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    Les Insoumis excluent deux «frondeurs» de leur liste aux européennes

    France-Insoumise

    Lien publiée le 27 novembre 2018

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/11/27/25001-20181127ARTFIG00091-les-insoumis-excluent-deux-souverainistes-de-leur-liste-aux-europeennes.php

    INFO LE FIGARO - Alors que la direction des Insoumis hésite entre deux lignes, «rassembler la gauche» ou «fédérer le peuple», le comité électoral du mouvement a décidé de renvoyer de leur liste aux européennes deux «frondeurs» qui se trouvent être aussi des figures souverainistes : Djordje Kuzmanovic et François Cocq.

    La France insoumise resserre ses rangs et se débarrasse d'éléments jugés perturbateurs. L'heure est aux fortes tensions au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Le comité électoral de LFI a décidé de renvoyer de la liste des européennes deux «orateurs nationaux» de leur mouvement: Djordje Kuzmanovic et François Cocq. Certes, aucun des deux n'était en position éligible, mais leur notoriété et leur engagement au sein du courant républicain, souverainiste et laïc de LFI risque de faire couler de l'encre et de susciter de nombreuses questions en interne. L'annonce doit être faite dans les prochaines heures.

    Selon une source proche du comité électoral, François Cocq, ancien secrétaire général du Parti de gauche, a été renvoyé pour avoir émis des critiques dans Le Figaro tant sur l'organisation du mouvement que sur le fond. Djordje Kuzmanovic, jusqu'à il y a peu conseiller de Jean-Luc Mélenchon sur les questions internationales, a lui été renvoyé pour avoir exprimé un avis favorable à «la hiérarchisation des luttes». Le sujet est sensible à gauche de la gauche où la doctrine impose que toutes les luttes soient considérées comme étant d'une égale importance, que ce soit la lutte sociale, la lutte en faveur de l'écologie, des migrants, du féminisme... Djordje Kuzmanovic, comme François Cocq, défend âprement la ligne populiste du mouvement, soucieuse de faire disparaître le clivage droite-gauche jugé périmé.

    Selon l'ex députée Martine Billard, membre du comité électoral, le choix de les écarter de la liste n'est pas lié à leur engagement souverainiste. «Sinon nous ne les aurions pas sélectionné à l'origine», fait-elle valoir. Il serait plutôt lié à la propension de Kuzmanovic et Cocq à critiquer publiquement le mouvement. «Ce n'est pas le fait qu'ils aient des différents qui me gêne, dit-elle, mais le fait qu'ils les utilisent constamment. Quand on est candidat, on est d'accord sur la ligne proposée».

    Kuzmanovic avait déjà été plus ou moins écarté de LFI. Un entretien sur l'immigration avec la revue Causeur avait particulièrement dérangé. Officier de réserve d'origine serbe âgé de 45 ans, très russophile, patriote et passionné de géopolitique, il donne de l'urticaire à nombre d'Insoumis traités par lui de «gauchistes». Car c'est bien à la ligne du «rassemblement de la gauche» qu'il s'oppose dans son mouvement.

    LFI a proposé à Manon Aubry, de l'ONG Oxfam, de prendre la tête de leur liste aux Européennes

    L'extraction de ces deux figures souverainistes de la liste serait cohérente si Jean-Luc Mélenchon et son bras droit dans le mouvement, Manuel Bompard, ne venaient pas justement de déclarer, à l'issue de la partielle dans l'Essonne - malheureuse pour la candidate Insoumise Farida Amrani - que le rassemblement de la gauche n'est pas une bonne piste pour l'avenir. Pour Manuel Bompard, l'échec est «la preuve que le rassemblement des étiquettes avec des logos sur l'unité de la gauche n'est pas une stratégie en mesure de rassembler les personnes en colère». De quoi faire perdre leur latin aux Insoumis.

    Comme pour accroître le sentiment d'une valse hésitation entre deux lignes stratégiques, et la réalité des tensions internes sur l'organisation et sur le fond, Jean-Luc Mélenchon et son mouvement ont proposé à une femme de la société civile, jeune et engagée, mais surtout favorable au rassemblement de la gauche, de prendre la tête de leur liste aux européennes. Il s'agit de Manon Aubry, la porte-parole de l'ONG Oxfam. Une ancienne de l'Unef Science-Po, et donc à l'époque, il y a une dizaine d'années, plutôt proche du PS. Cette dernière n'aurait pas encore donné de réponse favorable.

    Dimanche, une autre figure du mouvement, écologiste celle-là, Corinne Morel Darleux, a annoncé sa démission de la direction du Parti de gauche co-fondé par Jean-Luc Mélenchon et associé à LFI. «Les “signifiants vides” du populisme et de la stratégie anti-Macron, visant à fédérer le plus largement possible, étouffent trop souvent la radicalité du projet initial», a-t-elle déploré. «Les affaires internes et le commentaire systématique de l'actualité me semblent de plus en plus hors-sol. Les réactions autocentrées nous coupent les ailes», ajoute-t-elle en soulignant plus loin que «La critique interne, même bienveillante, est vécue comme une attaque, le pas de côté comme une trahison». Déjà il y a quelques semaines, la marseillaise Sarah Soilihi, promise à un brillant avenir Insoumis lors de la présidentielle, avait suscité quelques vagues en démissionnant du mouvement.