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Les chiens de garde du système au secours du pouvoir !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ce sont Les Echos qui s'y mettent !
Rappel : Les Echos appartiennent au milliardaire Bernard Arnault
L'éditocrate de service réfute la qualification de la crise actuelle comme scandale d'état pour la requalifier en "scandale d'été" !
Et c'est quoi qui inquiète les serviteurs de l'oligarchie ?
Eh bien c'est qu'affaibli dans l'opinion, la capacité de Macron de mettre en oeuvre les contre-réformes au service du capital soit affectée!
Minimiser le scandale, le réduire aux errements d'un individu, tenter de passer ce cap difficile pour le macronisme afin de lui permettre de poursuivre sa politique de destruction de TOUS nos conquis voilà la communication de crise des tenants des intérêts privés.
A l'inverse, pour le mouvement syndical l'heure est à la contre-offensive pour mettre en échec les contre-réformes envisagées et engagées (retraites, privatisations, formation, indemnisation du chômage, précarisation généralisée, attaques contre les services et la fonction publique ... ) sans donner le moindre gage au pouvoir et aux syndicats jaunes type CFDT prêts à faire la courte-échelle aux prédateurs du monde du travail.
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SOURCE : Les Echos 23 juillet 2018
Non, l'affaire Benalla ne signe pas la faillite d'un système ou d'une politique, comme le voudraient les populistes.
Avec le report, à la rentrée, de la révision constitutionnelle, dont l'examen n'était que suspendu à l'Assemblée nationale, l'affaire Benalla a pris, lundi, une ampleur nouvelle car elle affecte, désormais, la mise en oeuvre des réformes voulues par le chef de l'Etat. Même si elle apparaît sage dans ce contexte d'hystérie estivale qui s'est emparée du monde politique, cette décision marque un tournant dans le quinquennat d'Emmanuel Macron.
Ce n'est plus Jupiter omnipotent, mais Jupiter empêtré . Et, plus Janus que jamais, le peuple français, royaliste hier encore, se redécouvre des pulsions régicides. La verticalité du pouvoir, qu'était parvenu à rétablir le successeur de François Hollande, vacille, heurtée par les écarts de conduite d'un barbouzard.
Conjuration des défaitistes
Mais ce qui doit inquiéter dans cette affaire, ce n'est pas tant ce qu'elle révélerait d'un fonctionnement - assurément perfectible - du pouvoir, c'est qu'elle relance la vieille mécanique du dénigrement. Elites et populistes, progressistes et conservateurs, tout ce que la transformation macronienne compte d'adversaires s'est coalisé en une conjuration des défaitistes, prompte à jeter le bébé avec l'eau du bain.
A leurs yeux, le comportement condamnable d'un homme, et la liberté qui lui fut donnée d'agir ainsi, deviennent les symptômes d'un mal plus profond. Selon cette habitude bien française qui consiste à tirer des leçons de tout événement en toutes circonstances, l'affaire Benalla signerait la faillite d'un système et d'une politique. Il n'est qu'à écouter les sermons de Jean-Luc Mélenchon pour s'en convaincre.Le procès du Président
C'est la revanche de ceux qui ont perdu dans les urnes et dans les rues. Profiter de l'occasion pour instruire le procès du Président , de son équipe et de sa gouvernance, éreinter sa majorité certes maladroite et inexpérimentée, c'est affaiblir le redressement du pays. Bien sûr, passées la suppression de l'ISF et la réforme du Code de Travail, le bilan est incomplet les projets parfois décevants. Une grosse année après l'élection, tout reste à faire pour réduire la sphère publique pour baisser les charges, déréguler l'économie pour doper la croissance, moderniser l'organisation et le financement de la santé pour soigner mieux et moins cher, rénover les banlieues pour relancer l'ascenseur social...
Inversion des valeurs
Mais, fût-elle isolée dans un monde qui se replie sur ses frontières, la direction empruntée est la bonne. A force d'exiger toujours le meilleur, le tempérament national finit par récolter le pire. Ce qui se joue, dans cette tempête de l'été 2018, ce n'est pas seulement une épreuve politique, dont dépendra en partie la capacité du Président à poursuivre avec autorité des réformes courageuses, c'est d'abord une bataille intellectuelle avec les forces de l'ultra-gauche. Laquelle n'hésite pas, il faut le rappeler, à user d'une grande violence dans les manifestations. C'est à cette inversion des valeurs que l'on reconnaît les glissements de l'histoire. Pour que ce triste épisode n'ouvre pas un chapitre aux populismes, les responsables politiques des formations de gouvernement feraient bien de ramener l'affaire Benalla à ce qu'elle est en réalité : un scandale d'été, pas un scandale d'Etat.
Jean-Francis Pécresse