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    Mort de Ben Laden : le secret-défense de la Navy Seal mis à mal

    Lien publiée le 8 novembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Les Echos) Robert O’Neill, un ex-membre des forces spéciales américaines, a affirmé avoir porté le coup fatal à Ben Laden en 2011. Une version contestée et une violation de la tradition du secret des Navy Seal.

    La plus grande confusion règne sur l’identité du membre du commando des Navy Seal ayant tué Oussama ben Laden en mai 2011 au Pakistan.

    Jeudi, le Washington Post a publié un article dans lequel Rob O’Neill, un ancien Seal, affirmait avoir porté le coup fatal qui a touché le chef d’Al Qaïda au front. Rob O’Neill a indiqué au quotidien qu’il se trouvait en deuxième position à la tête du commando lors de l’assaut. L’un des membres du commando était Matt Bissonnette, un ex-Seal auteur en 2012 d’un livre sur l’opération, intitulé « No Easy Day ». Ben Laden est brièvement apparu à la porte mais le soldat en tête a apparemment manqué son tir, a raconté Rob O’Neill. « Je suis passé devant lui pour entrer dans la chambre, juste à l’embrasure de la porte », a-t-il détaillé. « Ben Laden était là debout. Il avait ses mains sur les épaules d’une femme et la poussait devant ». L’ex-soldat a précisé qu’il pouvait clairement identifier le leader terroriste avec ses lunettes de vision de nuit, malgré l’obscurité, et a tiré. Il a ajouté qu’il était évident que Ben Laden était mort car son crâne avait éclaté.

    La vraie version ?

    Mais cette version a très vite été contestée. Selon une personne ayant requis l’anonymat et qui cite un proche membre des forces spéciales américaines, le coup fatal aurait été tiré par un des deux hommes entrés dans la pièce avant Rob O’Neill.

    Matt Bissonnette, interrogé jeudi par la chaîne de télévision NBC, n’a pas voulu prendre parti. « Deux personnes différentes racontant deux histoires différentes pour deux raisons différentes... Quoi qu’il (O’Neill) dise, il le dit. Je ne veux pas toucher à ça. »

    L’an dernier, le magazine Esquire avait publié l’interview d’un membre des Seal ayant voulu rester anonyme - on considère aujourd’hui qu’il s’agit de Rob O’Neill - qui affirmait avoir tué Ben Laden. D’autres organes de presse s’étaient interrogés sur la véracité de cette revendication. Dans un article intitulé « Qui a vraiment tué Ben Laden » , Peter Bergen, analyste pour CNN et spécialiste d’Al Qaïda, avait cité un membre des Seal actif à l’époque affirmant que l’article d’Esquire était « un tissu de c... ».

    Qui est Robert O'Neill ?

    Robert O’Neill a 38 ans. Ce natif du Montana (nord-ouest) a été décoré à de multiples reprises. Au moment du raid du commando, O’Neill avait déjà 15 ans d’expérience avec les Seals, où il opérait dans la désormais célèbre unité Six. En 2009, il faisait aussi partie du commando envoyé à la rescousse d’un bateau pris par des pirates somaliens. L’histoire a fait l’objet d’un film avec Tom Hanks dans le rôle du capitaine Richard Phillips (« Capitaine Phillips »).

    Pourquoi a-t-il choisi de sortir de l’anonymat ? Rob O’Neill a expliqué au journal qu’il avait choisi de dévoiler son identité en raison d’une fuite orchestrée par SOFREP, un site internet d’anciens Seals. Cette fuite était elle-même une réponse de protestation à la diffusion sur Fox News les 11 et 12 novembre, du documentaire intitulé « The Man who Killed Usama ben Laden » (« L’homme qui a tué Oussama ben Laden ») dans lequel il se dévoile.

    Mais en sortant de l’anonymat, il s’est attiré les foudres des Navy Seals. Son chef, le contre-amiral Brian Losey, a adressé en début de semaine un sévère avertissement à ceux qui violent la tradition du secret de cette force en publiant des mémoires ou en parlant aux médias de leurs missions secrètes. « Une disposition essentielle de notre Code de conduite est ‘Je ne rends pas publique la nature de mon activité, et je ne cherche pas à obtenir de la reconnaissance pour mes actions’ », a-t-il déclaré dans une lettre.

    Sea, Air, Land

    Navy Seals, corps d’élite de la Marine américaine, est un acronyme de Sea, Air, Land (mer, air, terre) qui signifie également « phoque ». Ses membres sont historiquement spécialisés dans les reconnaissances et les assauts depuis la mer ou contre des navires. Ils sont plus de 2.300.

    Ils ont pour devise « Le seul jour facile était hier » (« The Only Easy Day Was Yesterday »).

    En général, un raid implique la participation de deux équipes, totalisant près d’une trentaine de commandos. L’Irak et l’Afghanistan ont constitué un terrain d’action privilégié pour les Seals et leurs homologues de l’armée de Terre, la Delta Force et les Bérets verts.

    Le DEVGRU (Groupe de développement des opérations spéciales de la Marine), dont l’ancien nom « Team Six » (Equipe 6) est resté, constitue le gratin de ces soldats d’élite.

    Des missions secrètes

    Les activités des Navy Seal ne sont jamais reconnues officiellement, sauf en de très rares occasions. D’ordinaire, les responsables américains se contentent d’affirmer que les « forces spéciales » ont été impliquées dans telle ou telle opération, mais refusent, pour des « raisons de sécurité opérationnelle », de confirmer qu’elles appartiennent à la Team 6 des Navy Seals.

    Tout juste évoque-t-on leur déploiement -qui ne sera pas suivi d’un assaut- lors de la prise d’otages du paquebot Achille Lauro en 1985 ou encore lors de la libération du capitaine du porte-conteneurs américain Maersk Alabama au large de la Somalie en 2009. Le commando serait également intervenu pour libérer Linda Norgrove, une humanitaire écossaise otage en Afghanistan et tuée dans l’assaut en octobre 2010. En 2012, les Seals avaient libéré deux humanitaires américain et danois retenus en otages en Somalie.

    Dix-sept Navy Seals, essentiellement de la Team 6, ont été tués en août 2011 quand des talibans ont réussi à abattre l’hélicoptère Chinook qui les transportait.

    Le numéro de la « Team 6 » avait été choisi pour faire croire aux Soviétiques que les Seals disposaient de plus d’équipes qu’ils n’en avaient en réalité, explique son fondateur, Richard Marcinko, dans un ouvrage consacré à son expérience « Rogue Warrior » (le guerrier rebelle).

    Dans les années 1980, elle comptait 90 membres selon lui, mais sa taille serait passée à près de 300 depuis le 11-Septembre, recrutés dans le vivier des Navy Seals.