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    Asie: Face à la pandémie de Covid-19

    Covid

    Lien publiée le 7 juillet 2021

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Face à la pandémie de Covid-19 | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

    Par Pierre Rousset

    En Asie du Sud et du Sud-Est (avec l’exception très spécifique de la Thaïlande), les autorités n’ont jamais déployé de politiques sanitaires efficaces contre le coronavirus. Toute la région vit aujourd’hui sous l’impact de nouveaux variants apparus pour une bonne part en Inde, y compris des pays qui ont réussi à bloquer ou limiter la première vague. Il s’agit aujourd’hui du Delta, mais d’autres menacent, qui risquent de s’avérer encore plus dangereux. Les appels financiers que nous recevons visent dorénavant, au moins dans une large part, à renforcer les moyens organisationnels nécessaires pour le déploiement d’un soutien multiforme aux victimes de la pandémie – ou victimes de l’état d’urgence décrété par les autorités : distribution de biens de première nécessité (alimentaire, santé, hygiène…) jusque dans des zones reculées, malgré confinements et couvre-feux ; information des bénéficiaires sur les mesures d’appui promises par l’administration (des droits souvent ignorés des personnes concernées) ; facilitation à l’accès effectif aux aides officielles, ­vaccins et traitements…

    « Les riches, eux, n’ont rien à craindre »

    Le Bangladesh, voisin de l’Inde, est frappé de plein fouet. Les associations paysannes BKF (masculine) et BKS (féminine) nous écrivent que « la situation, dans le pays, est devenue très alarmante. Plus aucun district n’est protégé de l’épidémie et elle est particulièrement grave dans des zones frontalières. Des membres des BKF-BKS sont touchés, en particulier dans le Nord. Plus généralement, les mesures de confinement sont appliquées de façon inhumaine, les journaliers perdant tout revenu (sans recevoir d’aide), même les vendeurs de thé ne sont pas autorisés à sortir dans la rue : leurs bouilloires et tasses sont saisies par la police ! Les riches, eux, n’ont rien à craindre ; ils peuvent se déplacer en voiture et acheter tout ce qu’ils veulent. Nous traversons donc une période cruciale ».

    L’action de l’association « Femmes libres » en Indonésie était initialement centrée sur la défense des droits reproductifs des ouvrières d’une zone industrielle de Djakarta. Elle avait déjà élargi son champ d’intervention après des catastrophes naturelles. Elle nous informe aujourd’hui que « les membres de l’association qui vivent actuellement dans notre centre [au sein de la zone industrielle] vont bien, mais que d’autres, qui ont loué des logements autour de l’usine, se retrouvent en situation très vulnérable. Au moins 15 de nos amiEs ont eu des symptômes et sont actuellement en auto-isolement avec leurs familles. Votre aide nous aidera à les soutenir en leur distribuant des colis de nourriture et de vitamines. »

    « Vaccins gratuits pour tous »

    En sus de ce qui est mentionné ci-dessus, nos partenaires au Pakistan, une importante coalition de mouvements politiques et sociaux, ont lancé, dès mars, une nouvelle campagne fédérale intitulée « Vaccins gratuits pour tous » et initié un nouveau mouvement qui a vocation à s’étendre à tout le pays, le Mouvement populaire pour le vaccin Corona libre. Les Pakistanais participent aujourd’hui activement aux appels internationaux pour la levée des brevets privés sur les vaccins Covid-19 et pour doter les pays du Sud de capacités autonomes de production. Ils contribuent à animer des réseaux régionaux, en Asie du Sud, ou internationaux, comme le Forum populaire Asie-Europe (AEPF). Avec notamment le CADTM, ils sont partie prenante d’un large appel pour l’annulation immédiate de la dette des pays d’Asie du Sud, comme mesure indispensable au déploiement d’une politique sanitaire efficace.

    La nouvelle vague pandémique s’annonce plus meurtrière que la précédente dans de nombreux pays de la région, alors que la crise sociale s’est aggravée. En règle générale, le nombre officiel d’infections et de décès rapporté à la population est très inférieur à ce que nous connaissons en France. Il y a évidemment un biais, car bien des victimes de milieux populaires ne sont jamais testées (qu’un pauvre meurt est à la fois normal et sans intérêt) ou décèdent d’abord de malnutrition, ce qui interdit aux autorités de suivre l’évolution réelle de l’épidémie. Cependant, il est aussi vrai que le coût humain du Covid-19 en Europe a été particulièrement élevé. Les données officielles françaises (pas sur­estimées) donnent 111 152 décès confirmés le 3 juillet 2021. C’est considérable.