gouvernement Ennahdha. D’où son rôle moteur dans la mise en place du cadre consensuel ayant débouché en janvier 2014 sur l’adoption de la Constitution et la mise en place du gouvernement provisoire de « technocrates » chargé notamment de préparer les élections. Cette politique s’est accompagnée de relations de bon voisinage avec le syndicat patronal UTICA. 
    Maintenant que les objectifs politiques que l’UGTT s’était fixés ont été pour l’essentiel atteints, reste à savoir comment évolueront en son sein les rapports de forces entre ceux qui ne voudront pas « gêner » le futur gouvernement au nom de « l’intérêt national », et ceux qui considèrent que la défense résolue des intérêts des travailleurs reste le fondement de l’action syndicale.
    Reste à savoir également comment la gauche politique associative et syndicale saura répondre aux attentes de celles et ceux qui ont été les moteurs de la révolution : la jeunesse, les chômeurEs, les salariéEs, les femmes et les populations déshéritées de l’intérieur du pays.

    Freddy Mathieu et Dominique Lerouge

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    http://blogs.mediapart.fr/blog/aouina-hamadi/071114/legislatives-en-tunisie-lerouge-mathieu-et-la-lecon-de-la-realite-devenue-mythe

    Législatives en Tunisie: Lerouge, Mathieu et la leçon de la réalité devenue mythe !

    Dominique Lerouge et Freddy Mathieu ont fait un drôle de compte rendu de la séquence électorale législative qui s'est déroulée fin octobre 2014. A les lire nous n'avons pas assisté aux mêmes événements. (http://www.npa2009.org/actualite/tunisie-apres-les-elections-legislatives)

    Et pour commencer, ils nous mettent plein la vue avec un chiffre, « 60 % », sortie tout droit de leur imagination fertile.

    60 % de quoi au juste ?

    La population en âge de voter est de 8 228 825 individus

    Ceux qui se sont inscrits sur les registres électoraux sont au nombre de 4 925 606

    Ceux qui se sont rendus aux urnes ne représentent que 3 579 257

    Autrement dit : 43 % du total de la population en âge de voter !

    Maintenant regardant ce qu'obtiennent les listes « majoritaires ».

    Machine de guerre de la Destourie

    Nidaa, que nos deux compères décrivent comme étant la formation qui comporte les « responsables issus du pouvoir depuis l'indépendance à 2011 », ne précisant à aucun moment que cette formation, véritable « auberge espagnole » est une véritable machine de guerre.

    Machine de guerre des rebuts de l'ancienne dictature, rejoint par une flopée de retournés et de renégats de la gauche et l'extrême gauche stalinienne, pour se doter de l'instrument garantissant les meilleures chances à la contre-révolution.

    Cette formation réunit autour d'un rescapé de toutes les turpides des années de plomb d'un demi siècle de dictature, Béji Caïd Essebsi, qui a l'étoffe d'un Mitterrand « de droite », et qui fut l'homme « providentiel » quand la révolution a menacé les fondations de l'ancien régime.

    Celui-ci était désarçonné par plusieurs mois d'une véritable insurrection spontanée, sans direction, et qui fut déviée de son cours radical vers l'impasse « institutionnelle » d'un processus électoral visant à la siphonner de son énergie révolutionnaire.

    « Vieille canaille de la Destourie !»

    C'est le presque nonagénaire BCE, vieille canaille de la Destourie qui fut le maître d’œuvre de cette « passe d'armes », aidé, il faut y insister, par tout ce que « la gauche » comporte de « salopards » préférant la proie pour l'ombre, les strapontins et autres maroquins d'institutions formelles à la satisfaction des principaux mots d'ordre de la révolution : « pain, travail et libertés »...

    Donc, Nidaa Tounes (qui rappelle à s'y m'éprendre le « Forza Italia » de feu Berlusconi) a obtenu 1 285 539 voix, ce qui représente 35,89 % des votants, 26,08 % des inscrits et à peine 15,61 % de l'ensemble de la population en âge voter.

    Sa principale concurrente, Ennahdha, autre auberge espagnole, pour ce qui est de toutes les couches sociales appartenant aux fameuses couches « moyennes » ayant fait le mauvais choix d'opter pour une accumulation primitive sous les hospices « théologiques » alors que la mode l'était pour une « modernité laïcarde » imposée par le chantre de l' « occidentalisation » : Bourguiba. Celui là même qui se vantait d'avoir fait « d'une poussière d'individus : une nation »...

    Ennahdha, la pusillanimité de la « gauche » et encore un « milliardaire » qui va à la pêche aux voix!

    Ennahdha, dont les voiles de la notoriété ont été gonflées par la pusillanimité d'une « gauche » faisant de l'anti-religion son seul fond de commerce pour mieux camoufler sa bâtardise programmatique et le néant qui caractérise ses propositions, a obtenu 937 294 voix, ce qui représente 26,19 % des votants, 19,03 % des inscrits et à peine 11,39 % du total de la population en âge de voter.

    Le troisième lascar a raflé une partie des voix des électeurs est un milliardaire, dont la saga mafieuse est passée par la case libyenne, faisant fortune en compagnie de l'un des rejetons de feu Kadhafi. Ce dernier qui avait fait choux blanc en présentant sa « jeune formation politique », l'UPL, aux élections à la Constituante d'octobre 2011, et ce malgré la débauche d'argent dépensé en « achat de voix », a mieux réussi à l'occasion de cette nouvelle saison de « pêche aux voix ». Il obtient 142 812 voix, ce qui représente 3,99 % des votants, 2,90 % des inscrits et un tout petit 1,74 % de l'ensemble. Cela fait cher la « pêche aux voix », mais il arrive avec 17 hurluberlus de son espèce bon troisième avec 17 députés dans la future Assemblée Nationale. Et vive la démocratie.

    Un Front Populaire coincé entre un milliardaire mafieux et des « Chicago-Boys » !

    Enfin, bon quatrième et presque à égalité avec une jeune formation de centre-droit animée par de fringants « Chicago-boys » : Afek (Perspectives en arabe ; tout un programme pour des ultra-libéraux!) le Front Populaire totalise 120 815 voix ; ce qui donne 3,38 % des votants, 2,45 % des inscrits et un tout petit 1,47 % de l'ensemble de la population en âge de voter. Cela permet à cette formation de compter 16 députés dont seulement deux femmes, l'une d'elle étant la veuve de notre camarade Mohamed Brahmi, dont les commanditaires de son assassinat vaquent toujours librement à leurs occupations. Mme Mbarki/Brahmi a été élue sur la circonscription de son mari défunt.

    Nos deux commentateurs focalisent sur la défaite d'Ennahdha qui arrive deuxième comme prévue par un scénario électoral ficelé. A la première consultation pour élire la Constituante, le ban et l'arrière-ban de la Destourie fut, à quelques exceptions près empêché de concourir celle-ci, ce qui laissa Ennahdha, sans véritable concurrent sérieux, les formations de la « gauche radicale » ayant fait le choix de la dispersion « organisée » et une campagne axée sur la défense des « acquis de la modernité.... de l'ancien régime ! ».

    Logique rééquilibrage

    La machine de guerre remise sur pied et l'ensemble des réseaux de la Destourie réactivée n'ont pas provoqué autre chose qu'un simple et logique rééquilibrage. Avec un résultat mitigée au vue de la réapparition des pratiques dont la canaille de l'ancien régime maîtrisait à la perfection les rouages.

    L'ATIDE (Association Tunisienne pour l'Intégrité et la Démocratie en Tunisie) a relevé 9 821 infractions allant du bourrage des urnes, aux urnes au contenu non contrôlé à l'ouverture de la procédure de vote, aux achats de voix contre espèces sonnantes et trébuchantes dans les quartiers populaires à Douar Hicher, Oued Ellil, Kasserine, Sidi Bouzid pour ne citer que les endroits avérés, à la confusion des fonctions parmi les scrutateurs, aux scellés remplacés par du simple scotch et la liste est longue. Les formations arrivées premières ont usé et abusé de ces pratiques. Sans oublier le réveil de certains réflexes « tribaux » en faveur de certains candidats.

    Lerouge et Mathieu ne souffle mot de tout cela. Pour eux comme pour la Commission européenne qui a dépêché sur place une tribu d'observateurs « ces élections sont une preuve éclatante de la maturité de la démocratie tunisienne » et les élections « un modèle » duplicable.

    « Un accord parfait entre les deux faces de la contre-révolution»

    Lerouge et Mathieu évoquent d' « interminables tractations » pour la formation du futur gouvernement. Sont-ce des infos de première main que nos deux limiers ont dégotés ?

    Ce qui est sûr, c'est que le scénario le plus probable est une simple alliance des deux versants de la contre-révolution Nidaa et Nahdha dictée non par des « tractations interminables » mais par la peur de la réaction, en l'absence de toute issue prévisibles, à cause de la crise qui s’approfondit aussi bien à l'intérieur des frontières de la petite Tunisie, à l'échelle régionale pour ce qui est de la poudrière nord-africaine et de l'accentuation de la crise mondiale avec en particulier la crise qui frappe nos principaux partenaires européens français et italien.

    Quelle serait la forme concrète de cette alliance est de peu d'importance au regard de l'accord parfait entre BCE et Ghannouchi quant à la stratégie qui consiste à reprendre l'offensive face à des forces populaires non défaites jusqu'à présent.

    Un scénario sanglant à la « Sissi » ne peut être exclu tant la peur des possédants les tenaille de revivre une nouvelle insurrection encore plus radicale que la première.

    « Avancée électorale de la gauche !»

    Pour se ménager une petite sortie, nos deux compères subodorent « de fortes pressions sur les élus du Front populaire en vue de voter la confiance au futur gouvernement ». S'ils avaient pris la peine d'écouter l'un des nouveaux élus, Mongi Rahoui, du parti Watad unifié de feu Chokri Belaïd, ils auraient compris que point n'est besoin de faire pression sur ce dernier et les 3 autres du même parti, nouvellement élus sur les listes Front Populaire, pour affirmer que non seulement ils voteront la confiance, mais que le fringant député Rahoui, (qui n'a laissé comme souvenir pour les 3 années passées au sein de la Constituante, que celui de brasser du vent au point de devenir la coqueluche des médias « benalistes » de la place...) ; vient de jeter un sacré pavé dans la marre en affirmant que le futur président devrait être issue des rangs de la formation majoritaire.

    Notre Rahoui appelle concrètement à voter pour le presque nonagénaire BCE alors qu'à ces élections son porte parole Hamma Hammami est candidat à la magistrature suprême. Autant dire un coup de couteau dans le dos de son partenaire du Front Populaire.

    Est-ce cela la formidable « avancée électorale de la gauche » ?

    « Question sociale parasitée ! »

    Nos deux militants qui sont «  à l'écoute » de ce qui se trame sur le plan social nous expliquent que « la question sociale a été parasitée » par la « bipolarisation entre néo-libéraux « modernistes » et néo-libéraux islamistes » !

    Alors que le pays, suite à l'insurrection de l'hiver 2010/2011 et sur les années 2012 et 2013 a connu le plus fort taux de grèves, d'occupations et autres mouvements de masses, qui se compte par milliers, jamais égalés tout au long de l'histoire de la Tunisie indépendante.

    Avec deux grèves générales qui ont paralysé le pays à l'occasion des deux assassinats de nos camarades Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

    Qui a parasité quoi ?

    Pour finir, nos deux militants travestissent l'histoire récente en nous racontant une histoire sortie tout droit de leur imagination de plus en plus fertile.

    La direction de l'UGTT qui a trahi les objectifs de la révolution en se fourvoyant dans un « Dialogue Patriotique » entre « partenaires sociaux », a sciemment choisi, appuyée de toutes leurs forces par la fameuse « gauche » pusillanime, de bloquer les mobilisations au profit de la collaboration avec les représentants du patronat.

    Pour Lerouge et Mathieu qui chaussent de drôle de lunettes pour disséquer la réalité sociale, cette tactique a permis à la direction syndicale de « faire partir en douceur le gouvernement de la Troïka » dominé par Ennahdha ! De même qu'elle a permis de clôturer la rédaction de la Constitution. Tout cela dans une ambiance de « bon voisinage avec le syndicat patronal UTICA.

    Le secrétaire général se vantant même d'avoir eu la haute main sur la formation du gouvernement de « technocrates » ! Alors qu'à la vérité ce fut une vraie passe d'armes entre différents fractions des classes possédantes ; le vainqueur fut Mme Bouchamaoui, la patronne des patrons qui poussa son poulain, Mehdi jomâa. Le lien entre les deux comparses étant le pétrole. Jomâa ayant fait toute sa carrière chez Total et la famille Bouchamaoui, l'une des 75 fortunes en millier de milliards de centimes, voulant élargir son champs de prospection et celui de ses intérêts dans le domaine des hydrocarbures avec comme de bien entendu des comptes dans les îles Caïmans pour planquer leurs plantureux bénéfices.

    De tout cela, nos deux fins analystes ne pipent mot se contentant de poser en guise de conclusion la question sur la capacité de la « gauche politique, associative et syndicale » de répondre aux attentes des « moteurs de la révolution » ! C'est la seule fois qu'ils prononcent ce mot "révolution"....

    A article superficiel voir tendancieux, contenu superficiel et conclusion erronée au vu de ce nous avons développé.

    Hamadi AOUINA

    le 6 novembre 2014