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    Le Brésil paralysé par une grève contre la réforme des retraites de Bolsonaro

    Brésil

    Lien publiée le 15 juin 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.france24.com/fr/20190614-bresil-greve-generale-reforme-retraites-transports-copa-america-bolsonaro

    Un appel à la grève générale contre la réforme des retraites du président Jair Bolsonaro a touché durement les transports de dizaines de villes du Brésil vendredi, notamment à São Paulo, où doit s'ouvrir la Copa America de football.

    Le gouvernement d'extrême droite de Jair Bolsonaro est confronté, pour la première fois en cinq mois de mandat, à sa première grève générale, vendredi 14 juin. Les syndicats appellent à la mobilisation contre la réforme des retraites de l'exécutif, avec de nouvelles manifestations de masse, touchant les transports dans de dizaines de villes du Brésil, notamment à São Paulo, où devait avoir lieu le soir même la cérémonie d'ouverture de la Copa America.

    Le président Jair Bolsonaro, en fonction depuis janvier, s'expose à de nouvelles mobilisations, après celles des 15 et 30 mai qui avaient vu descendre de centaines de milliers de Brésiliens dans les rues pour défendre l'éducation.

    Les syndicats ont appelé les travailleurs à faire grève dans les transports et à bloquer les routes dans les grandes villes pour protester contre la réforme des retraites qui, si elle a été édulcorée pour avoir ses chances de passer au Parlement, reste très impopulaire.

    Des manifestations avaient eu lieu dans au moins 166 villes, avec 111 ayant été touchées par des grèves et interruptions dans différents services publics, selon le site d'information G1. Les réseaux de bus étaient complètement paralysés dans 19 grandes villes brésiliennes.

    Bolsonaro attendu à l'ouverture de la Copa America

    Les syndicats ont également fait état de grèves dans les secteurs pétrolier et bancaire de divers États du pays, selon G1, de même que dans l'éducation et les milieux étudiants. Ceux-ci sont très mobilisés contre les coupes claires dans les budgets de l'éducation.

    Le mouvement tombe au plus mal pour le gouvernement, dont la cote de popularité a chuté. Car la Copa America, le grand tournoi de football qui va faire vibrer tout le continent, doit démarrer vendredi soir à São Paulo, avec un match Brésil-Bolivie. Le président Bolsonaro est par ailleurs attendu au stade.

    Dans la capitale économique du pays, une ligne de métro était paralysée et trois autres ne fonctionnaient qu'au ralenti, selon la compagnie de métro. Les autorités locales ont déclaré que seulement 16 % des habitants de la ville ont pu utiliser ce réseau, selon le quotidien Folha de São Paulo. Les autobus et les trains circulaient en revanche normalement.

    Selon le quotidien, des manifestants à São Paulo ont également bloqué l'accès à l'aéroport de Guarulhos, le plus important du pays et véritable point stratégique pour toute l'Amérique latine.

    Défilés attendus dans plus de 300 villes

    À Salvador (nord-est), seul le métro fonctionnait et les bus qui ont essayé de rouler ont été caillassés, tandis qu'à Belo Horizonte (sud-est) ou dans la capitale Brasilia, les transports étaient fortement touchés par des ralentissements. Dans l'État de Rio de Janeiro (sud-est), la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des grévistes qui bloquaient la circulation, a rapporté un photographe de l'AFP.

    Dans l'État du Rio Grande do Sul (sud), au moins 54 manifestants ont été arrêtés par la police, qui leur reprochait d'empêcher des bus de partir, selon Folha.

    Des routes étaient également bloquées par les protestataires à Curitiba, Florianopilis (sud) et Joa Pessoa (nord-est), selon la presse brésilienne.

    Avec la Centrale unique des travailleurs (CUT), d'autres centrales, comme l'UGT et Força Sindical, ainsi que des syndicats d'étudiants et d'enseignants ont appelé à des défilés en soirée dans plus de 300 villes du pays, selon le site de la CUT.

    La réforme des retraites est la clé de voûte de la politique libérale du nouveau gouvernement brésilien, sous la houlette du ministre de l'Économie Paulo Guedes, qui a menacé d'une catastrophe si le système n'était pas réformé.

    L'avenir de cette réforme est remis en cause par la tiédeur du Congrès, où le président d'extrême droite ne dispose que de 10 % des sièges et doit nouer de difficiles alliances pour obtenir la majorité des trois cinquièmes.

    "Quand il y a grève à São Paulo, tout s'arrête"

    Une version édulcorée de la réforme a été présentée jeudi : elle réduit de 1 200 milliards de réais (275 milliards d'euros) à 900 milliards de réais (206 milliards d'euros) les économies réalisées pour les coffres de l'État sur dix ans.

    Le gouvernement a notamment renoncé à des aspects polémiques de sa réforme, tel le passage du système actuel par répartition à la retraite par capitalisation.

    Des passants regardent un bus incendié pendant la grève générale contre la réforme des retraites, à São Paulo, le 14 juin 2019.

    Des passants regardent un bus incendié pendant la grève générale contre la réforme des retraites, à São Paulo, le 14 juin 2019. Roberto Samora, Reuters

    Mais ces modifications du projet de loi des retraites "ne changent rien", a fait dire à l'AFP par un conseiller de presse le président de la CUT, Vagner Freitas.

    À São Paulo, les réactions des habitants étaient partagées face au mouvement de grève générale. "Je suis contre parce que cela paralyse toute la ville, cela porte préjudice aux entreprises commerciales. Quand il y a grève à São Paulo, tout s'arrête", a déploré à l'AFP Flavio Moreira, qui attendait à un arrêt de bus.

    Mais pour Thiago Santos das Anjos, un autre usager, "c'est bien, c'est pour que la situation du peuple s'améliore. Parce que les types au pouvoir, ils ne font que nous voler, et il ne nous reste que les miettes", dit-il.

    Avec l'AFP

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