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Vive les grévistes! Lettre ouverte aux héros du 5 décembre
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Par Thomas Guénolé
La seule chose qui marche, c’est la grève de blocage du pays. Pour gagner, vous devez être suffisamment nombreux pour la provoquer, comme en 1995. Et tenir.
Amis grévistes,
Par millions, dans toute la France, nous avons compris que les attaques contre vous sont des mensonges et des préjugés. Nous avons compris que votre grève est là pour défendre nos retraites à tous. Nous approuvons votre mobilisation. Nous respectons votre courage. À vous tous, bravo et merci.
Tenez bon. Ne vous laissez pas impressionner par les attaques incessantes d’une partie des grands médias, qui, parce qu’ils ont une ligne éditoriale anti-grève, prétendent déjà que la population va vous détester. Gardez à l’esprit qu’au contraire, nous sommes des millions à vous soutenir et à vous approuver.
Tenez bon. Les mensonges habituels anti-grève ont déjà commencé. Et cela n’a que trop duré. Alors, ne vous laissez plus faire. À chaque fois que vous entendez ces mensonges, répondez pour les contrer. Sur votre lieu de travail, dans les discussions entre amis, dans les repas de famille, sur les réseaux sociaux, en appelant les émissions qui prennent des appels du public: répondez. Répondez.
Ça suffit: ne laissez plus rien passer.
À ceux qui disent que la grève est “une prise d’otages”, répondez que comparer une grève au massacre du Bataclan, c’est ignoble et c’est obscène. À ceux qui disent que la grève est mauvaise parce qu’elle nuit d’abord aux travailleurs ordinaires, répondez qu’un mois de galère pour sauver nos retraites à tous, ça vaut la peine. À ceux qui disent qu’il faut utiliser d’autres moyens que la grève, répondez que quand les cheminots en essaient d’autres –par exemple la gratuité du train en ne contrôlant pas les billets–, ils sont systématiquement lourdement sanctionnés.
Les mensonges habituels anti-grève ont déjà commencé.
À ceux qui disent “on vit plus longtemps donc il faut travailler plus longtemps”, répondez qu’au contraire, dans les métiers pénibles, exercés essentiellement par les plus pauvres, c’est parce qu’on travaille moins longtemps qu’on vit plus longtemps. Répondez que de fait, partout où l’âge de la retraite a été retardé, l’espérance de vie des pauvres a baissé. Répondez qu’autrement dit, retarder l’âge de la retraite c’est faire mourir les classes populaires plus tôt.
À ceux qui disent que “le déficit” des régimes de retraite rend une réforme inévitable, répondez en citant l’économiste Gilles Raveaud: “Les retraites, il se trouve que c’est un sujet où l’action publique a agi. (…) Lionel Jospin avait mis en place un fonds de réserves pour les retraites, doté de plus de 30 milliards. (…) D’autre part, les retraites complémentaires ont aussi des fonds de réserves qui [selon le président du Conseil d’orientation des retraites] atteignent 116 milliards d’euros. Donc, au bas mot, on a 150 milliards de réserves pour les retraites. (…). [Par ailleurs], qui se souvient de la Cades [caisse d’amortissement de la dette sociale, qui prend en charge la dette sociale]? En 2024, la Cades aura fini de rembourser la dette de la sécu et dégagera encore 24 Milliards d’euros […] En fait, il n’y a pas de problème de financement des retraites”.
À ceux qui disent que les grévistes sont des privilégiés et citent systématiquement les cheminots, répondez que les mensonges anti-cheminots ont assez duré et rétablissez la vérité:
- Non, les cheminots n’ont pas un “emploi garanti à vie”. Le statut des cheminots impose au contraire une période d’essai très longue, qui peut aller jusqu’à deux ans et demi.
- Non, le salaire des cheminots n’est pas ”énorme”. À environ 3000 euros brut mensuel, le salaire moyen d’un cheminot est quasi-égal au salaire moyen d’un salarié du privé (environ 2900 euros).
- Non, les cheminots ne touchent plus une “prime au charbon”. Elle a été supprimée il y a bientôt un demi-siècle, en 1970.
- Non, les primes des cheminots ne sont pas anormales. Par exemple, leur prime de fin d’année correspond au “13ème mois” pratiqué dans le privé.
- Non, les cheminots ne travaillent pas “25 heures”. Ils sont aux 35 heures et le temps de travail de tous les salariés de la SNCF tourne autour de 8 heures par jour.
- Non, les cheminots ne sont pas “tout le temps en congé”. Ils ont 28 jours de congés par an. Surtout, le personnel “roulant” n’a que 12 week-ends libres garantis dans l’année. Autrement dit, régulièrement, ces cheminots sont privés d’un jour férié pour permettre alors à la population de prendre le train.
- Non, les cheminots ne sont pas “tout le temps en grève”. En réalité, ils font même beaucoup moins grève que jadis. Ainsi, 171.851 journées de travail ont été perdues pour la SNCF en 2013 contre 4,7 millions en 1968.
- Non, les retraites des cheminots ne sont pas “un privilège”. Leur pension est en moyenne de 1900 euros brut mensuels, ce qui est proche de la pension moyenne des retraités ex-salariés du privé (1700 euros).
Tenez bon. Ce gouvernement répète en boucle qu’il ne reculera pas face à la grève.
Mais tous les gouvernements qui ont fini par reculer –tous!– avaient commencé par dire qu’ils ne reculeraient jamais.
Gardez à l’esprit qu’au contraire, nous sommes des millions à vous soutenir et à vous approuver.
Les manifestations, les grèves perlées, les grèves chacun dans son coin: tout cela est insuffisant ou ne marche pas. Ce qui marche à coup sûr, ce qui marche à chaque fois, c’est la grève de blocage de l’économie du pays: en 1919, en 1936, en 1968, en 1995, à chaque fois qu’une grève a bloqué l’économie du pays, le gouvernement a fini par reculer.
La situation est donc simple: pour gagner, vous devez être suffisamment nombreux pour provoquer le blocage du pays, comme en 1995. Et tenir. Tenir trois semaines, pour que le gouvernement soit obligé de céder afin que l’économie redémarre.
Tenez bon. Par millions, nous vous soutenons et nous vous soutiendrons jusqu’au bout. Par millions, nous sommes admiratifs et fiers de vous.
Fraternellement