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[17 janv] La passation des savoirs de luttes autonomes de l’Italie à la France

Lien publiée le 17 janvier 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://paris.demosphere.net/rv/66843

Lieu :Paris 6e

EHESS
École des hautes études en sciences sociales
Salle 8
105 boulevard Raspail
Métro Saint Placide ou Notre Dame des Champs

Nous assistons depuis plusieurs années à un « retour du retour » de l'autonomie politique en France, même si, des médias dominants aux prétendus experts politiques le qualificatif attribué est plutôt celui « d'ultra-gauche ». Le black-bloc, le « cortège de tête », les ZAD, les nouvelles formes de militantisme qui percutent aujourd'hui les organisations traditionnelles sont tant d'éléments qui font évoluer les façons de penser de faire politique. La question de la violence, de la nature de l'État et du capitalisme, de la centralité ou non de la classe ouvrière dans le processus révolutionnaire ou encore de la forme parti sont autant de réflexions qui déterminent une praxis singulière.

Mais si nous considérons qu'il s'agit d'un retour de l'autonomie politique, c'est bien dans la mesure où cette mouvance politique s'est développée et a évolué. C'est en Italie, au début des années 1970 que ce courant, en opposition directe à la politique stalienne du PCI et du plus grand syndicat du pays la CGIL, à pris racine. La nécessité de mener une lutte sur deux fronts, contre l'État et la bourgeoisie d'un côté et contre les organisations ouvrières traditionnelles de l'autre à donné naissance à cette constellation de groupes révolutionnaires qui ont mis au centre la nécessité de s'auto-organiser, localement, sur les lieux de vie et de travail pour faire face. Ici, théorie et praxis se sont mêlées et c'est par la relecture en particulier de Marx et Lénine que l'autonomie est apparue comme un courant politique propre. Cette période, dénigrée par l'ensemble de la social-démocratie dans les termes des « années de plomb » est aussi celle d'un grand mouvement de lutte armée, dont les Brigades Rouges sont sûrement la face la plus visible.

L'Italie autonome a essaimé en Europe et particulièrement en France dès la fin des années 70 et de début des années 80. Une multitude de groupe se sont constitués ou se croisaient aussi des influences maoistes ou anarchistes. La aussi, la lutte armée à composé une partie importante de l'engagement politique avant de décliner progressivement. Cet essoufflement à pourtant pris fin dans la première moitié des années 2000, avec une élaboration politique nouvelle, reposant notamment sur un bilan critique de l'altermondialisme et de la politique des organisations politique traditionnelles de gauche et d'extrême gauche, syndicats inclus. Ce renouveau a largement déterminé de nouvelles configurations politiques en occupant une place importante dans la lutte sociale et politique.

Pour retracer ce parcours et ses évolutions Alessandro Stella et Oreste Scalzone, militants historiques d'organisations de l'autonomie ouvrière italienne évoquerons le long processus du « mai rampant italien ». Alain Pojolat reviendra ensuite sur l'autonomie française dans les années 80 au prisme de ses engagements politiques. Davide Gallo Lasserre se focalisera sur les aspects théoriques qui se sont incarnés dans les luttes de la séquence rouge italienne - dont l'autonomie - tout en les mettant en discussion avec les enjeux de lutte et d'organisation pour aujourd'hui. Mathieu Burnel prendra ensuite la parole et c'est Ludivine Bantingy qui conclura sur la notion d'engagement révolutionnaire d'un point de vue historique.