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    Catalogne - le point ce jeudi soir

    Catalogne

    Lien publiée le 26 octobre 2017

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Journée riche en rebondissements, et cette nuit ou demain matin le parlement catalan pourrait enfin voter l'indépendance.

    Puigdemont était prêt à capituler devant Rajoy, c'est-à-dire à convoquer des élections dans le cadre de la monarchie espagnole. Mais Rajoy ne lui a fait aucun concession, et donc Puigdemont ne pouvait pas capituler sans avoir rien obtenu : Rajoy est décidé à appliquer l'article 155 quoi qu'il arrive. Dans ces conditions, Puigdemont..... a décidé de ne rien faire, laissant le parlement discuter.

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    http://npaherault.blogspot.fr/2017/10/catalunya-etat-des-lieux-avant-coup.html

    17h20. Nouveau revirement de Carles Puigdemont : il renonce à convoquer des élections anticipées devant le refus du gouvernement d'arrêter la procédure du "155".
     

    Puigdemont parlait, les étudiant-es s'étaient rassemblés devant le palais gouvernemental
     

    L'indépendance redevient d'actualité. Elle pourrait être votée par le Parlament demain vendredi. Lire ici

    On est en droit de penser que les élections anticipées étaient, pour le secteur modéré du PDeCAT, un "coup" de la dernière chance pour éviter d'avoir à proclamer la DUI. C'était sans compter sur la détermination jusqu'auboutiste d'un PP qui, empêtré dans une série impressionnante d'affaires de corruption et sans majorité absolue au Congrès, voit sa survie politique dans l'impact qu'aurait sur les électeurs l'écrasement du défi catalan et de son supposé orgueil méprisant envers le reste de l'Espagne. Histoire aussi de faire diversion, sur le mode unité nationale, au mécontentement social que sa politique antipopulaire génère dans tout le pays. Le problème est que c'est Ciudadanos qui, selon les sondages, semble devoir rafler la mise de la radicalité de droite extrémisée car, en en surajoutant sur l'appel à réprimer les Catalan-es insurgé-es, il apparaît, à la différence du PP, propre sur lui ! En somme, sur le "155" anticatalan, le PP, pris dans une folle fuite en avant, agit en somnambule du tout répressif sans capacité a priori à réellement regagner le terrain politique perdu. Reste que ce sont les Catalan-es et indirectement les autres peuples de l'Etat espagnol et même de l'Europe, qui feraient les frais d'une défaite du processus indépendantiste catalan. Cette défaite des Catalan-es et, à terme d'un PP dont la solution de rechange est désormais en place, serait de toute façon une victoire de la droite néolibérale la plus antipopulaire de l'aire européenne qui, depuis le début, fait bloc derrière Rajoy.

    Ni le PP, ni l'indépendantisme catalan, n'ont, pour des raisons évidemment opposées, plus trop le choix : celui qui recule devra assumer un coût politique énorme mais, en quelque sorte à l'inverse, la déflagration que produira le choc combiné de la DUI et du "155" coûtera très cher au perdant ! Et, de toute évidence, le camp indépendantisten'est pas aussi unanime que celui du PP, beaucoup moins hétérogène que lui, pour prendre des risques élevés ! Il revient certainement à la rue catalane, quelque peu démobilisée par les jeux de ses institutionnels du Govern et du Parlament, de redynamiser ledit camp national en retrouvant, contre le "155", l'esprit qu'elle a manifesté lors du référendum le 1er octobre et de la journée de grève générale et civique du 3 octobre !

    Il revient également aux anticapitalistes mais aussi à tous/toutes les démocrateseuropéen-nes de se mobiliser plus qu'il n'a été fait jusqu'ici pour que le mouvement national catalan, quoique l'on pense de l'indépendance, gagne du rapport de force suffisant pour résister à la nouvelle terrible offensive qui est dans les tuyaux et pour se relancer. Ne l'oublions pas : une victoire des Catalan-es serait une défaite de Macron etCie ! Faisons pression sur eux : pas touche à la Catalogne !

       
    15h30. Dernière minute : Coup de théâtre, Puigdemont annoncerait des élections parlementaires catalanes pour décembre. L'indépendance ne serait plus d'actualité !
     

    La dissolution du Parlament pour lancer la campagne électorale reviendrait en effet à remettre aux calendes grecques la proclamation de l'indépendance et le processus constituant qui devrait s'ensuivre. 

    Le President semble avoir opéré un retournement total depuis hier et avoir basculé du côté des "tièdes" de son parti, le PDeCat. Plus globalement il se rapprocherait des propositions défendues par Podemos et Catalunya en Comú qui se félicitent du choix envisagé. Une réaction en chaîne ne s'est pas fait attendre : deux députés du PDeCAT viennent de démissionner de leur mandat et du parti [Puigdemont ayant renoncé à convoquer des élections anticipées, ces deux députés ont renoncé à démissionner]. ERC, le principal allié du PDeCAT dans la coalition gouvernementale Junts pel Sí, annonce que, si Puigdemont maintient sa décision, il se retire du gouvernement. Dans un tweet rageur, l'un de ses principaux dirigeants, assimile le President à Judas ! L'ANC est sur la même longueur d'onde : pas de recul sur la proclamation de l'indépendance ! La CUP n'est pas en reste : écartée de la réunion qui se tient aujourd'hui entre partis indépendantistes, elle s'élève violemment contre le choix envisagé par ce qu'il faut désormais voir comme l'orientation du PDeCAT. Ses jeunesses d'Arran sont des plus virulentes et appellent à des manifestations de rue. 1000 étudiants, qui manifestaient dans les rues de Barcelone contre le "155", ont modifié leur revendication en cours de route pour protester contre la perspective d'élections anticipées. Les anticapitalistes ne conçoivent d'élections que pour aller vers la République. On est effectivement loin du compte. 

    La manoeuvre de Carles Puigdemont aurait pour objectif de bloquer la mise en place du "155". Il pourrait compter sur le PSOE qui dit faire pression pour qu'il en soit ainsi si la décision de convoquer aux urnes se confirme. Problème : le PP est, quant à lui, décidé, comme il l'a déjà dit, à faire voter par le Sénat le "155", élections ou pas élections : sa majorité absolue au Sénat lui laisse toute possibilité de faire cavalier seul vers le "155".Mais il aurait l'appui de Ciudadanos, lequel Ciudadanos reste cependant favorable  à des élections anticipées qui, selon les sondages, devraient lui permettre de faire un bond en avant dans sa représentation au Parlament. 

    Comme on le voit, il risque de se produire des déplacements, des ruptures et des rapprochements inédits, en somme des recompositions express autour du binôme à pôle contradictoire : DUI [Déclaration Unilatérale d'Indépendance] vs élections anticipées où le troisième larron, le "155", pourrait bien gripper la trajectoire de machines lancées à toute allure dans ce qui pourrait s'avérer être des voies de garage où les dégâts politiques risquent d'être majeurs. L'inconnue reste la réaction de la rue... 

    A suivre: le discours de Puigdemont annoncé dans les minutes ou heures qui suivent, vient d'être reporté. Nous vérifierons si les rumeurs de son retournement se confirmentou si, au vu du cataclysme qu'elles ont provoqué, il opère un rétropédalage. Desrassemblements vont probablement se tenir pour en finir avec une délégation de pouvoirdécidément bien trop confiante, du côté des indépendantistes, dans la capacité des institutionnels livrés à eux-mêmes à garder le cap de ce pour quoi ils se sont engagés !

    Nous reviendrons en soirée, sauf événement exceptionnel dans l'après midi, pour faire lepoint de la situation.