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Décès d’André Vanoli, ancien militant communiste et très grand comptable national
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
André Vanoli, très grand comptable national, ancien militant du PCF, vient de mourir.
Courte biographie de l'Association de comptabilité nationale
Livre : Histoire de la comptabilité nationale par André Vanoli
Né en 1930 ; économiste, directeur à l’INSEE ; membre du Bureau national de l’UJRF, permanent à la Section économique du PCF.
André Vanoli grandit à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Son père, qu’il perdit à l’âge de douze ans, était fils d’un immigré italien, ajusteur dans l’industrie navale, puis marchand de charbon auprès des marins du port. La famille n’était pas engagée politiquement.
André Vanoli entreprit des études d’économie à Paris et s’engagea à ce moment-là au Parti communiste. En 1950, l’organisation de jeunesse communiste, l’UJRF, le sollicita pour entrer à sa direction, où elle souhaitait voir siéger « un étudiant pauvre ». Il intégra le bureau national au IIIe congrès, en décembre 1950, et se trouva rétrogradé au comité national au congrès suivant, en mai 1953. De là, il commença à collaborer avec la section économique du comité central PCF, alors dirigée par Jean Pronteau. Il travailla comme permanent à la rédaction de la revue Economie et Politique, sous la responsabilité de Jean Baby.
Les remous consécutifs au XXe congrès du PCUS en 1956 suscitèrent, comme chez les plus notoires de ses amis économistes, les premières réticences d’André Vanoli vis-à-vis de la ligne officielle du parti. Il militait alors dans le XIIe arrondissement parisien. En vue du XIVe congrès du PCF, prévu en juillet, il rédigea et présenta à l’assemblée de section, avec son ami Alain Besançon, alors étudiant en histoire, un rapport qui contredisait la ligne officielle du parti (et notoirement de Thorez) sur le thème de la « paupérisation absolue ». Le rapport, sans être contredit sur le fond par le représentant de la fédération, André Souquière, fut écarté par l’assemblée qui valida à l’unanimité, moins leurs deux voix, celui de la section. Dès le mois de juin, André Vanoli perdit sa place à Économie et Politique, qui publiait ce mois-là un article validant la thèse de Thorez. Par la suite, toute la direction de la section économique se trouva contestée par la direction du PCF. Jean Baby fut finalement exclu du Parti en 1960 et Jean Pronteau démis de ses responsabilités en 1961
Avec le soutien solidaire d’autres oppositionnels, André Vanoli réussit à obtenir une place de vacataire au service de la comptabilité nationale du ministère de l’Economie et des Finances, au début de l’année 1957. Par contre, sans qu’on lui en expose les motifs, mais ils étaient « manifestement d’ordre politique », il fut empêché de se présenter au concours de l’École nationale d’administration (ENA), et ne put de ce fait jamais rentrer dans les cadres ordinaires de la Fonction publique.
Appelé au service militaire après son sursis, il échappa à l’Algérie, et fut libéré au bout de dix mois, en tant que fils aîné d’une veuve non remariée. Il n’était pourtant que le troisième garçon de sa fratrie, mais ses deux frères n’avaient pas bénéficié de la disposition légale, et lui put donc en profiter. Rentré de l’armée, il retrouva son poste au ministère, et quitta le Parti communiste peu après, en 1959. En 1967, toujours comme contractuel, il fut affecté à l’INSEE. Il en devint un des directeurs, spécialiste reconnu de la comptabilité publique, sujet sur lequel il a écrit un livre de référence, et pour lequel il a participé à de nombreuses conférences internationales.
André Vanoli a pris sa retraite en 1995, sans jamais se réengager politiquement, sauf à participer à des actions de solidarité avec le Vietnam dans les années 1970.