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L'INSEE prévoit une croissance très faible pour 2012 : 0,4% contre 1,7% en 2011
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Les Echos) Le PIB progresserait de 0,4 % en moyenne cette année, contre 1,7 % en 2011, estime l'Insee dans sa note de conjoncture. L'économie se remettrait à détruire des emplois et la consommation des ménages resterait atone.
A une semaine de la présentation du collectif budgétaire, le gouvernement a désormais entre les mains les prévisions de croissance 2012 de l'Insee. Et elles ne sont guère réjouissantes. Déjà stable au premier trimestre, l'activité resterait à l'arrêt au deuxième (0 %), avant de redémarrer très mollement par la suite : 0,1 % au troisième trimestre puis 0,2 % au quatrième. Du coup, sur l'ensemble de 2012, le ralentissement serait très net : le PIB progresserait de 0,4 %, contre 1,7 % en 2011.
Comme l'a déjà laissé entendre l'exécutif, le collectif révisera donc la prévision Fillon pour 2012 (+ 0,7%). Il est probable que Bercy ira en deçà de 0,5%, chiffre sur lequel a été bâti le projet Hollande. « 0,5 %, cela paraît peut-être un peu compliqué à maintenir », a admis hier Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, sur RMC, en soulignant que « le consensus des économistes est à 0,3 % ».
Recul du pouvoir d'achat des ménages
En ne retombant pas en récession, la France s'en sortirait tout de même mieux que la moyenne de la zone euro (- 0,3 %), où les fortes tensions sur les dettes souveraines « entraînent un durcissement des conditions de financement des ménages et des entreprises et conduisent de nombreux pays à accélérer la consolidation de leurs finances publiques », indique Eric Dubois, directeur des études et des synthèses économiques. En France, « la demande intérieure ralentirait nettement et l'activité ne bénéficierait pas du mouvement de restockage observé en 2011 », ajoute Jean-François Ouvrard, chef de la division synthèse conjoncturelle.
D'ici à la fin de l'année, tous les moteurs de la croissance tourneraient, au mieux, au ralenti. La consommation des ménages serait « atone », tout comme l'investissement des entreprises. Les premiers verraient leur pouvoir d'achat nettement reculer en raison notamment des hausses d'impôts (lire-ci dessous) et ne maintiendraient un certain niveau de consommation (+ 0,2 % en moyenne) qu'en puisant un peu dans leur épargne.
Repli de l'investissement
Côté entreprises, le degré d'incertitude dans la zone euro et la faiblesse des perspectives d'activité n'incitent pas non plus à la dépense. Sans compter que les conditions de crédit ne se détendent pas et que le taux de marge des entreprises, déjà au plus bas depuis vingt-cinq ans, continuerait à se dégrader (à 27,3 % en moyenne annuelle). Après avoir joué un rôle moteur dans la reprise de 2010 et 2011, l'investissement calerait donc au deuxième semestre (0 %), affichant même un repli de 0,3 % sur l'ensemble de 2012.
Très peu d'élan pour 2013
Les maigres perspectives de croissance n'inciteront pas non plus à l'embauche. Après la résistance surprise du début d'année, l'économie se remettrait à détruire des emplois dans le secteur marchand au cours des trois trimestres suivants (25.000 destructions au total en 2012), portant le taux de chômage à 9,9 % en métropole en fin d'année (lire ci-contre). Finalement, le seul facteur « positif » de la crise aura été de faire chuter l'euro. Cette dépréciation aidera les exportateurs français au second semestre, rendant leurs produits plus compétitifs au moment où la demande des pays émergents devrait se raffermir. Si elles se vérifient, les prévisions de l'Insee laissent aussi entendre que l'économie abordera 2013 avec très peu d'élan : l'acquis de croissance serait de... 0,2 %. De quoi condamner définitivement la prévision de croissance de Bercy (+1,7 %), déjà très supérieure à celle du consensus des économistes (+ 0,9 %).