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    "Nous refusons le remplacement de la relation pédagogique par le management de la performance"

    éducation

    Lien publiée le 15 juin 2021

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    "Nous refusons le remplacement de la relation pédagogique par le management de la performance" (marianne.net)

    Une centaine de professeurs de philosophie dénoncent la poursuite des cours durant la crise du Covid-19 ainsi que l'organisation du baccalauréat 2021.

    On a pu comparer le baccalauréat à une formalité pour tout élève un minimum studieux. Il en restait, néanmoins, une façade. Examen national, il couronnait, lors d’épreuves en temps limité, la scolarité des élèves français. Pour le meilleur et le pire.

    Depuis son entrée en fonction, Monsieur le ministre de l’Éducation nationale entend réformer cet examen et lui substituer une évaluation en contrôle continu. Seule la philosophie demeure en fin d’année, ainsi qu’une épreuve de grand oral, dont les enseignants peinent à déterminer le contenu et le sens, pour une part réduite de la note finale de l’élève, quasi-jouée dès avril.

    DÉSHUMANISATION

    La pandémie de Covid-19 a certes mis à mal l’organisation du bac. Elle a surtout révélé la logique profonde de cette réforme : se passer des enseignants, de leur présence incarnée devant des élèves. Détruire la relation pédagogique pour lui substituer des procédures neutres d’évaluation. Ce qu’un robot pourrait faire mieux qu’un humain. Les propos du ministre tenus en décembre 2018 lors des Assises de l’intelligence artificielle pour l’école, appelant à assister toujours plus le travail de correction des enseignants par les calculateurs artificiels, ne laissent aucun doute sur ce point.

    Avec le bac de philosophie 2021, cette logique s’abîme dans l’absurde. Confronté aux disparités entre établissements dans la gestion de la situation sanitaire (ici – souvent dans les lycées huppés – une année en classe entière, là une scolarité en demi-groupes, voire en quarantaine et à distance), Monsieur Blanquer a dû concéder le choix de la meilleure des notes entre celle du contrôle continu et celle de l’épreuve. Autre manière de lui ôter son sens, sauf dans quelques cas exceptionnels. Surtout si, comme l’a révélé l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (APPEP), des sous-jurys composés d’autres correcteurs étaient chargés d’harmoniser à la hausse les notes préalablement apposées.

    CONTRAINTE TECHNOLOGIQUE

    Quant à la correction des copies, elle a été imposée sous forme « dématérialisée », autrement dit, numérique. En guise de convocation des professeurs, des codes d’accès. Une correction machinale grâce au menu déroulant d’annotations préenregistrées. Pourquoi penser ? Ce n’est pas au programme du « Grenelle de l’éducation ». Pendant ce temps, un logiciel mouchard comptabilise le temps passé sur une copie, la régularité du travail, de sorte que des algorithmes procèdent en définitive à un « retour d’expérience » auprès du ministre.

    Fascinés (ou feignant de l’être) par l’outil technique souple, intuitif et ludique, le ministère et l’inspection générale oublient d’interroger la contrainte technologique. Ils ignorent l’éléphant dans le magasin de porcelaine. Puisque cela se fait ailleurs (BTS, épreuves de français, Capes et agrégation), n’est-ce pas l’indice de l’innocuité du dispositif ?

    DÉLABREMENT

    Nous, professeurs de philosophie, n’admettons pas que l’on refuse ainsi de penser. Nous ne nous inquiétons pas de la numérisation pour des raisons techniques, nous la critiquons pour des raisons politiques : elle est la pointe avancée d’un délabrement social, culturel et écologique, qui étend la contrainte à tous les niveaux de la société. En l’espèce, en calibrant le travail des enseignants et des élèves de sorte que des algorithmes dessinent les orientations de l’école. Telle est déjà la logique de Parcoursup, acceptée sous la coercition, qui a transformé en quelques années nos élèves en gestionnaires inquiets de leur capital de notes.

    Nous voudrions enseigner à nos élèves par le dialogue, dans un rapport vivant. Nous le pouvons de moins en moins. Parce que nous refusons le remplacement de la relation pédagogique par l’évaluation à plein temps et le management de la performance, nous nous abstiendrons de participer à la mascarade du bac Blanquer.

    ***

    Jeanne Burgart Goutal (lycée Saint-Charles, Marseille)

    Céline Aubertin (lycée Adam de Craponne, Salon)

    Renaud Garcia (lycée Artaud, Marseille)

    Carla Bully (lycée Simone Veil, Marseille)

    Bruno Malfondet (lycée Pasquet, Arles)

    Serge Roure (lycée Adam de Craponne, Salon)

    Matthias Youchenko (lycée Madeleine Fourcade, Gardanne)

    Maïssa Falha (lycée Victor Hugo, Marseille)

    Anne-Emmanuelle Monnier (lycée Artaud, Marseille)

    Pascale Lebettre (lycée Aubanel, Aubagne)

    Gaël Laine (lycée Mendès-France, Vitrolles)

    Cédric Lagandré (lycée Périer, Marseille)

    Léonard Conty (lycée Victor Hugo, Marseille)

    Hélène Laulan (lycée Jean Lurçat, Martigues)

    Morgane Bascaules (lycée Lumière, La Ciotat)

    Charlotte Cabane (lycée Les Iscles, Manosque)

    Monique Pillant (lycée Thiers, Marseille)

    Christophe Baconin (lycée Périer, Marseille)

    Alessandro Trevini (lycée Pasquet, Arles)

    Marie Lesavre (lycée Montmajour, Arles)

    Julienne Ibanez (lycée Mendès-France, Vitrolles)

    Juliane Trianon (lycée Madeleine Fourcade, Gardanne)

    Christian Tefas (lycée Madeleine Fourcade, Gardanne)

    Marc Rosmini (lycée Artaud, Marseille)

    Olivier Chassaing (lycée Adam de Craponne, Arles)

    Denis de Casabianca (lycée Saint-Charles, Marseille)

    Sylvie Puech-Ranc (lycée Émilie de Breteuil, Montigny-le-Bretonneux)

    Pierre Jouan (lycée Palissy, Agen)

    Arthur Slimak (LPO Jules Fil, Carcassonne)

    Valérie Adamy (lycée Loubatières, Agde)

    M. Danaux (lycée Paul Sabatier, Carcassonne)

    Roxane Sola (lycée Victor Hugo, Marrakech)

    Ludwig Sahner (lycée Franklin Roosevelt, Reims)

    Marc Anglaret (lycée Arago, Perpignan)

    Anne Dalsuet (lycée Utrillo, Stains)

    Gabriel Toullec (lycée Saint-Sébastien, Landerneau)

    Anne Dubelloy (lycée Baggio, Lille)

    Boris Litot (lycée Loubatières, Agde)

    Charles Ehret (lycée Rosa Parks, Montgeron)

    Véronique Pinet (lycée Joliot-Curie, Sète)

    Raphaël Donegani (lycée Saint-Exupéry, Saint-Dizier)

    Héléna Molin (lycée Rosa Luxemburg, Canet-en-Roussillon)

    Hélène Jouanny (lycée Paul Sabatier, Carcassonne)

    Élodie Baget (lycée Saint-Exupéry, Blagnac)

    Élodie Peters (contractuelle, Chambéry)

    Arnaud Lalanne (lycée de Bazas)

    Margaux Bourel (lycée de l’Europe, Dunkerque)

    Franck Vannier (lycée Beau Jardin, Saint-Dié-des-Vosges)

    Gwenola Bouriel (lycée Anita Conti, Bruz)

    Kevin Phan (lycée Pasquet, Arles)

    Solène Milaret (lycée Emmanuel Mounier, Grenoble)

    Charlotte Galand (enseignante dans l’Aube)

    Erwan Rouxel (lycée Pasquet, Arles)

    Romain Breton (lycée Jean Guéhenno, Fougères)

    Solal Piérot (lycée Aubanel, Avignon)

    Julien Saiman (lycée Arago, Perpignan)

    Claude Letey (lycée Grésivaudan, Meylan)

    Tarik Kellou (lycée Marie Laurencin, Mennecy)

    Jérôme Pichon (lycée Grésivaudan, Meylan)

    Mathilde Morantin (lycée Jean Paul II, Compiègne)

    Jordan Willocq (lycée Van Gogh, Ermont)

    Vincent Maclos (lycée Saint-François d’Assise, Montigny-le-Bretonneux)

    Éric Trelut (lycée de la Sauque, La Brède)

    Fabienne Friggeri (lycée Aubanel, Avignon)

    Hélène Garello (lycée Charles de Gaulle, Apt)

    André Textoris (lycée Aubanel, Avignon)

    Marie-Claude Damon (LEGT Bellepierre)

    Antoine Lefebvre (lycée Aubanel, Avignon)

    Stéphan Vaquero (lycée Raynouard, Brignoles)

    Anne-Claire Nwosu (lycée Bugatti, Illzach)

    Hugo Muller (lycée Esclangon, Manosque)

    Alexandre Martin (cité scolaire Saint-Exupéry, Lyon)

    Lydie Levet (lycée Daudet, Tarascon)

    Céline Marcy (lycée Aubanel, Aubagne)

    Chloé Viard (lycée des Iscles, Manosque)

    Julien Puissant (lycée Fénelon, Lille)

    Maryline Lostia (lycée Joliot Curie, Sète)

    Albéric Perrier (lycée T. Monod, Le Rheu)

    Pierre Dupuis (CPGE lycée Bossuet, Meaux)

    Fouad Boukhris (lycée Simone Veil, Marseille)

    Emile Bouchez (lycées Aubanel et René Char, Avignon)

    Justine Romanet (lycée F. Buisson, Voiron)

    Lionel Raepsaet (professeur à Wattrelos)

    Alexandre Palmieri (lycée Saint-Michel de Picpus)

    Michel Bouton (lycée Saint-François d’Assise, Montigny-le-Bretonneux)

    Clément Denuit (lycée Raoul-Follereau, Nevers)

    Maxime Jean (lycée Gimond, Aubenas)

    Lucie Pouteyo (lycée Louis Armand, Villefranche-sur-Saône)

    Nathan Assimpah (lycée Condorcet, Limay)

    Paul Jacqmarcq (lycée Saint-Erambert, Saint-Germain-en-Laye)

    Jean-Pierre Crépet (lycée Dominique Villars, Gap)

    Emmanuelle Posse, (lycée Jacques Feyder, Épinay-sur-Seine)

    Claire Thouvenot (lycée Truffaut, Beauvais)

    Olivier Perdreau (lycée Lapicque, Épinal)

    Pierre Arcamone (lycée Aubanel, Avignon)

    Sandrine Dalmon (lycée de bois d’olives, La Réunion)

    Jean Galaad Poupon (lycée Lafayette, Brioude)

    Christophe Le Berre (lycée La croix rouge, Brest)

    S. Faure-Brac (lycée Pravaz, Le Pont de Beauvoisin)