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Sur le site Amazon de Brétigny, des salariés en grève le jour du Black Friday soutenus par des élus de la FI
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
À l'appel de la CGT et de Sud commerce, une trentaine de salariés du site Amazon de Brétigny-sur-Orge (Essonne) ont fait grève ce vendredi pour porter leurs revendications.
Une trentaine de salariés du site Amazon de Brétigny-sur-Orge (Essonne) ont participé, à l’occasion du Black Friday, à une grève simultanée dans une vingtaine de pays. Intitulée « Make Amazon Pay », le mouvement a pour but d’exiger du géant du e-commerce qu’il augmente les salaires, paie davantage d’impôts et réduise son empreinte carbone.
Contactée, la multinationale indique que le mouvement d’aujourd’hui « n’a eu aucun impact pour les clients et a concerné moins de 1% de l’ensemble des salariés qui travaillent actuellement avec Amazon en France ».
« Une ambiance de travail très pesante »
À Brétigny un piquet de grève a été installé à l’entrée du site. « Avec cette mobilisation internationale, il s’agit de marquer le coup à l’occasion du Black Friday pendant lequel Amazon réalise d’importants profits », précise Mathieu Cicerane, représentant syndical Sud Commerce.
Les grévistes avaient toutefois des revendications bien locales. « On souhaite une amélioration de nos conditions de travail, car elles sont malheureusement pénibles aujourd’hui avec une pression exercée sur les salariés et des cadences élevées », déplore Mathieu Cicerane.
« Il y une ambiance de travail très pesante, très désagréable. On est surveillés en permanence », abonde Karim*, un salarié du site en grève ce vendredi.
« Amazon ne surveille pas ses salariés et n’a aucun intérêt à le faire », répond-on du côté de l’entreprise américaine où l’on déclare que « plus de 8 salariés sur 10 sont satisfaits de leur travail chez Amazon et recommandent Amazon à leurs proches pour y travailler ».
Les navettes mises en place durant le confinement ont été supprimées
Autre grief formulé par les salariés, la suppression de navettes privées, mises en place pendant le pic de la crise sanitaire, afin de permettre aux salariés non véhiculés de se rendre vers le site logistique depuis la gare RER de Brétigny en respectant les mesures de distanciation physique entre eux.
De son côté, Amazon rappelle que « le réseau de bus de l’entreprise Transdev garantit aux salariés la possibilité d’arriver à l’heure de leur prise de service sur le site » et que si tel n’est pas le cas « des navettes sont mises en place de façon temporaire pour répondre au besoin des équipes, par exemple pour les équipes de suppléance de nuit ».
Karim, lui, déplore de « devoir marcher 45 minutes dans le froid » depuis la gare pour se rendre sur le site. « Il y a un mépris considérable des salariés », s’indigne Oumar Ba, délégué syndical de la CGT qui demande une « revalorisation du salaire horaire et le passage aux 32 h hebdomadaires ».
Des élus de la France Insoumise sont venus soutenir les grévistes (©Actu Essonne / T.F.)
Les salariés demandent le versement de la prime Macron
Comme son collègue de Sud Commerce, l’élu de la CGT souhaite également le versement aux salariés de la prime de pouvoir d’achat, communément appelée prime Macron. Les salariés expliquent l’avoir reçue en 2019, au moment de sa création, à hauteur de 500 €, puis 300 € en 2020.
Toutefois, pour cette année la multinationale américaine a décidé d’abonder à hauteur de 100 € net, l’indemnité inflation (100 euros aux salariés percevant moins de 2 000 € par mois) versée par le gouvernement, et ce, pour tous les salariés au poste d’agent logistique, en CDI et saisonniers.
Insuffisant pour Mathieu Cicerane : « les salariés continuent de travailler, mais leurs récompenses baissent alors que l’entreprise continue d’accumuler des bénéfices records », fulmine-t-il.
Ce à quoi Amazon répond qu’elle propose « des rémunérations et des avantages attractifs : après 24 mois en CDI, nos agents logistiques perçoivent un salaire de plus de 25% au-dessus du SMIC comprenant un 13e mois, soit près de 2 000€/mois, mais aussi de nombreux avantages (actions gratuites, primes, participation…) ».
Des élus de la France Insoumise au soutien des grévistes
« C’est inadmissible ce qui se passe, les salariés demandent seulement à ce que l’on les respecte et à travailler dignement », ajoute Sabrina Nouri, conseillère municipale de Brétigny-sur-Orge, venue soutenir les grévistes en compagnie d’autres élus de la France Insoumise dont Leïla Chaibi.
« Vous n’êtes pas beaucoup aujourd’hui mais vous n’êtes pas seuls. Des parlementaires et des citoyens à travers le monde soutiennent votre démarche pour faire payer Amazon », a lancé la députée européenne qui a échangé avec d’anciens salariés du site déplorant avoir été « licenciés abusivement ».
*le prénom a été modifié