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    Campagne Gaëtan: Deux mois ferme pour avoir manifesté !!

    Lien publiée le 15 avril 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.humanite.fr/deux-mois-ferme-pour-avoir-manifeste-571236

    Un large mouvement de mobilisation s’organise autour du cas d’un étudiant toulousain condamné à une lourde peine dans le cadre d’une manifestation.

    C’est une petite affichette. Du noir, du blanc et un message tout simple : « Pas de prison pour Gaëtan ». On la retrouve en photo, entre les mains de Jean-Luc Mélenchon, de Clémentine Autain, de Philippe Martinez, de Gérard Filoche, mais aussi d’un député argentin, de syndicalistes de São Paulo, de salariés en lutte de Radio France ou encore de Carrefour Market... Depuis le 1er avril, la mobilisation autour du cas de Gaëtan Demay, étudiant toulousain condamné à deux mois de prison ferme dans le cadre d’une manifestation, prend chaque jour plus d’ampleur. Un soutien de taille, à la hauteur de la sévérité ahurissante du verdict.

    « Ubuesque accusation »

    L’affaire remonte à l’automne. Dans la foulée de l’évacuation de la ZAD de Sivens (Tarn) et du décès du militant Rémi Fraisse, des manifestations sont organisées régulièrement dans la Ville rose pour dénoncer les violences policières. Ce samedi 8 novembre 2014, il n’y a pas d’autorisation préfectorale. Quelques centaines de personnes s’y rendent tout de même. Dont Gaëtan. La présence policière est massive. Deux hélicoptères survolent la ville et chaque intersection est gardée par des CRS et des agents de la brigade anticriminalité (BAC).

    Le jeune homme de vingt-quatre ans, en deuxième année d’histoire de l’art et archéologie, militant à Solidaires et au NPA, restera deux heures. Vers 15 h 30, il quitte le cortège, puis traîne avec une copine avant de revenir vers 17 heures sur les lieux du rassemblement. L’ambiance y est tendue. Les gaz lacrymogènes pleuvent. À 18 heures, Gaëtan se dirige vers le métro pour rentrer chez lui, la tête penchée sur un texto. Des policiers de la BAC le dépassent. Un, deux... le troisième lui glisse un petit coup de matraque dans les mollets. « Je lui ai dit de faire attention, il ne sait même pas retourné. » Mais ses collègues, qui arrivaient dans son dos, l’interpellent, le plaquent au sol. Il se fait matraquer. Puis direction le commissariat pour une garde à vue.

    Gaëtan ressortira de cette histoire avec des hématomes à la cuisse, dans le dos, une douleur au poignet qui le gênera pour écrire pendant plusieurs jours. Mais aussi une accusation d’« outrage à agent », de « violence » et de « participation à une manifestation interdite ». Selon la version policière, le jeune homme aurait tenté de forcer seul un barrage de CRS, les aurait traiter de « fils de pute » et aurait jeté sur les policiers le panneau des menus d’un kebab sans y parvenir car trop lourd... « Ubuesque comme accusation », peste l’étudiant.

    Début décembre, Gaëtan passe devant le tribunal. Il reconnaît la participation à la manifestation mais pas le reste. Verdict : deux mois avec sursis et 1 100 euros d’amende. Lui qui n’a jamais eu maille à partir avec les policiers fait appel. Le 1er avril, il prend le maximum : six mois de prison, dont quatre avec sursis ! Pour Gaëtan, « cette condamnation s’insère dans un contexte toulousain marqué par une escalade répressive et une criminalisation des mouvements sociaux ». Le vaste soutien lui donne de l’espoir : « Il doit au moins servir à défendre le droit fondamental de manifester. »

    Soutenu aussi par son université  Soutenu par de nombreuses personnalités, Gaëtan l’ait également par le conseil d’administration de son université de Toulouse-Jean-Jaurès. Réuni le 7 avril, il a fait part de sa « vive émotion » et s’interroge « sur la possibilité d’envisager d’autres modalités d’application de peine qui n’entravent pas la poursuite de ses études ». Au total, 54 condamnations ont eu lieu 
lors des manifestations de cet automne à Toulouse.

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    http://www.bastamag.net/Un-etudiant-toulousain-condamne-a-de-la-prison-pour-avoir-participe-a-une

    Six mois de prison dont deux mois ferme, assortis d’une amende de 1100 euros. Telle est la peine dont vient d’écoper, ce 1er avril, Gaétan Demay, étudiant en histoire de l’art et archéologie à l’université de Toulouse - Le Mirail. Sa faute : avoir participé à une manifestation interdite par la préfecture, le 8 novembre 2014. Cet après-midi là, un demi millier de Toulousains, principalement des étudiants, manifestent en mémoire de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste tué par une grenade sur la « ZAD » du barrage de Sivens et contre les violences policières (lire ici). Mais toutes les propositions de parcours de manifestation ont été refusées par la préfecture de Haute-Garonne. Elle est donc interdite.

    Vers 18h, alors que le défilé se déroule dans « un bon esprit », selon Gaétan, les forces de l’ordre interviennent : gaz lacrymogène, matraquage, encerclement de manifestants… Gaétan est interpellé, placé en garde à vue et mis en examen pour participation à manifestation interdite, outrage et violence à agent. Selon le rapport de police, il aurait lancé une plaque provenant d’un kebab sur un cordon de policiers. Au tribunal, il assume sa participation à la manifestation, mais récuse les deux autres chefs d’accusation qu’il juge « farfelus ». Selon lui, il a été matraqué, poussé au sol et embarqué par des policiers en civil alors qu’il s’était placé en marge du cortège pour envoyer un SMS. Ce ne serait pas la première fois que des accusations d’outrage, de rébellion ou de violence à agent puisse être utilisée de manière abusive par les forces de police dans le but de justifier a posteriori une arrestation brutale, comme le relevait la Ligue des droits de l’homme.

    « On cible n’importe qui, au hasard, pour faire peur »

    Son procès en première instance se tient le 3 décembre. Aucun policier victime des violences présumées de l’étudiant ne vient témoigner à la barre des faits et gestes qui lui sont reprochés. Qu’importe : deux mois de prison avec sursis et une amende. Le militant – il est membre du syndicat Solidaires étudiant et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – fait appel. Le procès se tient le 1er avril. Toujours pas de policiers témoins. Seul un rapport écrit est fourni par l’accusation. Qu’importe : le juge aggrave la sanction. Ce sera donc six mois de prison dont deux mois ferme ! « On cible n’importe qui, au hasard, pour faire peur », estime le jeune homme, contacté parBasta !. Il n’est pas le seul : suite aux manifestations toulousaines qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse, 54 personnes ont été condamnées avec des peines allant d’amendes à six mois de prison ferme.

    « Le nouveau degré d’iniquité franchi au-travers de ce jugement montre à quel point la criminalisation de toute contestation augure d’un sombre avenir pour nos libertés fondamentales, dans un contexte toulousain marqué depuis plusieurs mois par des attaques répétées non seulement du droit de manifester, mais des libertés syndicales », estiment, dans un communiqué commun, plusieurs organisations syndicales de l’université du Mirail (CGT, FSU, Solidaires), exprimant leur« stupéfaction ». De l’Argentine à la Turquie, en passant par des salariés en grève de Radio France ou de Carrefour Market, des centaines de personnes témoignent de leur solidarité sur les réseaux sociaux (voir la page Facebook, et via la pétition en ligne). Gaëtan ne se pourvoira pas en cassation et doit rencontrer le juge d’application des peines dans les jours qui viennent.

    En photo : des étudiants de l’Unef affichant leur solidarité avec Gaétan.