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    Matignon prépare la rigueur

    Lien publiée le 22 juin 2012

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Les Echos) Un séminaire gouvernemental se tiendra lundi sur le budget 2013. Un nouveau gel des dépenses de l'Etat en valeur absolue est envisagé. La stabilisation des effectifs impose des économies importantes sur les dépenses de fonctionnement et d'intervention.

    Les grandes manoeuvres commencent. Un séminaire gouvernemental va se tenir lundi à Matignon pour préparer le budget 2013 et la programmation 2013-2015. Il s'agit de fixer les règles d'évolution des dépenses de l'Etat. Le séminaire fera office de lettre de cadrage, de visu. Le candidat Hollande s'est engagé à limiter à 1 % par an la hausse de la dépense publique en volume (en plus de l'inflation). Pour le seul Etat, il est envisagé de maintenir la règle d'un gel en valeur absolue des dépenses, hors charge de la dette et des pensions (« zéro valeur »), une norme en vigueur depuis deux ans. Matignon indique ne pas avoir arrêté le cadrage global, mais envoie des messages de fermeté aux ministres depuis un mois.

    Tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. La création de 12.000 postes par an dans l'Education et de 1.000 postes supplémentaires à l'Intérieur et à la Justice va impliquer d'en supprimer autant ailleurs. Jean-Marc Ayrault avait confirmé dans une lettre de précadrage qu'il fallait « assurer la stabilité globale des effectifs » (« Les Echos » du 4 juin). Un engagement de François Hollande, mettant fin au « un sur deux ». Mais, concrètement, cela va représenter un effort important pour les ministères hors Education, Intérieur et Justice : ces derniers concentrent en effet environ 1,3 million de postes sur un total de 1,935 million. Supprimer 13.000 postes par an sur un périmètre d'un peu plus de 600.000 pour les autres ministères (Défense, Economie, Ecologie, etc.) représente une réduction annuelle moyenne des effectifs d'environ 2 %.

    Le budget 2012 prévoit déjà une réduction de 2,5 % des postes dans la Défense (7.500 sur 293.000), soit un taux de non-remplacement des départs en retraite de près de... 80 % (voir graphique), et ce rythme doit peu ou prou se poursuivre jusqu'en 2015. Le « taux d'effort » est aussi de 2,15 % cette année à Bercy (3.000 suppressions sur un peu plus de 150.000 postes) et à l'Ecologie (1.300 sur 60.000).

    Des économies significatives

    En clair : le gouvernement va maintenir un rythme de suppressions de postes important pour ces ministères, afin de compenser les créations ailleurs. C'est tout sauf une surprise, mais l'exécutif a surtout communiqué jusque-là sur les nouveaux postes d'enseignants.

    L'arrêt de la baisse des effectifs, alors qu'environ 30.000 postes étaient supprimés chaque année, va nécessiter de se montrer rigoureux sur les salaires (une hausse du point d'indice est compromise) et de faire de grosses économies sur les dépenses de fonctionnement et d'intervention (subventions, prestations). Dans les discussions qui ont commencé entre Bercy et les ministères, « des objectifs très rigoureux nous sont réclamés, tels qu'une diminution des dépenses de fonctionnement de 7 % en 2013 », témoigne un conseiller.

    Matignon tempère, démentant les objectifs d'économies avancés hier par « Le Figaro » (- 10 % en 2013 sur le fonctionnement, - 40 % sur certaines interventions pour la période 2013-2015) : « Ce ne sont pas des chiffres gouvernementaux. » Mais l'exécutif ne cache pas que des économies significatives vont être imposées. Reste à savoir comment ces normes seront respectées. A l'instar de FO, les syndicats de fonctionnaires s'inquiétaient, hier, d'une « RGPP... à l'eau de rose. » L'ex-ministre du Budget, Valérie Pécresse dénonce, quant à elle, déjà une « politique d'une brutalité inouïe ».