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    Ada Colau, à nouveau maire, merci Valls, merci les socialistes, adieu l’Indignation !

    Lien publiée le 16 juin 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://blogs.mediapart.fr/antoine-montpellier/blog/150619/ada-colau-nouveau-maire-merci-valls-merci-les-socialistes-adieu-lindignation

    Elle disait vouloir porter l'esprit rebelle de l'Indignation de 2011 au coeur des institutions pour engager un changement radical. Pourtant elle a été reconduite maire avec l'appui de ces si institutionnels, rétifs au changement, que sont Valls et les socialistes. L'élu indépendantiste, libéré de prison le temps de cette cérémonie, a mis les points sur les i.

    Le pouvoir à quel prix !

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    2015-2019 : un même bâton de maire, un terrible coup de vieux politique

    Elle a retrouvé son bâton de maire mais sans plus la joie de sa première investiture. Son visage à l'unisson de son allocution portait les stigmates de la honte assumée de s'être dédite des discours de sa campagne électorale où elle revendiquait fièrement qu'elle et Valls c'était comme l'eau et le feu. Inconciliables. Or c'est aux trois voix des vallsiens, rompant ainsi avec Ciudadanos qui a voté blanc, que la dirigeante des Communs a dû d'être à nouveau à la tête de Barcelone.

    Devenue très politicienne, à l'image d'un Iglesias, draguant de la façon la plus platement opportuniste Pedro Sánchez, qui en profite pour lui imposer sa loi, et ayant applaudi la manoeuvre barcelonaise de sa camarade, celle-ci a renouvelé sa piètre argumentation de ces derniers jours selon laquelle, non, elle n'avait rien négocié avec le Français parachuté, elle restait fidèle à l'esprit des Indigné-es et au féminisme... Sans vouloir se rendre compte que désormais sa référence à ces valeurs sonnaient creux comme les espèces si sonnantes, si trébuchantes du reniement. D'ailleurs, sitôt élue, elle a pu apprécier l'avertissement de ce Valls dont nous ne connaissons que trop, en France, ce qu'éthique et respect de la parole valent pour lui : "Sans nous vous ne seriez pas maire !". Simple et sec comme un coup de trique : merci de vous être mis à ma merci ! Le vieux renard politicien connaît parfaitement l'arithmétique électorale du pouvoir de blocage, dans son cas, pimenté de nuisance, que peut avoir un minoritaire envers celui ou celle qui est devenu-e son obligé-e.

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    Propos de campagne : "Je ne ferai pas d'alliances avec les forces de droite comme indiscutablement sont Ciudadanos et (sic) monsieur Valls"

    (merci Sebinho Gonçalves pour le document)

    Mais le reniement de Ada Colau et de ses camarades ne s'arrête pas là puisque, les trois voix vallsiennes n'étaient que la cerise de la manoeuvre : le gâteau a été apporté par les 8 élus socialistes. Lesquels socialistes lui ont imposé le "ou avec les indépendantistes, ERC (arrivés en tête), ou avec nous (arrivés 3e)". Exit immédiatement la célèbre équidistance que pourtant elle a osé revendiquer dans son discours aujourd'hui : "ni indépendantisme, ni unionisme". Ballotée par la logique du système, Ada Colau nous a ainsi donné la preuve de ce que sous-tendait le ninisme, ménageant la chèvre catalaniste et le chou espagnoliste, adopté lors des évènements d'octobre 2017. Quand l'heure du choix, pulvérisant tout entre-deux, se fait incontournable, c'est l'espagnolisme, l'idéologie du régime en place, qui a ses faveurs ! Car, ne l'oublions pas, le PSC, à l'unisson du parti frère, le PSOE, s'était aligné sur le putsch du 155 et soutient aujourd'hui la légitimité de l'emprisonnement des dirigeants catalanistes et du procès qui leur est intenté. Pour bien mesurer la débâcle morale et politique des Communs, il convient de rappeler que c'est en protestation contre le soutien des socialistes à la violente répression exercée envers les participants au référendum d'autodétermination que Ada Colau avait, courageusement, pour le coup, rompu la coalition avec eux qui lui donnait la majorité municipale. L'Ada Colau d'aujourd'hui a bel et bien tué l'Ada Colau d'hier. Bienvenue au club de ces politiciens, socialistes comme de droite, contre lesquels les Indigné-es s'étaient révolté-es. Comme Valls, dans la logique du mépris qu'affichent envers ceux qui trahissent les bénéficiaires de la trahison, le dirigeant du PSC a tenu à rappeler à Ada Colau, que désormais il fallait négocier un accord de gouvernement strictement "paritaire" !

    Mais ce qui a le plus mis en relief ce naufrage politique aura été la présence à cette investiture du conseiller indépendantiste libéré, pour cette occasion, Quim Forn : le contraste était imparable, entre celui sur lequel l'Etat liberticide s'acharne mais qui continue à le défier par son élection et celle qui passe des accords, sournois ici, hypocrites, là, avec les partisans de cet Etat répressif ! Ada Colau/Quim Forn, ombre et lumière dans l'arène politicienne... Gageons que les Indigné-es, fidèles à leur engagement, mais aussi nombre d'électeurs floués (1), y verront clair.

    L'indépendantiste n'aura, en tout cas, pas été tendre avec celle qu'il a interpellée: "Vous savez aussi bien que moi que votre réélection obéit à une opération politique orchestrée par ceux que vous vous plaisez à appeler "les puissants". Vous avez été l'instrument utile de ces "puissants" que vous aimez tant critiquer quand vous êtes en campagne électorale". Quelle cruelle ironie que ce total chassé croisé entre, d’une part, celui qui, issu de Convergencia i Unió, le parti de la droite catalaniste ayant composé avec le PP et le PSOE pour mener à bien sa sage (et, pour le moins, opaque) gestion de l’autonomisme, a basculé indépendantiste (quelles que soient les critiques qu’on puisse lui adresser pour l’échec du processus d’autodétermination de 2017) et, d’autre part, celle, se revendiquant de l’esprit rebelle des Indigné-es, à qui il inflige une bien sentie leçon d’indépendance politique !

    La foule rassemblée devant l’enceinte du conseil municipal pour accueillir avec tous les honneurs le célèbre prisonnier politique ayant recouvré la liberté pour ce bel exercice de dignité politique, en a profité pour relayer cette dénonciation de l’infamie du jour. Très symbolique de la situation, c’est une place, la Place San Jaume qui, au cri de « Honte à toi Ada Colau », aura rappelé la rupture de celle-ci, recluse derrière les murs du pouvoir auquel elle a cédé son intégrité indignée, avec l’esprit du célèbre mouvement des places de 2011!

    En 2015 c'étaient les partisans d'Ada Colau qui, enthousiastes, occupaient le lieu.

    On ose ? Institutions, pièges à cons ?

    (1) Selon un sondage réalisé entre le 8 et le 11 juin, la majorité des électeurs des Communs et de ceux de ERC (le parti indépendantiste majoritaire en voix) étaient favorables à une entente entre les deux partis et rejetaient toute entente avec le PSC. Exactement ce que proposait ERC aux Communs. Une notable discordance, à coût politique élevé, semble donc exister entre le feu vert des militant-es qu'a reçu Ada Colau pour mener l'opération qui l'a réinstallée à la tête de la mairie de Barcelone et les voeux de son électorat exprimés dans ce sondage.

    A son comble était...l'indignation !

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    Gagnons le futur. Maire ! Barcelona en Comú

    Lire Ada Colau revalida la Alcaldía de Barcelona con los votos de PSC y Manuel Valls (eldiario.es 15 06 19)