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Le FMI pousse la Bolivie à adopter un tournant néolibéral
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le FMI pousse la Bolivie a abandonner le socialisme pour le néolibéralisme (editoweb.eu)
Le Fonds Monétaire International (FMI) a publié son rapport sur l'économie bolivienne dans lequel il recommande l'abandon du socialisme et l'adoption de mesures néolibérales.
Dans le viseur de cette institution : Les salaires, l'investissement public et le contrôle financier.
Article et traduction Nico Maury
Après une analyse de la dernière période économique de la Bolivie, période marquée par un coup d'État, la pandémie de Covid-19 et l'incroyable redressement économique depuis le retour du MAS-IPSP au pouvoir, le FMI estime que le gouvernement doit réduire ses dépenses, "un ajustement budgétaire significatif sera nécessaire pour rétablir la viabilité de la dette"
Réduire les salaires et privatiser les retraites
Le FMI vise les politiques en faveur des salaires, comme la suppression de la prime de fin d'année pour les travailleurs (doble aguinaldo). Cette prime oblige les employeurs à verser à leurs travailleurs une prime égale au double de leur salaire mensuel, mais uniquement si le PIB annuel la croissance est supérieure à 4,5 %. Le FMI recommande à la Bolivie de restreindre la croissance des salaires des travailleurs du secteur public.
Dans la cible du FMI, l'ouverture des pensions aux fonds d'investissements. Pour le FMI il est intolérable que les pensions soient gérées par le gouvernement. "L'interdépendance croissante du système de retraite et du gouvernement doit être surveillée. Il convient d'envisager de diversifier les actifs des fonds de pension en un plus large éventail d'actifs – y compris éventuellement des actifs en devises étrangères – afin d'augmenter les rendements moyens et de diversifier l'exposition. Cependant, cela devrait être précédé d'une transition vers une gestion professionnelle et indépendante des portefeuilles des fonds de pension et devrait, même alors, être poursuivi avec soin pour ne pas exacerber les déséquilibres et les vulnérabilités externes".
Déréguler, privatiser
Le FMI pour le gouvernement bolivien à limiter la croissance des investissements publics et des subventions. Les investissements sont destinés aux infrastructures, tandis que la majorité des subventions visent à garantir que le prix du carburant n'augmente pas. Le FMI souhaite "la mise en œuvre d'une augmentation des prix des carburants domestiques nécessitera de recycler une partie des économies budgétaires dans des programmes de transferts monétaires destinés aux déciles les plus pauvres de la population." Le FMI souhaite faire porter la hausse des couts du carburant sur les plus pauvres au profit des plus pauvres.
Enfin, le FMI encourage à déréguler et privatiser des pans entiers des secteurs stratégiques de l'économie. "Des réformes du côté de l'offre sont nécessaires pour stimuler les investissements dans les hydrocarbures et l'exploitation minière et encourager le développement de nouvelles industries". Aux ordres des capitalistes, le FMI explique que "les lois minières devraient être révisées pour encourager les investissements privés dans le lithium et d'autres secteurs", le FMI encourage "l'assouplissement des limites à l'exportation et du contrôle des prix, le recours à l'arbitrage international, la suppression des quotas de crédit et des plafonds de taux d'intérêt".
En somme, le FMI encourage la Bolivie a abandonner le Socialisme et à revenir dans un modèle économique néolibéral.
La Bolivie n'a plus un seul accord avec le FMI depuis 2006 et se porte mieux depuis qu'elle ne suit plus les recommandations du FMI
Le ministre bolivien de l'Économie, Marcelo Montenegro, a catégoriquement rejeté les conclusions de ce rapport, déclarant "qu'ils prescrivent les vieilles recettes d'il y a plusieurs décennies où ils appelaient à réduire les subventions, à réduire les dépenses publiques, à éliminer progressivement la prime de fin d'année pour les travailleurs. Nous n'allons pas accepter ces recommandations parce que nous sommes un pays souverain et que nous avons une politique économique souveraine".
Le président bolivien Luis Arce explique la croissance impressionnante du pays est due au rejet des recommandations du FMI ; "Nous sommes dans de meilleures conditions, car, depuis 2006, la Bolivie n'a plus un seul accord avec le FMI. En 2020, avec le gouvernement putschiste, ils ont essayé de conclure un programme de prêt avec le FMI, que nous avons stoppé dès que nous sommes revenus au gouvernement, nous avons annulé ce prêt du FMI parce que nous pensons que la meilleure façon de faire de la politique économique est d'avoir une politique monétaire souveraine sans être soumis à aucun organisme international".
La Bolivie, depuis l'introduction du socialisme sous Evo Morales en 2006, a réduit la pauvreté de plus de 50 %. Elles ont également contribué à maintenir l'inflation au taux le plus bas d'Amérique latine. Les politiques du FMI, qui ont été mises en œuvre en Bolivie au début des années 2000, ont conduit plus de 60 % de la population du pays en dessous du seuil de pauvreté.
Le rapport du FMI