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Bataille des blocages au lycée et à l’université
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Lors du mouvement des retraites de 2010, lycéens et étudiants avaient massivement bloqué leurs établissements. Aujourd’hui, cette pratique est devenue beaucoup plus difficile à mettre en œuvre, du fait des fermetures administratives organisées par les présidences d’université et des interventions policières.
La mobilisation a du mal à prendre dans les lycées. Ce matin, sur toute la France, seuls les deux établissements « Ampère » de Lyon (Ampère-Saxe dans le 3eme arrondissement et Ampère-Bourse dans le 1er) ont été bloqués. Leur forte mobilisation s’explique en partie par un contexte local tendu : lors du déblocage du lycée Ampère-Saxe vendredi 6 décembre, un élève présent a été touché au visage par un tir de LBD. Ce n’est pas le premier fait de violence contre des mineurs de la part des forces de l’ordre observé depuis le début de la mobilisation. Mercredi 4 décembre, alors que des élèves du lycée Colbert dans le 10e arrondissement parisien tentaient de bloquer leur établissement, plusieurs adolescents racontent avoir été frappés par la police et une lycéenne a été transportée à l’hôpital après qu’un véhicule de police lui a roulé sur le pied, explique Street Press. Le 25 novembre déjà, sept jeunes avaient été placés en garde-à-vue pour des « jets de projectiles », indiquait la préfecture de Haute-Garonne. Des heurts avaient éclatés lors du blocage du lycée Raymond Naves de Toulouse.
Bloquer une fac fermée ?
Du côté des universités, peu de blocage en ce lundi matin. Les sites du centre René Cassin de l’université Paris-1 et de la Victoire à l’université de Bordeaux sont occupés par des étudiants. Et pour cause, les présidences universitaires ont adopté une stratégie relativement nouvelle face à la mobilisation étudiante : la fermeture des locaux. Ainsi ils empêchent à la fois les blocages et la tenue d’assemblées générales, c’est-à-dire l’auto-organisation des étudiants. Cette stratégie des présidences est mise en œuvre au centre Tolbiac de l’université Paris-1 et à l’université Toulouse Jean-Jaurès (aussi appelée Le Mirail), deux établissements qui étaient fortement mobilisés en 2018 contre la loi ORE. Des bâtiments avaient alors été occupés pendant plusieurs mois.
Ces deux universités ont été fermées administrativement dans le courant de la semaine dernière. Pour Paris-1 (Tolbiac), la fermeture administrative devrait durer, au minimum, jusqu’au mercredi 11 décembre, comme l’a annoncé son président Georges Haddad. A Toulouse-2 Jean-Jaurès l’université a été fermée jeudi 5 et vendredi 6 décembre. Une réunion avec des représentants étudiants vendredi matin a cependant débouché sur une réouverture du campus ce lundi, à la condition que les horaires de cours soient banalisés pour qu’une AG puisse être tenue. Organisée ce matin à 11h, celle-ci s’est finalement conclue sur un refus d’organiser le blocage de l’université, y compris les seuls jours de grève interprofessionnelle. D’autres AG étudiantes doivent également se prononcer sur le blocage de leurs universités dans la journée. C’est le cas par exemple à Lyon 2, où une AG réunie à la bourse du travail pourrait voter le blocage des campus des quais du Rhône et de la Porte des Alpes.