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Fillon débranché lundi ou mardi ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.vsd.fr/les-indiscrets/exclusif-fillon-debranche-lundi-ou-mardi-19816
Jusqu’ici ils ne sont que deux ou trois à avoir osé mettre les pieds dans le plat et demandé, ouvertement, la destitution de François Fillon. Mais en coulisses, il semblerait que la messe soit dite. Le candidat LR devrait jeter l'éponge en début de semaine...
Le reportage tourne en boucle sur BFMTV. A Neuilly-sur-Seine, commune cossue, s’il en est de la petite couronne parisienne, fief des Républicains longtemps acquis à Nicolas Sarkozy qui en fut le Maire, on ne décolère pas. Bourgeoise, en majorité catholique, la population se sent, de l’aveu même de son élu municipal LR, Franck Keller, « profondément choquée et déçue ». Alors que la droite affiche une unité de façade derrière son candidat, que quelques ténors du parti tentent encore de sauver la campagne et que François Fillon lui-même multiplie les discours et les gesticulations, il est l’un des rares à avoir affirmé, sur une chaîne de grande écoute et à visage découvert qu’il n’y croit plus, qu’il est aussi consterné que la majorité des Français par les révélations qui se succèdent et qu’il faut demander à François Fillon de renoncer.
« Tout cela doit s’arrêter très vite. Si cela se poursuit tout au long de la semaine qui s’annonce, la campagne est finie pour notre formation politique. La droite ne sera pas au Second Tour de la Présidentielle. Et les Législatives seront, pour notre camp, un désastre ! », souligne-t-il. Franck Keller, qui a fait de la moralisation de la vie politique son cheval de bataille, sait qu’il prend un risque, que si François Fillon trouve, par le biais d’une opération dernière chance, le moyen de sauver sa campagne, il est bon pour l’excommunication. « J’assume, assène-t-il. On ne peut pas engager les Français dans un projet politique leur annonçant ‘du sang et des larmes’ pour sauver le pays et se retrouver ainsi, face à tous ceux qui souffrent, confronté à de telles révélations. C’est l’éthique, la probité et la rigueur affichées qui, selon moi, ont convaincu les électeurs de droite de plébisciter François Fillon. Aujourd’hui, ils se sentent floués. Si vous saviez combien sont venus me remercier, soulagés, qu’enfin quelqu’un ose dire leur sentiment ! »
Hormis Georges Fenech, Sarkozyste pur et dur, qui n’a pas hésité à prendre la parole pour demander officiellement le retrait de François Fillon, ainsi qu’un député moins connu, soutien d’Alain Juppé, Franck Keller est bien seul à oser dire ce que tous, au sein du parti, pensent tout bas. « Je n’attends qu’une déclaration officielle pour lancer la campagne de Baroin, nous confie, sous couvert d’anonymat, une cadre parisienne piaffant d’impatience. Mais pour l’instant rien ne vient …»
"La restauration de l'éthique en politique ne peut plus attendre"
Il n’empêche. Faute de déclaration officielle, il semblerait qu’en coulisses, « débrancher François Fillon » ne soit plus qu’une question d’heures. « S’il n’y avait pas eu l’attentat du Louvre, ce serait déjà fait, estime une députée.Gérard Larcher devait lui parler. » Malgré ses dénégations, vendredi 3 février au matin, c’est, de fait, au Président du Sénat qu’aurait été dévolu le rôle de messager d’Athènes. « Plus aucun ténor du parti n’accepte les invitations des chaînes de télé, révèle encore cette élue. A part Eric Woerth, qui a bien voulu aller faire du cinéma à Chantilly ce week-end, tout le monde attend l’annonce officielle… »
Et si la décision de jeter l’éponge se fait tant attendre, c’est bien parce que la suite des opérations est encore floue. « Cette affaire a mis en évidence un fait majeur, reprend Franck Keller : pour les Français, la restauration de l'éthique en politique ne peut plus attendre. Il faut que les élus acceptent de se plier à des règles de contrôle strictes. C’est à ce prix qu’on sauvera le débat démocratique. » L’autre enseignement, c’est le manque criant de solutions de repli et donc de prévoyance. Sans forcément être mis à mal par des révélations, le candidat de la droite et du centre, quel qu’il soit, aurait pu connaître mille et une raisons de ne pas pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. « ‘Et s’il avait eu une crise cardiaque ou un accident, qu’aurait-on fait ?’, m’a demandé un habitant de la ville, avoue Franck Keller : je n’ai pas su lui répondre… »
Car, de fait, des plans b, il semblerait qu’il n’y en ait pas. Du moins, pas de déterminé d’avance. Tout juste avance-t-on, en coulisses, les noms de François Baroin ou Laurent Wauquiez, dont les noms de domaines ont été créés en fin de semaine.
La rumeur dit aussi que Sarkozy rit beaucoup, que Juppé fait sa mauvaise tête et refuse de servir de second couteau, que Xavier Bertrand songe à y aller et que même Gérard Larcher se sent pousser des ailes ! Pendant ce temps, les autres apprennent par cœur, le texte du scénario qu’il va falloir déclamer devant les médias en ayant l’air sincère lors de l’annonce officielle. Celle que fera très bientôt François Fillon lui-même : pour dire qu’il jette l’éponge, devant la gravité des faits qui lui sont reprochés, pour laver son honneur ou quelque chose d'approchant. « A priorien tout début de semaine, confirme encore un membre du parti : lundi, plus vraisemblablement mardi… »