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29 octobre: la prise de la Bassine
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
29 octobre : la prise de la Bassine ! | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)
Manifestation interdite, circulation interdite dans un large périmètre, déploiement policier hors du commun… La préfète des Deux-Sèvres a tout mis en place pour décourager le maximum de personnes de venir dire leur colère contre les méga-bassines le weekend des 29 et 30 octobre, dans le village de Sainte-Soline. Qu’à cela ne tienne !
Dès le début de la semaine, un camp du collectif s’est mis en place sur une champ privé, prêté par un agriculteur, ancien irrigant, désormais solidaire de la mobilisation. Depuis cette base, des centaines de personnes ont investi les lieux, jusqu’à vendredi, 20 h, moment où fut enclenchée l’interdiction de déplacement.
« 1, 2, 3 : Bassines ! »
Le samedi matin, des milliers de personnes sont venues dans ce hameau du sud des Deux-Sèvres pour la manifestation, d’abord prévue à 10 h, puis reportée à 14 h à cause des barrages policiers qui ont largement ralenti la circulation. Dans les faits, la grande majorité des manifestantEs ont garé leurs véhicules à trois ou quatre kilomètres du lieu de rendez-vous, ce qui a engendré des marches de 30 à 60 minutes à l’aller et au retour, en plus de contrôles permanents pour les piétonEs. Certaines personnes ont même été refoulées, et ont reçu des amendes. Une équipe du NPA était présente, avec des militantEs des Deux-Sèvres, de la Vienne, de Charente, d’Indre-et-Loire, de Haute-Vienne, de Paris et de Gironde, dont notre camarade Philippe Poutou.
À 14 h, l’opération « 1, 2, 3 : Bassines ! » a été lancée. Objectif, lancer trois cortèges différents pour rejoindre la Bassine de Sainte-Soline (la plus grosse !) en travaux. Trois manifs, trois couleurs. Une blanche, une verte, une rouge. Nous avons suivi la rouge. C’est alors qu’un déploiement tactique s’est mis en place, entre un groupe allant au contact des CRS pendant que les autres passaient les barrages. Des centaines de grenades ont été jetées. Des gaz, des LBD et des grenades de désencerclement. Nous comptons de nombreux blesséEs, dont certainEs gravement. C’est le cas du porte-parole du collectif, Julien Le Guet, qui a été matraqué à la tête. Mais malgré ça, la prise de la bassine a bien eu lieu ! Victoire ! Victoire symbolique bien entendu, mais victoire qui donne la pêche pour continuer le combat ! Ce qui frappait une fois de plus, ce sont les convergences : entre les générations, entre les organisations, entre les radicalités. S’il y a parfois une sensation de « côte-à-côte » plutôt que de mélange, dans les faits la mayonnaise prend.
Des actions pendant trois jours
Nous avons ensuite regagné le camp. Le champ peut légalement être occupé jusqu’en mai… à quelques kilomètres du lieu de la bassine en travaux. La journée du dimanche a été l’occasion de débats, de balades, de formations, notamment sur la thématique de l’eau, comme cela avait aussi été organisé à Angoulême en septembre. Ce fut aussi l’occasion de discuter des suites de la lutte dans une AG rassemblant 150-200 personnes.
Plusieurs actions ont été organisées le dimanche. D’abord en solidarité avec les personnes arrêtées et hospitalisées, à Ruffec et à Niort. Avec là encore un dispositif policier disproportionné. Mais aussi de façon concrète pour détruire les canalisations utilisées par les gros propriétaires afin d’irriguer les cultures intensives. Action là encore largement commentée, amenant Darmanin à qualifier les manifestantEs d’« écoterroristes »… Une honte, alors que nous avons vécu trois heures sous les bombes policières le 29…
La lutte continuait encore le lundi avec une mobilisation devant le tribunal de Niort pour soutenir les personnes arrêtées. Comme d’habitude, avec des policiers partout, empêchant d’approcher des lieux. Un de nos camarades a pu participer et voir les militantEs menottés, traités comme des criminels. Heureusement il n’y a pas eu de préventive et un report est prévu…
Les violents sont du côté de la préfecture
L’action du week-end dernier a été hyper médiatisée, c’est pourquoi, face à la désinformation à l’œuvre, venue de certains journalistes, de la FNSEA, de politiques comme le RN et Darmanin soutenant les flics, rappelons que les violents ne sont pas du côté des manifestantEs qui, face à l’interdiction du droit de manifester, ne font que résister ! Les violents sont du côté de la préfecture, des policiers et de celles et ceux qui nous mènent à la catastrophe écologique et sociale, en premier plan Macron et ses amis ! Les bassines ne sont pas une solution à la sécheresse, car pour les remplir il faut assécher les nappes, et donc les rivières, les mares. Elles servent une agriculture destructrice des sols, pour nourrir des animaux dans des fermes-usines, mêlant souffrances et malbouffe ! Donc un seul mot d’ordre : no bassaran !