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Grève des personnels CROUS : les syndicats veulent l’égalité des revalorisations
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Lundi 18 octobre, de nombreux restaurants universitaires (RU) sont restés fermés pour exiger des meilleures conditions de travail, des recrutements et une meilleure rémunération. Le succès de cette première journée de mobilisation révèle la situation de grand malaise des CROUS qui ne peuvent plus garantir leur mission de service public.
Accéder au repas du CROUS est devenue une mission impossible pour de nombreux étudiantEs découragéEs par les queues interminables aux portes des restaurants universitaires. Depuis la rentrée, ils et elles se plaignent de la longueur du temps d’attente devant les points de restauration (parfois plus d’une heure). CertainEs déclarent n’avoir jamais réussi à mettre un pied à l’intérieur du restau.
Selon les personnels, les usagerEs des restaurants universitaires ont augmenté de 60% en deux ans. Ceux-ci restent les seuls endroits où les étudiantEs peuvent manger un repas complet à un prix accessible (un plat principal plus trois périphériques). Beaucoup d'entre eux et d’entre elles sont obligÉes de replier sur des repas froids et plus chers (comme les formules avec une box ou un sandwich). Les étudiantEs se voient en plus obligés à choisir entre se restaurer et suivre régulièrement les cours de l’après-midi.
La fin des repas à un euro et les difficultés d’accès aux RU contribuent donc à aggraver leur situation de précarité et de vulnérabilité.
Sous-effectif et surcharge de travail
Pour les personnels CROUS, le « retour à la normale » a été un retour à des conditions d’épuisement, démotivation et surcharge de travail.
Au début de l’année universitaire, certains points de restauration n’étaient toujours pas ouverts à cause du manque de personnel tandis qu’une partie des travailleurs et des travailleuses on vécu des déplacements forcés de dernière minute entre les différents RU. Sur chaque site, ce sont les directions qui décident les quantités des repas et des sandwiches, souvent insuffisants pour répondre à la demande.
Ces travailleurs et ces travailleuses, ayant soutenu les étudiantEs durant la crise, dans des conditions de plus en plus dégradées, ne sont pas dupes face aux effets d’annonce du gouvernement.
Fidèle à sa doctrine néolibérale, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal prétend résoudre, à coups de primes, les problèmes liés à la pénurie des moyens et des personnels. Pour reconnaître l’investissement important des agentEs pendant la pandémie du Covid-19, une prime exceptionnelle de 400 euros sera en effet versée en décembre 2021 à 8000 agents du CROUS.
Les syndicats décidés à poursuivre la bagarre
Sud-Éducation dénonce la nature inégalitaire des revalorisations. La revalorisation des grilles indiciaires, qui se limite pour le moment aux deux premiers grades des travailleurs et travailleuses de catégorie C, n'a été décidée que pour éviter le décrochage avec le SMIC et a surtout pour conséquence un tassement des salaires de début de carrière.
Mais la lutte paie toujours : les syndicats obtiennent une nouvelle session de concours interne pour la titularisation des personnels ouvriers et une dynamique d’harmonisation (indemnitaire, de mobilité, d’évaluation) entre les contractuelEs et les ITRF (ingénieurs et techniciens de recherche et de formation). Dans le cadre de la LPR, le « repyramidage » des ITRF se referait en effet uniquement aux emplois qui concourent au développement de la recherche et de l'enseignement scientifique. Afin de garantir une plus grande équité entre personnels et une reconnaissance des différents métiers, le même processus d’harmonisation indemnitaire sera étendu aux CROUS.
Les autres mesures obtenues font suite au protocole d’accord signé en 2017 avec la CGT, la CFDT et la FSU. « Alors que 399 postes de fonctionnaires budgétés n’ont pas été pourvus, des concours internes en 2022 permettront de recruter au moins autant d’agents contractuels comme fonctionnaires », indique la CGT. Dans une enquête interne menée par les CROUS, parmi les 3900 personnes ayant déclaré leur intérêt pour la fonctionnarisation, 2000 n’y ont pas eu accès à l’issue des deux premières sessions de concours.