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Dans l’hémisphère sud, le mercure s’emballe
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dans l’hémisphère sud, le mercure s’emballe (reporterre.net)
Des températures très élevées sont enregistrées dans l’hémisphère sud, où c’est l’été austral. Ces records sont le signe du réchauffement climatique. Et entraînent des conséquences multiples.
42, 45, 50... Non, ce ne sont pas les numéros gagnants du Loto. Mais des records de chaleur. Ils ont été battus ces dernières semaines dans l’hémisphère sud, où se poursuit actuellement l’été austral. 42,5 °C à Córdoba (Argentine) le 11 janvier, 45,2 °C au Cap (Afrique du Sud) le 22 janvier et 50,7 °C à Onslow (Australie) le 13 janvier. Mais que signifient ces records ? « Ces hautes températures ne constituent que le sommet de la partie émergée de l’iceberg. Battre autant de records, c’est la signature du réchauffement climatique. », dit Samuel Morin, chercheur à Météo France et directeur du Centre national de recherches météorologiques.
« On remarque une accumulation prégnante des records, on bat huit à dix fois plus de records de chaleur que de froid », ajoute le chercheur. Avec des températures qui s’éloignent de 5, 10, 15 et parfois 20 °C des valeurs de référence, mesurées sur des périodes de trente ans.
Pourtant, indique Samuel Morin, ces records « ne sont que des marqueurs qui interpellent ». 50 °C en Australie, ça inquiète. Bien plus que quand on lit que la température moyenne à la surface terrestre s’est réchauffée de plus de 1 °C depuis 1850, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). On s’imagine aisément s’adapter avec un seul degré supplémentaire dans nos journées. Sauf que les deux phénomènes sont liés, rappelle le chercheur : « Si la température moyenne s’élève, on est plus souvent susceptible d’avoir des températures très hautes et de battre des records. » Pas besoin d’aller très loin, il suffit de regarder la météo estivale enregistrée dans le sud de la France pour s’en rendre compte : il est fréquent que le thermomètre atteigne les 35 °C et frôle même et dépasse les 40 °C, ce qui était plus inhabituel il y a vingt ans. Et pourtant, ce n’est pas un record.
Multiples conséquences
Ce réchauffement entraîne des conséquences en chaîne : invasion de scarabées dans certains villages de la province de La Pampa en Argentine, mais aussi, à plus grande échelle, des sécheresses qui ont abîmé les parcelles agricoles du sud de la France en 2019, des canicules, des feux de forêt comme ceux qui ont eu lieu en Australie en 2019 et 2020, et des inondations. « La hausse des températures augmente la quantité de vapeur d’eau que l’atmosphère peut contenir, ce qui favorise des précipitations plus intenses », précise Samuel Morin. Il faut aussi s’attendre à des conséquences sanitaires comme la dénutrition, qui concernent notamment les plus fragiles, les personnes âgées en premier lieu. « Il y a également des enjeux de justice climatique, parce que ce sont les plus vulnérables socio-économiquement qui sont les plus touchées, et les pays les plus pauvres qui subissent le plus les conséquences du réchauffement climatique », ajoute Samuel Morin.
Doit-on alors s’attendre à des records de plus en plus fréquents ? « Le réchauffement futur dépendra des émissions de gaz à effet de serre que l’on aura à l’avenir, répond le chercheur. Aucun retour en arrière n’est possible, sauf à créer des procédés pour piéger massivement le CO2 et les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère. C’est pour cela qu’on parle d’irréversibilité du réchauffement climatique. »