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Grève suspendue à Toyota Valencienne, mais les revendications restent
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La grève est suspendue mais nos revendications restent
1 700 € de prime, 13ème mois, paiement des jours de grève…
Cela fait 12 jours que nous sommes en grève pour certains et la direction refuse même d’entendre nos revendications portées par le comité de grève et les syndicats.
La rencontre, jeudi 14 avril, à 17h s’est terminée à 21h sur un constat de non accord entre les délégations syndicales et la direction. En réalité c’était plutôt un constat de non négociation.
Après avoir fait semblant de croire qu’il y avait des divergences entre les syndicats, la direction a fait attendre les délégués pendant une heure, pour finalement refuser d’entendre nos revendications.
Jeudi 14, la direction de TMMF avait les moyens de faire des propositions. Les syndicats étaient présents. La direction ment depuis le début en disant que les grévistes et les syndicats ne veulent pas négocier. Elle a prouvé à toutes et tous que c’est elle qui bloque depuis le début !
Il est évident que la direction de l’usine n’a aucun pouvoir, que c’est une direction virtuelle. La direction de TMMF a juste le devoir de nous faire travailler au maximum pour faire rentrer le maximum de profit pour les actionnaires.
Et si quelqu’un a un peu de pouvoir, c’est monsieur Didier LEROY pour TME (Europe) et TMC (Toyota Japon).
Et bien tout ceci n’est pas acceptable !
Pas acceptable de se crever au boulot pour un salaire qui permet de moins en moins de vivre, à cause de la hausse continuelle des prix, alors que les profits s’accumulent sur les comptes d’actionnaires égoïstes.
Pas acceptable qu’une usine productive soit artificiellement mise en déficit pour ne pas payer d’impôts et que ça serve de prétexte pour ne pas augmenter nos salaires.
Pas acceptable que ce soit avec de l’argent public que Toyota va nous payer une partie de nos salaires au chômage partiel.
Pas acceptable de continuer à baisser la tête devant des managers arrogants qui ne savent répondre : si tu n’es pas content va voir ailleurs !
Nous reprenons le travail la rage au cœur.
Ces gens-là n’ont que du mépris pour nous, alors que c’est notre travail qui est utile et qui paye les hauts salaires des dirigeants et les très gros revenus des actionnaires.
Nous n’avons pas obtenu ce que nous demandions, alors que ça n’écornerait qu’un tout petit peu les profits accumulés par Toyota.
Mais nous avons déjà gagné notre dignité. Nous avons gagné la capacité de nous organiser. Nous avons gagné la conscience que nous pouvons être forts collectivement.
C’est cette conscience ouvrière que nous avons gagnée qui nous permettra de continuer notre lutte pour nos revendications, malgré les sacrifices qu’il faut d’abord accepter avant de gagner.
Nous nous rencontrerons pendant la période de chômage pour faire le point et pour envisager la suite.
Nous nous remobiliserons dès que possible, dès la reprise du travail, ou dans les semaines qui suivent, pour exiger les augmentations de salaires qui nous sont dues.
Nous nous remobiliserons aussi pour donner le courage à d’autres travailleurs de faire comme nous dans d’autres entreprises, pour que les luttes s’élargissent, parce que plus on est nombreux, plus on est forts.
Et déjà aujourd’hui, demain et mercredi, il faudra que les chefs nous respectent et que la direction nous foute la paix, car nous avons la rage au cœur et nous ne nous laisserons pas faire.
Signé : les Grévistes, le Comité de Grève, la CFDT, FO, la CGT, UNSA, SUD.