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Élections municipales en Italie : l’abstention en tête

Italie

Lien publiée le 22 juin 2017

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https://npa2009.org/actualite/politique/elections-municipales-en-italie-labstention-en-tete

Le 11 juin s’est déroulé le premier tour (important) des élections municipales partielles, destinés à élire les maires et les conseils municipaux d’une série de villes, dont Gênes, Palerme, Vérone, Monza, Parme et Padoue. Plus de 1 000 communes et neuf millions d’électeurEs potentiels ont été appelés à voter. Le deuxième tour aura lieu le 25 juin...

L’élément le plus significatif de ces élections a été l’abstention qui a dépassé 40 % (34 % aux élections précédentes). Cela démontre une désaffection, voire un rejet, des forces politiques, dont les bilans sont des plus mauvais par rapport aux espoirs des citoyens, dans une situation de difficulté et d’incertitudes quant à l’avenir. Mais l’abstention représente aussi un repli politique qui correspond à un renoncement à l’activité sociale pour de larges secteurs de la population et à un repli sur soi, qui, dans des situations spécifiques, peut amener des gens à s’en remettre à un prétendu « sauveur ».

Derrière ce phénomène qui se développe, il y a les défaites du mouvement ouvrier, la subordination de ses directions aux politiques d’austérité libérales, la nature partielle des mouvements sociaux en cours et l’incapacité des forces de la gauche à impulser une réorganisation du mouvement des travailleurs.

Droite et extrême droite se renforcent

Tous les grands partis apparaissent en difficulté et beaucoup d’entre eux ont renoncé à se présenter sous leurs propres couleurs. Beaucoup ont choisi de se présenter en tant que listes « civiles » ou en coalition avec des listes locales créées pour l’occasion. Sur un total de 3 939 listes présentées, 2 902 étaient des listes sans étiquette de parti.

Le premier tour a été marqué par une remontée significative des coalitions de centre-droit qui sont arrivées en tête dans la majorité des villes. Parmi ces listes, celles qui ont réussi le mieux, ce sont les listes les plus xénophobes et d’extrême droite comme la Ligue du Nord et les Frères d’Italie. Le parti démocrate (PD) perd beaucoup de voix même s’il réussit à passer au deuxième tour dans la majorité des villes. Par ailleurs, les « scissionnistes » du PD qui ont donné vie au MPD (Mouvement démocratique et progressiste) ont participé dans 64 % des cas à des coalitions électorales avec le PD et continuent à soutenir l’actuel gouvernement libéral de Gentiloni.

Beppe Grillo en difficulté

Le Mouvement Cinq Étoiles (M5S) de Beppe Grillo a marqué un coup d’arrêt, mais ce n’est pas la première fois que cela arrive dans des élections locales. Il s’est présenté seul et a obtenu une moyenne nationale autour de 10 %. La défaite partielle du M5S fait apparaître au grand jour ses contradictions politiques et ses difficultés à gérer les villes où il est au pouvoir, comme à Rome ou à Turin. Les médias ont beaucoup insisté sur la défaite du M5S, qui a réagi aux difficultés en lançant une campagne honteuse contre les immigrés. Le match politique entre les trois principales forces – les coalitions de centre-droit et de centre-gauche et le M5S – reste néanmoins entièrement ouvert.

La bourgeoisie a combattu le projet de Renzi, qui était d’arriver à des élections anticipées au début de l’automne, étant donné la situation économique du pays et l’état fragile de beaucoup de banques italiennes.

Quant à la gauche, elle est arrivée à l’échéance électorale sans projet politique bien défini et crédible à l’échelle du pays. Le choix de construire des listes de gauche citoyennes a donné lieu à des résultats significatifs dans quelques villes, mais étant donné l’hétérogénéité des configurations politiques, leur capacité d’impulser une dynamique politique s’est avérée tout à fait aléatoire.

Ce n’est pas un hasard qu’en ce moment il y ait des difficultés pour trouver une alliance en vue des élections politiques qui dans tous les cas devront se tenir au printemps prochain.

Mobilisations sociales

Dans ce contexte difficile, deux mobilisations sociales importantes se sont pourtant produites ces derniers jours. Vendredi 16 juin, la grève des transports organisée par de nombreux syndicats de base a paralysé les transports en commun dans de nombreuses villes importantes (à Rome, c’était une vraie pagaille), et beaucoup de vols Alitalia ont été annulés. Dans les dépôts de marchandises, les livraisons ont été bloquées par des piquets de grève combatifs dans un secteur de la classe composé largement de jeunes et de migrants.

Puis samedi dernier à Rome, il y a eu une manifestation nationale de plusieurs dizaines de milliers de travailleurEs appelée par la CGIL pour dénoncer la « gifle contre la démocratie ». Il s’agit d’un choix honteux et antidémocratique du gouvernement. Après avoir été obligé d’abolir la forme de précarité la plus odieuse (le paiement du travail avec des bons) afin d’éviter le référendum populaire impulsé par la CGIL qui avait obtenu 3 millions de signatures, le gouvernement les a réintroduits dans la loi des finances du printemps.

De Rome, Franco Turigliatto