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Krivine: mes souvenirs de Mai 68
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
J'ai découvert que pour lancer un tel mouvement il faut faire confiance à la spontanéité et qu'aucun parti ne peut lancer un tel mouvement.
Le meilleur souvenir du mai 68 restera certainement celui des barricades du 10 mai. À l'époque j'étais déjà trotskyste, c'est à dire que je savais ou on n'allait pas mais ne savais pas ou on allait alors j'ai poussé à ce qu'on aille le plus loin possible.
En 68 qui fut en France et dans le monde la plus grande explosion populaire jamais vue surtout en milieu jeunes. La France et l'Italie faisant un peu exception avec une participation ouvrière qui avait déjà débutée avant, faisant de 68 une explosion populaire de transition entre deux périodes. Avec l'arrivée des nouveaux étudiants qui ne supportaient plus l'Université classique et de nouveaux ouvriers venant souvent de la campagne et moins sous l'emprise des syndicats et une politisation générale contre la guerre du Viet-Nam.
Dans un tel climat jamais connu ni avant ni après, rendant, comme le disait Trotsky "les gens quotidiennement méconnaissables" j'ai découvert que pour lancer un tel mouvement il faut faire confiance à la spontanéité et qu'aucun parti ne peut lancer un tel mouvement. "La France s'ennuie" titrait Le Monde quelques semaines avant 68... Tout le monde se parlait. Finis avec la grève les "metros-boulot-dodo". C'est ainsi que j'ai pu voir le 10 mai 68, sur les barricades, un type désignant en riant une voiture qui brulait "Tiens c'est la mienne". Mais qu'a-t-il pu voter en juin?
Je n' aime pas les commémorations qui ressemblent souvent à des enterrements... Je suis pour garder l'esprit de 68 mais pour corriger ce qui n'a pas marché.
Les temps ont changé en mieux et en moins bien. Il n'y a plus 500.000 étudiants mais 2 millions dont la moitié travaille pour payer ses études et son logement. En revanche, si, il y a un réveil de la jeunesse mais qui n'est pas aussi général qu'en 68. Le prolétariat est plus gros aujourd'hui mais il n' y a plus de grosses usines comme l'était Renault à Billancourt. Ce qui nous faisait dire que quand "Renault éternuait, la France s'enrhumait". Il n' y donc plus de grosses entreprises et existe une profonde division entre salariés, chômeurs, ouvriers ou techniciens. Les gens sont peut-être plus anticapitalistes qu'avant mais complètement paumés avec une droite qui fait une politique d'extrême droite et une gauche qui fait une politique de droite... Il y a un discrédit général de tous les partis et même partiellement des syndicats. Or le PCF et la CGT restaient très forts en 68. Ce n'était que le début de la crise actuelle. De même si les mouvements des femmes, des immigrés, ou des écologistes sont nés grâce à 68, ils ne se sont structurés qu'après.
Il faut donc retenir aujourd'hui non pas une révolution sexuelle ou artistique qui a effectivement existé, mais la plus grande grève générale que le pays ait connue avec des drapeaux rouges sur les usines. En revanche il n'y avait pas de représentation réelle des travailleurs, ni soviets, ni auto-organisation, ni partis implantés dans la classe et capables d'offrir une alternative politique crédible. On criait "10 ans ça suffit" contre De Gaulle comme on pourrait crier aujourd'hui "un an" contre Macron, mais les gens ne voulait pas de Cohn-Bendit au pouvoir et le PCF n'en voulait pas, surtout sur la base d'une grève générale qu'il ne contrôlait pas...
Il faut donc rester optimiste sur les perspectives d'explosions aujourd'hui mais se donner aussi les moyens de répondre aux carences de 68 pour arriver à un 68 qui réussisse politiquement.