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Loi El Khomri : l’appel de la CGT à créer une intersyndicale
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alors que le gouvernement a déclaré une véritable guerre à l’ensemble des travailleurs avec la loi Travail, la CGT a invité ce lundi à la création d’une intersyndicale. Afin d’échanger sur « l’analyse de la situation sociale, économique et politique », une lettre d’invitation a été envoyée aux numéros un des neuf syndicats pour « évaluer les champs d’éventuelles actions et initiatives communes ». Reste, et cela est d’autant plus nécessaire, à organiser un vrai plan de bataille dans la rue et dans les lieux de travail pour donner un coup d’arrêt à ce gouvernement.
Parmi les neufs syndicats, quatre d’entre eux ont d’ores et déjà accepté : La CFDT, FO, l’UNSA, ainsi que la CFE-CGC. D’autres syndicats n’ont pas encore fait parvenir leur réponse : dont la FSU, Solidaires et deux organisations étudiantes, l’UNEF et l’UNL. La CFTC a déclaré lundi, dans un communiqué, que « en fonction de l’évolution du texte », elle « n’exclut pas de s’associer à d’autres organisations syndicales afin d’appuyer ses revendications ».
La combativité des militants de la base s’exprime de plus en plus clairement - et notamment de la CGT, comme en témoignent le rassemblement de plus d’une centaine de personnes devant une agence pôle emploi à Mulhouse contre la venue de Macron et de El Khomri, ou celui de la place de la Nation pour les Goodyear. Cet appel de la CGT va dans le bon sens pour unifier le mouvement ouvrier contre la mise à mort des droits conquis par les travailleurs pendant des décennies.
Cependant, face à la détermination de ce gouvernement, qui n’hésite pas à user de la répression sur fond d’état d’urgence - comme en témoigne l’interpellation de Joël Moreau, ancien secrétaire général CGT-PSA-Mulhouse - seule une riposte unitaire du mouvement ouvrier et de ses organisations pourra mettre un coup d’arrêt à ses politiques pro patronales. Cela est d’autant plus d’actualité que cette colère s’étend bien au-delà du milieu militant, comme en témoignent les plus de 230 000 signatures recueillies en quelques jours contre la loi travail.
Pourtant le plus dur reste à faire. Les travailleurs n’auront pas d’autre choix que sommer, d’une part, les directions syndicales, à commencer par la CGT, de quitter la table de négociation sur la convention de l’assurance chômage qu’elle partage avec le MEDEF ; mais aussi, d’autre part, exiger un véritable plan de bataille, dans un front unique avec les autres organisations. Pour obtenir un recul du gouvernement, il faudra imposer le retrait de la loi El Khomri et l’arrêt immédiat des négociations sur l’assurance chômage, par un appel à la grève générale reconductible jusqu’au retrait de ces réformes.
Aucune négociation, retrait total de ce projet de contrerévolution social !
La CFDT, qui a déjà indiqué participer à l’intersyndicale, a, pour sa part, prit officiellement position, en exigeant « que le gouvernement reprenne les concertations et pèse pour faire modifier ce texte en profondeur ». Ses griefs se concentrent uniquement sur le licenciement économique qui pourrait généraliser les suppressions de poste sur le simple fait que l’entreprise soit en difficultés économiques. Ainsi, une baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant plusieurs trimestres consécutifs, des pertes d’exploitation pendant plusieurs mois, une importante dégradation de la trésorerie, pourront donner lieu à des licenciements, non seulement sans risquer d’aller aux prud’hommes, mais sans les frais afférents. Cela permettra ainsi une généralisation de ces licenciements, par simple jeux comptables entre filiales dont sont friands les grandes entreprises.
Alors que pour le patronat, il s’agit de « lever la peur de l’embauche », l’ensemble des syndicats y compris la CFDT sont opposés à cette mesure. Cette disposition, qui ne figurait pas dans le projet de loi initial a été intégré par Matignon sous la pression du Medef que Matignon. Le MEDEF s’est inspiré de ce qui fait de mieux en Europe, en ce qui concerne les licenciements, l’empruntant à aux législations espagnole et italienne. Certain même au sein du PS la considère comme une « concession injustifiée au MEDEF », comme l’explique Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. Au vu des oppositions qui se construisent dans le mouvement syndical, mais aussi au sein même de la majorité, il est bien probable que le gouvernement, toujours embourbé dans le projet de révision constitutionnel, laisse de côté ou réécrive cet article 30 d’ici le 9 mars, date de présentation du projet de loi en Conseil des ministres.
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