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Les hypocrisies de la gauche bourgeoise : "Noah, double faute"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Vous revenez sur les déclarations de Yannick Noah, qui s'est justifié (devant une commission sénatoriale sur l'évasion fiscale) d'avoir résidé en Suisse pour payer moins d'impôts par la nécessité pour les sportifs de penser à leur fin de carrière... Votre parti pris est clair et net : Noah, double faute !
Hervé Gattegno : Yannick Noah a arrêté le tennis il y a longtemps, mais il n'est pas à l'abri d'une double faute. La preuve : pour justifier sa situation fiscale scabreuse (le fisc lui réclame toujours 580 000 euros), il a dit s'être installé en Suisse dans les années 90 parce qu'il avait peur pour ses vieux jours - autrement dit : qu'il voulait garder pour lui le maximum de l'argent qu'il gagnait. C'est un argument aussi peu respectable que peu convaincant - et qui jure nettement avec l'image que l'on avait de lui : celle d'un homme sensible, attachant et généreux, détaché des choses matérielles. Et c'est encore plus choquant s'agissant d'un ancien capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis (comme d'ailleurs Guy Forget, qui a donné des explications du même acabit). Franchement, on a un peu honte pour lui.
Vous voulez dire que ce n'est pas une attitude très patriotique ?
Les champions français ont rarement mérité des médailles de générosité. Cela dit, il ne faut pas tout ramener au drapeau ni à l'hymne national. Noah a promu et défendu la France à sa façon. Sa carrière sportive a été plus convaincante que sa reconversion dans la chanson, mais il incarne une liberté de ton et de vie qui peut séduire et agacer (parfois les deux) et qui donne aussi une belle image de la France. Il devrait comprendre que sa popularité (il est classé "personnalité préférée des Français" dans le JDD) lui crée quelques devoirs et pas seulement le droit de prendre des positions politiques quand ça lui chante.
Expliquer comme il le fait qu'il est content de payer aujourd'hui des impôts en France parce que l'essentiel de ses revenus vient du "public français" qui achète ses disques, c'est justifier a contrario l'exil de ceux qui transfèrent leur activité ou leur domicile à l'étranger pour échapper à l'impôt. C'est aussi une façon de laisser à chacun le soin d'estimer sa contribution à l'effort national en fonction de ce que le pays lui rapporte à titre personnel. Soit Noah n'a pas mesuré la portée de son propos - ce serait désinvolte ; soit il faut comprendre qu'il est moins attaché à un socle de valeurs qu'à son portefeuille de valeurs - ce serait lamentable.
Ce qui a choqué les sénateurs, c'est qu'il dise qu'il déconseille à son fils, basketteur aux États-Unis, de venir en France pour payer des impôts. Il a tort ?
C'est une provocation inutile. La question ne se pose pas : Joakim Noah est né à New York, a toujours vécu en Amérique et il n'a aucun intérêt sportif à venir jouer en France où le niveau du basket pro est très inférieur au niveau américain. La vraie question qui est posée est celle du lien entre l'impôt et la citoyenneté. L'impôt sur le revenu, invention venue de la gauche, n'a pas été conçu seulement comme un moyen pour l'État de collecter des fonds, mais aussi comme la marque d'une adhésion à la communauté nationale. Joakim Noah se sent assez Français pour représenter la France aux JO cet été. Il n'y aurait donc rien d'incompatible en soi à ce qu'il vive à Chicago et qu'il paie des impôts en France. C'est d'ailleurs le système en vigueur aux États-Unis.
Pendant la campagne présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont proposé tous les deux un système inspiré de ce modèle. Est-ce que ce serait une bonne solution ?
On parle beaucoup en ce moment du lien entre le droit de vote et la citoyenneté. Faire payer l'impôt à tous les Français quel que soit leur lieu de résidence, ce serait tout aussi légitime. Ça ne règlerait pas tout - il faudrait à ce moment-là inventer un impôt spécifique pour les étrangers vivant en France. Ce que souligne l'exemple de Noah, c'est surtout l'absence d'un discours réellement pédagogique sur les vertus de l'impôt, sa nécessité civique - c'est évidemment aux politiques de le tenir. Ce serait une façon heureuse et efficace de contrebalancer l'égoïsme affiché par nos champions dans certains discours à deux balles... de tennis !