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Quand Quotidien cherche à casser la mobilisation étudiante à Paris 1
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alors que des dégradations à caractère antisémite ont été commises mercredi à Tolbiac et que le comité de mobilisation a dénoncé très fermement celles-ci, Quotidien, le journal de Yann Barthès, a réalisé un reportage cherchant à créer la confusion et créer des liens inexistants entre la mobilisation et ces dégradations, le tout pour décrédibiliser le mouvement contre la sélection.
Dans le contexte où l’extrême droite cherche par tous les moyens à décrédibiliser le mouvement contre la sélection, en frappant les étudiant à Montpellier ou à Strasbourg, à Paris 1, des étudiants liés à l’extrême droite ont taggué mercredi dernier le local de l’UEJF/Alliance (une groupe anciennement lié à l’UEJF) avec des inscriptions antisémites, à savoir « local raciste » « anti-goy [non-juif] ». Par ailleurs, des kippas ont été lancées par les fenêtres, montrant encore une fois le caractère antisémite des dégradations. Celles-ci n’ont pour but que de décrédibiliser le mouvement et l’occupation de Tolbiac en faisant un lien entre celui-ci et l’antisémitisme. Une manœuvre que les étudiants mobilisés, ont explicitement dénoncé dans un communiqué, relayé hier, qui condamnait explicitement ces dégradations antisémites.
C’est dans ce contexte que Quotidien, le journal télévisé présenté par Yann Barthès, a fait un reportage « d’investigation » à Tolbiac hier. Un reportage d’une mauvaise-foi rare, dont l’objectif à peine voilé est tout simplement de faire le lien entre ce saccage raciste, œuvre de militants d’extrême droite qui ont réussi, selon des preuves récoltées sur les réseaux sociaux, à s’infiltrer dans l’occupation et ont appelé à « faire la même qu’à Montpellier » et les militants qui occupent le centre Pierre Mendès France. Tout est fait pour faire un lien direct entre l’occupation de Tolbiac et l’antisémitisme, en surfant notamment sur la confusion entretenue par le président de l’UEJF, présent ce jour-là à Tolbiac entre l’anti-sionisme, c’est à dire la dénonciation de l’oppression du peuple palestinien par l’État colonialiste d’Israël et l’anti-sémitisme, la haine des juifs.
Car entre les positions anti-sionistes de militants du mouvement étudiant, qui réclament la fin des persécutions que subissent le peuple palestinien et militent contre toutes les formes de racisme, et un saccage antisémite, il n’y a rien en commun. Il n’y a rien de commun entre des militants qui luttent au jour le jour contre l’antisémitisme, l’islamophobie et le racisme prégnant dans la société, et des inscriptions d’extrême droite dont la rhétorique est proche de celle des soraliens et autres groupuscules haineux. C’est cette distinction fondamentale que Quotidien a volontairement effacé, préférant mettre en avant les propos confus d’une militante plutôt que de relayer le communiqué de l’ensemble des étudiants.
Pourtant, Quotidien cherche à tout prix à tirer un trait de continuer entre les deux, pour faire passer le message que les étudiants mobilisés contre la sélection sont antisémites. La réalité de nos facs aujourd’hui, c’est qu’il y a bien des étudiants antisémites et racistes. Mais ceux-ci ne sont pas dans les assemblées générales ou les manifestations : ces étudiants sont ceux qui sont envoyés par Philippe Pétel pour frapper les étudiants de Montpellier ; ce sont ceux du Bastion Social de Strasbourg qui ont tabassé des étudiants mobilisés hier encore. Ce sont ceux qui appartiennent aux organisations d’extrême droite, comme La Cocarde ou l’Union des Etudiants Patriotes, dont l’idéologie raciste n’est pas à démontrer, tout comme leurs liens avec le Front National.
L’objectif de Quotidien, décrédibiliser la mobilisation, se fait avec la complicité de Jimmy Losfeld, président de la FAGE (fédérations des associations corporatistes), qui dénonce « des militants qui ont forcé le local de l’UEFJ à Paris 1 et ont taggé des insultes antisémites dans ce local ». Des allégations qui ne sont accompagnées d’aucunes preuves et qui cherchent surtout à affaiblir les étudiants anti-sélection à Paris 1, dans le contexte où les associations corporatistes que la FAGE fédère sont pour la sélection et la réforme, mais sont systématiquement minorisées dans les assemblées générales. Une manœuvre honteuse qui cherche à instrumentaliser les attaques de l’extrême droite sur nos facs pour faire passer la sélection.