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L’état de la pauvreté en France
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.anti-k.org/2017/11/12/letat-de-pauvrete-france/
https://www.inegalites.fr/ ANALYSES – 9 novembre 2017
Combien compte-t-on de pauvres en France ? Comment leur nombre évolue-t-il ? Sur ce sujet très sensible, les polémiques sont fréquentes et les points de repère manquent. L’Observatoire des inégalités publie une note de synthèse sur la pauvreté en France, avec les dernières données disponibles.
REVENUS ET PATRIMOINE PAUVRETÉ
Quel est le niveau de la pauvreté en France ? Comment évolue-t-elle ? Sur ce sujet très sensible, les polémiques sont fréquentes et les points de repère manquent. Pour permettre à chacun d’y voir plus clair, l’Observatoire des inégalités dresse l’état de la pauvreté monétaire en France, en huit pages synthétiques. Nous présentons les principaux chiffres, leur évolution et cherchons à cerner au mieux le phénomène, sans l’exagérer, comme cela est trop souvent fait. Notre synthèse présente les principales caractéristiques de la population pauvre en France [1].
La capacité est grande dans notre pays à forcer le trait, à exagérer les chiffres pour mobiliser l’attention. On n’assiste pas à une explosion de la pauvreté et de la misère. Partant de bons sentiments, le catastrophisme finit par décrédibiliser l’information et alimente la critique du modèle social français alors que notre pays est parmi ceux qui s’en sortent le mieux au monde sur ce plan jusqu’ici.
Il n’empêche : en considérant la définition la plus restrictive, c’est-à-dire le seuil de pauvreté situé à la moitié du revenu médian [2], le nombre de personnes pauvres a augmenté de 600 000 en dix ans [3]. Au cours de la même période, le taux de pauvreté est passé de 7,5 à 8 %. La décennie 2000 et plus encore, la crise déclenchée en 2008, ont marqué un retournement historique de la tendance : la pauvreté ne diminue plus en France, elle augmente. Vivre avec moins de 850 euros par mois est une réalité qui touche désormais plus de cinq millions de personnes.
Contrairement à un discours commun selon lequel la crise serait généralisée à tous les milieux, la pauvreté ne frappe pas au hasard. Une large partie de la population est à l’abri, même si la peur de la pauvreté ou du chômage s’étend. En 2014, le taux de pauvreté des employés est six fois plus élevé que celui des cadres supérieurs. Et le taux de pauvreté des non-diplômés est trois fois supérieur à celui des diplômés d’un bac + 2.
Face à ce constat largement étayé, faut-il se contenter de « donner sa chance à tout le monde » ? Les enfants et les jeunes de moins de vingt ans représentent 35,6 % des personnes pauvres en France. Suffit-il d’aider les plus méritants d’entre eux à tirer leur épingle du jeu dans une compétition scolaire puis professionnelle sans merci ? Assurément non.
Aider les enfants pauvres à réussir à l’école est un enjeu essentiel de justice sociale. Ils ne sont d’ailleurs pauvres que parce que leurs parents le sont. À l’heure où les allocations logement sont rabotées et le travail flexibilisé, c’est la situation globale des plus défavorisés qui doit nous inquiéter : celle en particulier des jeunes adultes peu diplômés qui peinent à entrer sur le marché du travail mais restent privés d’un revenu minimum, celle de toutes les personnes au chômage, en emploi précaire ou découragées face au manque d’emploi pour les moins qualifiés.
Contrairement à ce qui est dit ici ou là, les Français soutiennent massivement les plus pauvres et sont prêts à davantage de solidarité. Les soi-disant préjugés anti-pauvres ne sont colportés et reçus que par une minorité [4]. L’ampleur des cadeaux fiscaux qui viennent d’être annoncés pour les plus aisés montre clairement qu’améliorer la situation des ménages modestes n’est pas une question de moyens mais de choix politique.
Anne Brunner
Pour lire la suite et les graphiques:
https://www.inegalites.fr/IMG/pdf/notes_de_l_observatoire_-_etat_de_la_pauvrete_en_france.pdf