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Krivine: "Je suis toujours un soixante-huitard en action"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alain Krivine, une des figures de Mai-68, est venu en Côtes-d’Armor, le 16 juin. Il évoque son Mai-68, donne sa vision de la France et des Français aujourd’hui.
Entretien
Alain Krivine, fondateur de la Jeunesse communiste révolutionnaire et de la LCR.
Quelle est votre approche, 50 ans après Mai-68 ?
Je ne suis ni pour enterrer Mai-68, ni pour faire comme des anciens dans les meetings, qui racontent leurs souvenirs même s’ils ne font plus rien. Je suis pour utiliser 68 en disant ce qu’il y avait de positif et de négatif. Ce n’était pas une révolution, car on a échoué sur le plan politique, mais une explosion populaire fantastique comme je n’ai jamais vu en France.
Quelle est votre vision de l’engagement, en Mai-68 et aujourd’hui ?
Il y a un milieu jeune et étudiant qui est plus nombreux qu’en 68, puisqu’on est passé de 200 000-500 000 étudiants à plus de deux millions aujourd’hui. La liaison ouvriers - étudiants est plus facile aujourd’hui, parce que plus d’un million d’étudiants sont obligés de travailler pour payer leurs études et leur logement. Il y a un prolétariat qui est plus nombreux qu’en 68.
Sur le plan négatif, le milieu étudiant bouge peu. Le milieu lycéen ne bouge pas du tout, à la différence de 68. Aujourd’hui, quand on fait grève, on ne va pas à une manif. Quand on va à une manif, on ne fait pas grève. Il y a un anticapitalisme individuel, qui est peut-être plus grand, mais il y a un esprit général défaitiste et individualiste qui est énorme.
Les mentalités ont changé ?
Les syndicats et partis politiques sont encore plus en crise qu’ils ne l’étaient en 68. En 68, il y avait une gauche et une droite, même s’ils étaient au début d’une crise. Aujourd’hui, pour moi, la droite fait la politique d’extrême droite et la gauche fait la politique de la droite, donc les gens sont perdus. Même complètement perdus. Les gens sont paumés, donc s’abstiennent aux élections et, quand ils votent, ce n’est plus pour mais contre. Tout cela créé une confusion, beaucoup plus grande qu’en 68.
Avez-vous espoir pour l’avenir ?
Je garde toujours espoir. Il faut arriver à un Mai-68 qui réussisse, mais pas par des vœux pieux. Il faut vraiment militer. La force du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste, N.D.L.R.) était la force des JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire, N.D.L.R.) en Mai-68. C’est être unitaire dans l’action, comme l’est Olivier Besancenot, et radical dans la propagande. Aujourd’hui, les gens le sont beaucoup moins. Et cela paraît plus facile d’être anti-immigrés qu’anticapitaliste.
Que devenez-vous aujourd’hui ?
J’ai multiplié les rencontres pour parler de Mai-68. Il le fallait, car la plupart des dirigeants de Mai-68 sont ou morts physiquement ou morts politiquement. Ce qui n’est pas mon cas. Je suis toujours un soixante-huitard en action. Je suis membre du NPA, j’étais membre de la direction du NPA, membre de la direction de la 4e Internationale… J’ai lâché ces postes de direction il y a un mois, à cause de mon âge. Place aux jeunes maintenant, mais je suis toujours militant !