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Course aux parrainages: Roussel et Lassalle qualifiés, duel Poutou vs Kazib
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Course aux parrainages : Roussel et Lassalle qualifiés, duel Poutou vs Kazib (marianne.net)
Au dernier pointage du Conseil constitutionnel ce 17 février, Fabien Roussel et Jean Lassalle dépassent la barre des 500 parrainages, synonyme de qualification à l'élection présidentielle. À l’extrême gauche, Philippe Poutou et Anasse Kazib sont en difficulté. Auprès de « Marianne », leurs équipes s’accusent mutuellement de méthodes peu loyales.
Et deux de plus ! Fabien Roussel et Jean Lassalle sont ce soir officiellement qualifiés pour l’élection présidentielle 2022. Le candidat communiste et celui du parti Résistons comptabilisent respectivement 529 et 503 signatures au dernier pointage du Conseil constitutionnel publié ce jeudi 17 février à 17 h. A l'extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour progressent tranquillement vers la barre des 500, avec respectivement 366 et 291 paraphes, pendant que Christiane Taubira patine toujours avec seulement 86 signatures pour l’instant.
À deux semaines de la clôture du recueil des parrainages, la fébrilité se fait aussi sentir à l’extrême gauche. Philippe Poutou n’est pas assuré de participer à sa troisième élection présidentielle. Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) stagne à 199 signatures, seulement 11 de plus que lors du pointage de mardi 15 février.
PHILIPPE POUTOU EN DIFFICULTÉ
« À ce stade, notre présence [à l’élection présidentielle] n’est pas garantie », reconnaissait auprès de Marianne Philippe Poutou ce jeudi matin alors qu’il évoluait à 188 paraphes au pointage précédent. « C’est, comme la dernière fois, la galère pour les parrainages », lâchait l’ouvrier.
En 2017, c’est dans la toute dernière ligne droite que le candidat s’était qualifié. Il avait recueilli 216 signatures supplémentaires en quelques jours avant le dernier pointage du Conseil constitutionnel, lui permettant d’en comptabiliser 573 au total. Tout est donc encore possible. « Il y a quand même une difficulté plus importante que la dernière fois, nuance Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne de Philippe Poutou. Étant donné l’éparpillement des candidatures à gauche, les élus sont très sollicités, beaucoup sont dégoûtés du système des parrainages et la pression de l'extrême droite est très forte. »
BATAILLE AVEC ANASSE KAZIB
Parmi les embûches sur la route du candidat : un nouveau venu dans la course présidentielle. En juin 2021, le syndicaliste Sud Rail Anasse Kazib a claqué la porte du NPA pour lancer sa propre candidature. De quoi piquer des parrainages à Philippe Poutou ? « Juste après être sortis du NPA, ils sont allés voir les élus qui avaient parrainé Poutou la dernière fois », accuse Antoine Larrache. « 90 % de nos parrainages sont des gens qui n’avaient jamais parrainé un candidat », répond Paul Morao, membre de l’équipe de campagne d’Anasse Kazib.
Le cheminot pointe pour l’instant à 122 signatures, un score honorable pour une première candidature. Mais qui risque de ne pas suffire pour se qualifier. « C’est difficile, admet Paul Morao. Dans cette dernière phase, les difficultés ne font que s’approfondir. En termes de temps de parole par parrainage, on est le candidat le moins exposé médiatiquement dans la campagne. »
DES MÉTHODES « PAS TRÈS CORRECTES » ?
De quoi pousser l’équipe d’Anasse Kazib à mettre (un peu trop) la pression sur les élus ? La maire de Flacourt (Yvelines) Séverine Le Goff racontait hier à 78 Actu avoir été « harcelée » jusqu’à son domicile par l’équipe du candidat d’extrême gauche. Elle aurait finalement accordé sa signature pour « se débarrasser d’eux ». « Le contact avec cette maire s’était très bien passé, rétorque Paul Morao. Elle a dû recevoir un coup de pression de son conseil municipal et contacter la presse locale pour se dédouaner. » Le militant souligne à l'inverse les « témoignages positifs d'autres maires dans la presse ».
Mais Antoine Larrache ne manque pas de tacler l'équipe d'Anasse Kazib : « Ce sont des gens qui n’ont pas des méthodes très correctes ». « Nous n’avons pas obtenu 122 parrainages avec des méthodes scandaleuses, réplique Paul Morao. Et au NPA, ils leur arrivent d’expliquer à des maires qui veulent nous parrainer que de toutes les façons, on ne les aura jamais ! »
Auprès de Marianne, c’est Philippe Poutou qui tente d’enterrer la hache de guerre. « Ils font leur campagne, nous la nôtre, nous sommes pour le partage des richesses et donc des parrainages », glisse le candidat, qui promet que « les tensions [avec Kazib] c’était avant. » Les deux candidats sont au moins d'accord sur une chose : le problème « démocratique » que constitue à leurs yeux la règle des 500 signatures.