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    Les régionales rapprochent Verts et Front de gauche

    Lien publiée le 4 juillet 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) La politique du gouvernement favorise les rassemblements à la gauche du PS

    Le modèle grenoblois serait-il en train de faire des petits ? En décembre, plusieurs régions pourraient tester des alliances rouges-Verts sur le modèle de celle qui avait permis à Eric Piolle (Europe Ecologie-Les Verts) de s'imposer face au PS en  2014, lors des élections municipales à Grenoble. Les configurations sont multiples, mais les écologistes sont au centre de ces rassemblements. Le reste de l'attelage varie : soit avec le Parti de gauche (PG), soit avec la totalité du Front de gauche (FG). Très majoritairement, ces forces participent aux exécutifs régionaux avec les socialistes, mais la politique nationale du PS et le refus de l'austérité ont rapproché leur point de vue. Les luttes de terrain, sur lesquelles se retrouvent leurs militants, ont favorisé les fiançailles.

    Malgré des divergences sur la vision de la région – fédéralisme contre jacobinisme –, ces formations ont su dépasser leurs différences de culture. Les convergences de fond sont cependant plus nombreuses entre EELV et le PG qu'avec un PCF resté plus productiviste. Ce sont notamment les grands projets qui divisent : la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, le barrage de Sivens ou encore le canal Seine-Nord.

    La logique voulait que la première région à sauter le pas soit Auvergne-Rhône-Alpes. EELV, le PG, Ensemble (troisième force du Front de gauche), et Nouvelle Donne ont décidé de présenter une liste concurrente de celle du socialiste Jean-Jacques Queyranne avec l'objectif de terminer en tête de la gauche. " Il y a une vraie opportunité pour passer devant le PS au premier tour et de se retrouver en triangulaire au second, ce qui nous laisse toutes nos chances pour remporter la région ", assure Corinne Morel Darleux, porte-parole de la liste issue du PG.

    " Flou artistique "

    Problème : cette alliance est en train de faire exploser le Front de gauche local. Le PCF, qui n'a toujours pas arrêté sa stratégie, n'est pour l'instant pas partie prenante de ce rassemblement. Et les écologistes ne semblent pas pressés de les rallier. " Ils sont dans le flou artistique,critique Jean-Charles Kohlhaas, qui conduira la liste pour EELV. Ce serait difficile de retravailler avec eux car ils ne veulent pas choisir avant septembre. Et à cette date, nous voulons être en campagne. " La chef de file communiste Cécile Cukierman déplore que les écologistes soient rentrés " dans une guéguerre sur la question du PS "" Mon ennemi, c'est Wauquiez ", ajoute-t-elle.

    En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), les discussions sont bien avancées également. Les appels à l'union de la gauche au premier tour formulés par Christophe Castaner, tête de liste PS mais aussi rapporteur d'une partie de la loi Macron à l'Assemblée nationale, sont restés vains." Il fait preuve d'un attentisme et d'une paralysie qui ne présagent rien de bon ", juge Sophie Camard,tête de listedes écologistes.

    La pression est pourtant grande dans cette région menacée par le FN. Mais la conseillère régionale sortante n'hésite plus à s'afficher aux côtés de Jean-Marc Coppola, le chef de file communiste. " Nous nous rencontrons la semaine prochaine, précise Mme Camard. Nous avons senti que les élus du Front de gauche étaient moins raides sur les grandes questions de transition écologique que nous portons. Et nous avons montré à nos partenaires potentiels que, cette fois, notre volonté de partir sans le PS était réelle. "

    En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, les décisions ne seront pas prises avant septembre mais le PG, EELV et le Parti occitan s'affichent ensemble autour de la mise en place d'une plate-forme programmatique participative. Le PCF est pour l'instant en retrait. La tête de liste EELV, Gérard Onesta, justifie cette absence en mettant l'accent sur le " projet d'abord " mais ne se prive pas pour lister les désaccords avec les communistes.

    " Il serait irresponsable de multiplier les listes indépendantes du PS ", met cependant en garde le chef de file du PG, Guilhem Serieyes. Les discussions pourraient progresser dès la semaine prochaine en fonction de la stratégie qui devait être décidée samedi 4  juillet par les communistes. Marie-Pierre Vieu, chef de file du PCF, ne désespère pas de convaincre ses camarades de faire " une liste de large rassemblement " face à l'ex-secrétaire d'Etat au commerce Carole Delga.

    Reste le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans cette région que le FN pourrait également gagner, ce sont le PCF et le PG qui pressent les écologistes de faire leur choix. Ce dernier ne devrait pas intervenir avant septembre. Le PCF, lui, ne s'alliera pas avec les socialistes. Trois réunions organisées par les écologistes et réunissant toutes les forces de gauche ont cependant permis d'établir des points de convergence à la gauche du PS. Sandrine Rousseau, tête de liste EELV, n'en revient d'ailleurs toujours pas : " Les communistes ont même dit qu'ils étaient pour la sortie du nucléaire. Pour moi, il n'y a pas de gros point de blocage si ce n'est sur le gaz de houille qu'il faudra discuter. "

    Ces listes communes pourraient mettre en difficulté les socialistes. Les dernières annonces des écologistes en PACA, où Marion Maréchal-Le Pen (FN) et Christian Estrosi (Les Républicains) mènent déjà campagne, n'ont pas été de nature à rassurer Christophe Borgel, chargé des élections au PS. " Ce serait proprement irresponsable. Quand on a le choix entre celle qui surfe sur l'invasion et celui qui théorise la cinquième colonne, moi, je n'ai pas d'adversaire à gauche. " Des rappels à l'ordre qui ont le don d'agacer son homologue à EELV, David Cormand. " Avec le PS, c'est “rejoignez-nous ou vous allez faire gagner le Front national”. L'un des éléments qui explique la montée du FN, c'est justement cette position hégémonique du PS et le fait qu'il n'arrive pas à formaliser une offre politique à gauche plus éthique et différente. "

    Raphaëlle Besse Desmoulières, et Gilles Rof (Marseille, correspondance)