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    Le camp de Martine Aubry perd la fédération PS du Nord

    Lien publiée le 12 juin 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/06/12/ps-gilles-pargneaux-et-martine-aubry-perdent-la-federation-du-nord_4652525_823448.html

    C’est un séisme. Martine Aubry a perdu en l’espace d’une nuit le contrôle de la fédération du Nord. L’élection du premier secrétaire fédéral à la fédération socialiste du Nord ne s’est achevée qu’au petit matin. Et a finalement tourné en faveur de Martine Filleul, soutenue par le ministre des sports Patrick Kanner et non du candidat sortant Gilles Pargneaux, proche de Martine Aubry. « La primaire a tranché. Je vais travailler à une fédé apaisée et rassemblée », a annoncé à 4 h 30 Martine Filleul, désormais future patronne des socialistes du Nord.

    La conseillère générale a créé la surprise en recueillant près de 50 % des voix des militants nordistes. Une claque pour celui qui occupe le fauteuil de patron des socialistes du Nord depuis dix ans. « On voulait du renouvellement, explique Latifa Kechmir, adjointe lilloise. La mayonnaise a pris très vite autour de la candidature de Martine Filleul. Ça témoigne d’une attente des militants d’être davantage dans la concertation et le dialogue ».

    « Ca va laisser des traces tout ça »

    Dès 22 h 30, les premiers résultats tombent : Martine Filleul remporte les sections lilloises du centre, de Saint-Maurice et de Wazemmes, les villes de Ronchin, Loos, Douai, Cambrai… Mais aussi les grosses sections de Villeneuve d'Ascq et Wattrelos. La candidature de Martine Filleul, décidée sur le tard (le 29 mai, jour du congrès fédéral), est en train de faire un carton. La liste de Rémi Lefebvre (motion B) flirte avec les 10 %. Une partie des militants de la motion B ont fait le choix de Martine Filleul (motion A, comme Pargneaux) dès le premier tour. Beaucoup n’ont pas digéré le courrier de Martine Aubry envoyé la veille aux camarades.

    « Elle a écrit que nous avions déjà connu le populisme à la tête de notre fédé et qu’il fallait le laisser à la gauche radicale et à la droite, raconte Leïla, militante lilloise de 23 ans, proche de la motion B. C’est un un scandale. Qu’est-ce qu’on envoie comme signal à nos partenaires de gauche en écrivant cela ? » La bataille se joue donc entre les deux candidats de la motion A. « C’est merveilleux », ironise Henryk, fidèle militant, né en 1936, « l’année des poings levés ». Il raconte la soirée de mercredi, pendant laquelle chaque candidat s’est exprimé devant une salle comble. « Tout le monde était d’accord, on retrouvait la grande fédé. Mais au final, tout le monde se tire dans les pattes. Ca va laisser des traces tout ça ».

    Martine Filleul a souhaité se lancer dans la course pour poser « un acte témoin d’un mal-être des militants ». Dans la soirée, prudente, elle est loin de crier victoire. Gilles Pargneaux conserve largement les villes d’Orchies, Denain, Roubaix, Anzin. Mais pourtant, l’écart se creuse au fil de la soirée. Peu après minuit, les proches de Martine Filleul annoncent une victoire à 51,8 %. Rapidement contestée par les proches de Martine Aubry. François Lamy promet un second tour. On a l’impression de revivre l’élection du premier secrétaire entre Aubry et Royal, après le congrès de Reims.

    Direction collégiale

    A 2 heures du matin, dans les couloirs de la fédération socialiste du Nord, il est temps de se réunir autour de la table pour reprendre les résultats, section par section. « Nous avons des suspicions très fortes dans certaines villes, nous confie Gilles Pargneaux. Pourquoi y a-t-il une quinzaine de votants, tous pour Martine Filleul, dans des sections en sommeil, dans lesquelles il n’y avait pas eu de votes pour les motions ? » Le camp Pargneaux ne veut pas lâcher. Le premier secrétaire fédéral s’apprête à demander une commission de recollement. Et refuse de reconnaître sa défaite.

    Martine Aubry, elle, n’est pas à la fédé. Patrick Kanner, non plus. Depuis l’île de la Réunion, il a appelé Martine Filleul pour la féliciter. À 3 h 30 heures, ultime réunion. Martine Filleul aurait décroché 51,08 % selon les uns, 49,8 % selon les autres. A 4 heures, on annonce le retrait de Gilles Pargneaux. « C’est une attitude digne, confie un militant. Ça évite de mettre la fédé à feu et à sang ».

    La victoire contestée jusqu’au bout de la nuit s’achève sur une décision collégiale : Martine Filleul sera la seule candidate du second tour. Roger Vicot, qui devait succéder à Gilles Pargneaux en cas de victoire, sera nommé numéro 2 de la fédé. Après des semaines de coups bas, d’insultes, de petites phrases assassines, les ennemis d’hier vont diriger collégialement le PS du Nord. Les militants vont-ils comprendre ?