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Au Mirail, l’université Jean-Jaurès entre en ébullition...
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis quelques jours, doucement mais sûrement, la marmite universitaire toulousaine est en train de se réchauffer au feu récurrent du manque de moyens et à celui plus circonstanciel des violences policières, après la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn.
À la faculté Jean-Jaurès du Mirail, un comité de mobilisation constitué lors d'une assemblée générale, qui a réuni quelque 700 étudiants la semaine dernière, a appelé, aujourd'hui jeudi, à la grève des cours.
«Nous allons faire le tour des amphis, distribuer des tracts et expliquer notre démarche», explique Gaétan, du syndicat Solidaires, qui insiste sur la nature d'un mouvement agrégeant beaucoup de non-syndiqués sur des mots d'ordre très larges mêlant misère universitaire et critiques politiques. «Alors que les conditions d'études se dégradent, le gouvernement se désengage, des dotations de l'État viennent d'être amputées de 20 % sous prétexte de faire des économies de 400 millions d'euros, expliquent les contestataires. En parallèle l'État finance des projets inutiles comme le barrage de Sivens, 8.5 millions d'euros ou l'aéroport de Notre-Dame- des- Landes, 556 millions d'euros, et déploie les forces de l'ordre contre la population, des dizaines de milliers d'euros à chaque manifestation». Celle non autorisée de samedi dernier à Toulouse, assortie de condamnations à de la prison ferme pour certains manifestants, a incontestablement fait monter la pression. «Un étudiant en deuxième année d'histoire de l'art et militant syndical sera jugé le 4 décembre, il risque une lourde sanction, rappelle le comité de mobilisation, il faut que l'université prenne position. L'état fait tout pour que ça pète».
Pour les grévistes, tout se tient. «Les gouvernements de droite comme de gauche sont des casseurs, dénoncent-ils. Ils cassent l'éducation, ils cassent les retraites, ils cassent la Sécu. Révoltons-nous !». Si leur premier souci est celui de la sélection à l'université, de la gratuité des études et de la précarisation des enseignants vacataires, toujours plus nombreux, les étudiants mobilisés ont d'autres cibles. «Pas d'argent pour la police, mais des moyens pour l'enseignement supérieur et la Recherche» plaident-ils, en demandant pêle-mêle, l'arrêt définitif du projet de barrage à Sivens, la condamnation des responsables de la mort de Rémi Fraisse, la démission de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur… et la dissolution de la brigade anticriminalité (BAC). Y'a du boulot.
Dans la manif anti-austérité ?
Les étudiants de l'université Jean-Jaurès, qui ont constitué un comité de mobilisation, décideront cet après-midi, au cours d'une nouvelle assemblée générale, de leur participation à la manifestation contre l'austérité qui se déroulera samedi à Toulouse. Ils comptent y défendre aussi la cause d'un étudiant en histoire de l'art, interpellé lors de la manifestation interdite par la préfecture et qui sera jugé le 4 décembre. La mort de Rémi Fraisse hantera encore à n'en pas douter les cortèges syndicaux. Tension comprise.