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    À Blois, la campagne sans flamme d’Anne Hidalgo

    Présidentielles2022 PS

    Lien publiée le 29 août 2021

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    À Blois, la campagne sans flamme d’Anne Hidalgo (marianne.net)

    À Blois, la campagne sans flamme d’Anne Hidalgo

    Le PS a fait de son université d’été une rentrée politique en forme de tapis rouge pour la maire de Paris, dont la candidature à la présidentielle ne laisse plus de place au doute. Au sein du parti, cette mise devant le fait accompli suscite un mélange de résignation et de soulagement

    Quand on arrive, on a l’impression d’être au musée. On aperçoit des ex-ministres de François Hollande, des anciens vallsistes, des proches de Martine Aubry… Des personnalités qui ont été au cœur de la vie politique française avant d’être englouties par la présidentielle de 2017. Ce vendredi 27 août, les voilà qui ont réapparu à Blois, pour l’université d’été du Parti socialiste. En 2020, l’événement est passé inaperçu. Cette fois-ci, attention ! Le PS a bientôt sa candidate pour 2022, Anne Hidalgo, qui se dit prête pour une « aventure démocratique ». Les grands mots.

    Dans le Loir-et-Cher, la maire de Paris a eu droit au tapis rouge. Le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure, est venu l’accueillir à la gare, tout sourire, avant d’entamer une séquence Bisounours à l’issue de laquelle, espère-t-il, plus personne au PS ne viendra l’enquiquiner sur le casting de la prochaine présidentielle. D’ailleurs, c’est simple, pour le congrès prévu les 18 et 19 septembre, le député de Seine-et-Marne a associé sa réélection (quasi certaine) à un adoubement de Anne Hidalgo en tant que candidate à l’Elysée.

    « TEASING »

    En attendant, on a Blois. Et l’intéressée n’est toujours pas sortie du bois. D’ici le congrès de Villeurbanne, elle doit repartir à Tokyo chercher le drapeau des jeux paralympiques pour 2024, participer aux journées parlementaires socialistes et assurer la promotion de son livre, Une femme française. « Anne parle aux militants, elle fait un petit “teasing” pour amener à une forme d’évidence. Soit elle vient au congrès en candidate, soit elle se déclare avant de son côté », nous résume le sénateur Patrick Kanner, l’un de ses principaux soutiens.

    Le « teasing », parlons-en. Après une séance de questions-réponses face à la presse où, grosso modo, elle a expliqué qu’il fallait retrouver « le goût du dialogue », résorber la « fracture sociale » et « discuter directement avec les Français », la maire de Paris a participé à une table ronde sur le multilatéralisme après l’ère Trump. Assise à côté de l’ex-président du Conseil italien Enrico Letta, mascotte social-démocrate, Anne Hidalgo a pu disserter sur sa foi européenne, la raideur d’Emmanuel Macron en matière migratoire et l’intérêt d’un partenariat plus étroit avec l’Afrique. Le sénateur David Assouline, assis au premier rang, n’a pas pu s’empêcher de piquer un somme. Heureusement que les militants étaient là pour déclencher quelques salves d’applaudissements.

    « ÇA NE VA PAS ÊTRE FACILE »

    Initialement, la vedette ne devait être présente qu’un jour à cette université d’été. Elle sera finalement restée jusqu’au discours de clôture d’Olivier Faure, samedi en fin d’après-midi. Le vendredi soir, devant un bon millier de militants réunis dans la cour du château de Blois, Anne Hidalgo a pris la parole un quart d’heure. Essentiellement pour exalter la « bienveillance », fustiger « les inégalités qui se creusent » et s’alarmer de la « crise climatique ». Sans oublier, bien sûr, de copieusement rappeler son attachement au PS, auquel elle est toujours encartée… et qui dispose surtout du maillage territorial et des sous nécessaires pour une campagne présidentielle.

    Seulement voilà, la rose au poing n’est plus de première fraîcheur. Malgré les succès du PS aux dernières élections locales, Anne Hidalgo plafonne autour des 8-9% dans les sondages. « Je pense qu’on a un espace pour récupérer des électeurs de centre gauche partis chez Macron. Mais ça ne va pas être facile », concède un proche de l’édile parisienne. Doux euphémisme.

    En plus des candidatures de Jean-Luc Mélenchon et du communiste Fabien Roussel, il y aura celle du vainqueur de la primaire écologiste et, vraisemblablement, celle d’Arnaud Montebourg qui doit bientôt se déclarer. Comme un parfum de 2002, sans même que la gauche ne soit sortante. « En 2022, le ticket d’entrée pour le second tour ne sera pas à 25%. Je le vois plutôt à 18-19. Il y aura quinze candidats, vous allez voir », complète le même proche, qui y voit un motif d’optimisme. Sauf que pour décrocher le ticket, Anne Hidalgo devra a minima plier le match avec Europe Écologie-Les Verts. Ce qui est loin d’être fait. « Si c’est (Sandrine) Rousseau la candidate EELV, ou même (Eric) Piolle, c’est bon pour nous », veut croire un poids lourd socialiste, qui regrette par ailleurs que la mise en orbite de la maire de Paris relève du fait accompli. « Elle va devoir prendre des risques maintenant », prévient-il.

    LA GROGNE DE LE FOLL

    Stéphane Le Foll, lui, ne décolère pas. À ses yeux, Olivier Faure propulse Anne Hidalgo parce qu’il a « peur du vide, de ne pas avoir de candidate ». La veille, l’ex-ministre de l’Agriculture annonçait, par un courrier au premier secrétaire, sa candidature à la « primaire citoyenne » que prévoient toujours les statuts du PS. Même si elle est restreinte aux adhérents, il en veut une. Cela tombe bien, Olivier Faure s'est engagé à organiser un vote militant à l'issue du congrès pour trancher. Quand ? Mystère.

    Difficile de voir là autre chose qu’un conflit de personne : les maires du Mans et de Paris partagent presque tout du logiciel social-démocrate, réformiste et pro-européen. On est très loin du match entre Henri Emmanuelli et Lionel Jospin lors de la primaire de 1995, que Stéphane Le Foll se plaît à citer. « Et alors ? », balaie-t-il quand on lui demande ce qui le distingue de sa pseudo-rivale. « Le débat, c’est la nuance ! » Inutile de préciser que le grognard a fait le service minimum : déjeuner avec le maire de Dijon François Rebsamen (lui non plus n’est pas dans le fan-club de Hidalgo), quelques vacheries sur Olivier Faure et départ aux alentours de 15 heures dès vendredi.

    Pour autant, il ne faut pas s’y tromper, le cœur y est. Du moins, c’est ce qu’on nous dit. « Les rapports de force ne sont plus les mêmes qu’en 2017. Anne coche toutes les cases », nous assure un membre de son équipe. Au point de séduire les classes populaires, perdues depuis des lustres par les socialistes ? « Cet électorat n’est pas nécessaire pour gagner, ce que je regrette, mais c’est ainsi », répond notre interlocuteur. Au moins, on sait à qui elle s’adresse. Un cadre du PS se félicite des travaux réalisés pour le projet politique, qui sera soumis à Anne Hidalgo pour nourrir sa réflexion : « On a vraiment bossé, c’est du solide. J’espère juste que ce n’est pas un programme à titre posthume… »