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    Élections étudiantes : la FAGE talonne désormais l’UNEF

    Lien publiée le 2 décembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Élections étudiantes : la FAGE talonne désormais l’UNEF 

    Le Monde.fr | 01.12.2014 à 12h51 

    Les deux principaux syndicats étudiants sont au coude-à-coude à l’issue des élections des Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires). Les résultats du scrutin, rendus publics vendredi 28 novembre, montrent un net progrès de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) qui gagne treize sièges au conseil d’administration des Crous, portant ses élus à 70. Elle talonne de près l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) qui préserve sa première place, avec 77 élus, soit deux de moins que précédemment.

    « Nous sommes l’unique organisation étudiante à progresser, se réjouit Alexandre Leroy, président de la FAGE. Cela montre que les étudiants adhèrent à nos propositions, notamment la réforme du système des bourses et l’amélioration de l’accès aux soins pour les étudiants. C’est la première fois que nous réalisons un aussi bon score. » Une réussite qu’il explique par une plus grande indépendance et une présence régulière sur le terrain. « Les étudiants se détournent des organisations inféodées à des partis politiques », lance-t-il, faisant référence à ses adversaires l’UNEF et l’UNI, réputés proches du PS pour le premier et de l’UMP pour le deuxième. Malgré un tropisme politique porté vers le centre-gauche, et des amitiés au PS, la FAGE se revendique « ni neutre ni partisane ».

    A l’UNEF, on se dit « satisfait » des résultats en dépit de la perte de deux sièges. « Nous avons récolté 70 000 voix, ce qui est le deuxième meilleur score de notre histoire », soutient William Martinet, président du syndicat. La réforme du système des bourses, qui « ne prend en considération que la situation des parents » est aussi au cœur de leur programme. Une restauration à tarif social et des logements abordables comme salubres sont leurs autres fers de lance. « A Lille, plusieurs cités U sont dans un état déplorable qui exige une rénovation d’urgence », dénonce-t-il. Face à la progression de son adversaire, il reste confiant : « La FAGE s’est surtout imposée au détriment du PDE [Promotion et défenses des étudiants] et non de notre formation. »

    Par rapport aux élections de 2012, le PDE est passé de 11 à 5 sièges, ce que Thomas Ducados, son vice-président, conteste. « Les chiffres du Cnous [organisation nationale qui chapeaute les Crous] classent dans la catégorie divers des élus qui, s’ils ne se sont pas présentés sous notre étiquette, font partie de notre réseau d’associations étudiantes. » Il récuse ainsi l’hémorragie, estimant la perte à 3 sièges, de 21 élus en 2012 à 18 en 2014. Le PDE ne se revendique pas comme un syndicat et accuse une organisation des élections « favorisant les structures syndicales au détriment des modèles déconcentrés et horizontaux comme le nôtre ».

    En quatrième place, le syndicat étudiant UNI-MET, classé à droite, a obtenu 14 élus, un de moins qu’en 2012. Quant à la liste « autres », regroupant des associations étudiantes et des indépendants, leur score a atteint 30 sièges contre 34 lors de la dernière élection.

    Un taux de participation en chute

    S’il y a une chose qui met toutes les organisations étudiantes d’accord, et les inquiète, c’est le faible taux de participation : 8,52 %, soit 200 000 votants, alors qu’en 2012 il montait à 9,1 %. « Ce taux est calculé sur l’ensemble des étudiants, ce qui fausse l’équation, s’agace Alexandre Leroy côté FAGE. Il faudrait, pour être fidèle, retirer les étudiants qui sont en stage, en mobilité internationale et ceux qui n’ont pas cours ce jour-là. » Le ministère de l’éducation nationale, chargé des élections, fait aussi les frais des critiques. « Organiser ce suffrage en novembre, quand la plupart des étudiants sont en train de réviser leurs partiels, est problématique, souligne M. Leroy. C’est un héritage de 2012, lorsque les élections avaient initialement été déplacées en novembre pour ne pas entraver le bon déroulement des présidentielles. On sait qu’aucun candidat n’aime débattre des conditions de vie des étudiants quand il concourt au plus haut poste de l’Etat. »

    Rendre les élections plus attractives apparaît dès lors comme une priorité. « Il faudrait déplacer ces élections un mardi, seul jour où tous les étudiants ont cours », soutient Thomas Ducados (PDE). La création d’une journée de débat autour des problématiques étudiantes est un projet qu’Alexandre Leroy aimerait, quant à lui, soumettre à examen, car « il est nécessaire d’améliorer la communication autour des enjeux d’un tel scrutin ». Pour William Martinet, la priorité serait d’augmenter le nombre de bureaux de vote, « alors qu’à Créteil, au cours de cette élection, un directeur de Crous en a fermé trente dans des lycées professionnels ».

    Prochaine étape pour les 196 représentants étudiants aux Crous : élire, en janvier 2015, les 8 étudiants qui siégeront au Cnous, l’organisation nationale qui chapeaute les Crous. Le PDE tentera de faire élire au moins un de ses représentants, pour se maintenir à la troisième place. Au sommet du classement, la lutte sera âpre. Si l’UNEF peine à mobiliser au-delà de ses propres élus, parmi les élus des petites listes, la FAGE pourrait, pour la première fois de son histoire, devenir le plus important syndicat étudiant de France.

    Matteo Maillard