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Une enquête révèle le coût élevé des études supérieures
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Un sondage de CSA Research pour la société de crédit Cofidis expose de façon assez crue les inégalités face à l’accès à l’enseignement supérieur en France et les risques pour « l’ascenseur social ».
Les lycéens en classe de terminale commenceront à recevoir, à partir du 22 mai, les réponses à leurs vœux d’orientation déposés sur Parcoursup. Parmi les critères de choix qu’ils ont retenus, il en est un qu’on a souvent tendance, sinon à oublier du moins à sous-estimer, celui du coût des études supérieures.
Cofidis a fait réaliser une enquête sur le sujet par l’institut CSA Research (503 parents d’enfants scolarisés dans le supérieur, interrogés du 19 au 28 mars). Une classique étude de marché pour cette société de crédit à la consommation, mais qui expose de façon assez crue les inégalités, maintes fois pointées du doigt, face à l’accès à l’enseignement supérieur en France, et les risques pour « l’ascenseur social ».
Premier chiffre que révèle cette étude : le budget global consacré par les familles françaises aux études supérieures est de 7 118 euros en moyenne par an et par enfant. Un montant qui inclut toutes les dépenses, directes et connexes (frais de scolarité, de logement, d’alimentation, de transport, etc.). Sans surprise, le choix de filières sélectives, comme les écoles de commerce (10 735 euros) et d’ingénieurs (9 733 euros), coûte nettement plus cher que celui de cycles courts et professionnalisant, comme le BTS (6 870 euros) ou de l’université (6 473 euros).
« Méritocratie » à géométrie variable
Un véritable choix d’investissement, donc, pour les parents d’élèves aspirant à poursuivre leurs études après le bac. Cette aspiration à la « méritocratie » conduirait huit familles sur dix à « anticiper les dépenses liées aux études, dont la moitié dès l’année de seconde », souligne Céline François, directrice marketing de Cofidis, qui estime qu’« une famille sur deux doit faire des arbitrages financiers et reporter certains projets, notamment dans les foyers ayant des contraintes budgétaires ».
Lesdits foyers sous « contrainte » sont effectivement… contraints à trouver comment boucler leur « budget étudiant ». Si 87 % des parents interrogés par CSA disent « utiliser leur épargne » pour financer les études supérieures de leurs enfants, 24 % d’entre eux comptent sur les revenus issus de l’incontournable « job étudiant » que devra trouver leur progéniture et « 10 % souscrivent un crédit à la consommation » – d’où l’intérêt d’une telle étude de marché pour Cofidis.
Un investissement personnel aussi pour les parents. Un gros tiers de ceux interrogés par CSA disent aider leurs enfants à trouver « un petit boulot » et 26 % leur payent leurs cartes d’abonnement, leurs billets de train ou d’avion, leurs forfaits de téléphone mobile et d’accès à Internet.
Disparité entre Paris et la province
Autre budget lourd, celui du logement. Il représente à lui seul en moyenne 2 107 euros par an et par enfant, soit davantage que les frais de scolarité, qui se montent en moyenne à 1 897 euros annuels.
La disparité entre Paris et la province est très nette : le budget consacré au logement est trois fois plus élevé dans la capitale (4 014 euros en moyenne contre 1 320 euros en région). Ce qui rend les études parisiennes plus chères d’un tiers (9 346 euros contre 6 564 euros). Le budget logement est évidemment moins lourd si l’étudiant reste chez ses parents – s’il quitte le foyer familial pour aller faire ses études, cela coûtera 2 068 euros de plus.
Conclusion logique de tous ces constats : plus d’un foyer sur deux (55 %) doit faire des arbitrages financiers parfois douloureux (report ou abandon de projets, d’achats, etc.), pour donner à ses enfants la chance de faire les études supérieures de leur choix.
« Chasse aux bons plans »
Et, là aussi, la disparité est criante entre les classes sociales. Les familles aisées – revenus supérieurs à 4 501 euros net mensuels – puisent en priorité dans leur épargne. Celles qui ont des revenus – et une épargne – plus modestes (moins de 4 500 euros net mensuels) doivent trouver des ressources complémentaires : 14 % d’entre elles prennent un crédit à la consommation et 53 % bénéficient d’aides financières du type aide personnalisée au logement (APL) ou de bourses étudiantes. Le montant de ces aides s’élève en moyenne à 1 736 euros par an.
C’est dans cette catégorie que se déploie la « chasse aux bons plans ». Près de 20 % des parents prônent une colocation pour partager les frais, et 14 % « jouent de leur relation (famille, amis, collègues) pour trouver un hébergement à leur(s) enfant(s) ». Le syndrome Tanguy n’est pas près de s’éteindre.