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Chili : "La gauche n’est pas capable de faire face au capitalisme"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.regards.fr/monde/article/chili-la-gauche-n-est-pas-capable-de-faire-face-au-capitalisme
Depuis plusieurs jours, le Chili est « en guerre », selon les mots de son président. Celui-ci réprime dans le sang la contestation sociale, réveillant les fantômes de la dictature.
Felipe Diaz est Chilien. Depuis un an, il vit à Paris pour suivre un Master Psychanalyse à l’Université Paris Diderot.
Regards. Pourquoi avez-vous occupé le consulat du Chili à Paris ce lundi matin et pourquoi allez-vous y retourner ce soir ?
Felipe Diaz. On va manifester en face du consulat [1] pour protester contre les mesures de répression qui ont été prises par le gouvernement chilien pendant les manifestations. Ce week-end, le président Sebastián Piñera a décrété l’état d’urgence et instauré un couvre-feu, ce qui ne s’est pas fait depuis la fin de la dictature. Ça a réveillé beaucoup de fantômes chez nos parents et nos grands-parents…
Le président chilien a envoyé l’armée pour « gérer » la situation. Résultat : il y aurait déjà onze morts en trois jours. Comment en est-on arrivé-là en si peu de temps ?
Je suis en contact avec mes amis, ma famille, et très rapidement ils m’ont dit que les militaires ont tiré dans la foule, en centre-ville de la capitale. Probablement qu’ils vont continuer. Ce qui a déclenché les manifestations, c’est la hausse du prix du métro – c’est le plus cher d’Amérique latine. Mais il y a beaucoup d’autres choses derrière cette simple revendication : c’est contre la précarisation de la vie quotidienne, à cause du néolibéralisme, que les Chiliens manifestent. Au Chili, l’éducation est complètement privée et très chère. Aller à l’Université peut couter 4000 euros par an. La santé est aussi précarisée en faveur du privé. Il est très difficile d’avoir un rendez-vous avec un médecin via le service public. Cette précarisation a commencé sous la dictature de Pinochet. Dans les années 90, on nous a vendu une fausse démocratie où les gouvernements successifs n’ont fait qu’approfondir ces mesures néolibérales, jusqu’au président actuel. Aujourd’hui, il se passe des choses très étonnantes, comme la privatisation de l’eau. Nous sommes le seul pays au monde où l’eau est entièrement gérée par le privé.
« Ce qu’il se passe actuellement au Chili est un mouvement insurrectionnel, sans organisations à l’avant-garde des manifestants. On aimerait bien que ça aille vers un mouvement politique plus organisé, mais on voit aussi que ce mécontentement pourrait être capté par les fascistes. »
Peut-on faire un parallèle entre la situation actuelle au Chili et les gilets jaunes ?
Je pense qu’il est trop tôt pour faire cette comparaison. Le mouvement chilien vient juste de démarrer et on ne sait pas trop la direction qu’il va prendre. Il y a un parallèle qu’on peut faire : les gilets jaunes répondent aux politiques néolibérales qui ont été installées par le président Macron et au Chili, c’est aussi une réponse au néolibéralisme imposé. Ce qu’il se passe actuellement au Chili est un mouvement insurrectionnel, la possibilité de contester des années d’exploitation politique et il n’y a pas d’organisations à l’avant-garde des manifestants. Mais on ne sait pas trop où ça peut aller. On aimerait bien que ça aille vers un mouvement politique plus organisé, mais on voit aussi que ce mécontentement pourrait être capté par les fascistes. L’extrême droite commence à gagner du terrain. À la dernière présidentielle en 2017, José Antonio Kast est arrivé quatrième, avec 7,9% des voix. C’est le plus haut score de l’extrême droite depuis le retour à la démocratie. Donc c’est quelque chose qui nous inquiète.
Dans quelle état est la gauche chilienne ?
La gauche au Chili – un peu comme partout ailleurs dans le monde – n’a pas vraiment de projet politique, et j’entends par là un projet révolutionnaire, un changement radical de la société. La gauche n’est pas capable de faire face au capitalisme, elle reste du côté de la social-démocratie, une sorte de maquillage du capitalisme sauvage qui règne sur Terre. Peut-être que la gauche est en train de se réarmer, mais je ne vois pas de projet révolutionnaire qui soit capable de rassembler les gens.
Propos recueillis par Loïc Le Clerc
Notes
[1] Le rendez-vous est fixé ce lundi 21 octobre, 18h30, place Salvador Allende à Paris.