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    SUSPENSION DE SUD COMMERCE : une mise en perspective

    Lien publiée le 14 septembre 2023

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    SUSPENSION DE SUD COMMERCE : une mise en perspective | Le Club (mediapart.fr)

    Le 9 octobre prochain se tiendra l’audience en suspension de la suspension, par Solidaires, de la Fédération SUD Commerce. L’Union syndicale Solidaires, dernière née des confédérations françaises, s’illustre à son tour par des manœuvres visant à écarter une organisation active et en plein essor

    à rebours des exhortations à se syndiquer dans la foulée de la mobilisation contre la réforme des retraite. En effet, ces dernières années ont été marqués par des conflits majeurs entre syndicats au sein de plusieurs d’entre elles :

    - la CNT-F avec sa branche du nettoyage en particulier sur la question de l’embauche de permanent-es, qui a aboutit à la création de la CNT-SO,

    - la « suspension » – l’exclusion en fait – par la CFDT du SCID suite à ses prises de position contre l’extension des horaires d’ouverture des commerces,

    - la tentative de reprise en main de la CGT-HPE par l’Union Départementale CGT de Paris, en lien avec les dérives du syndicat de la Propreté,

    - l’éviction, pas plus tard que l’an dernier, de la CGT PSA Poissy, passée depuis à SUD Industrie, par son UD et la puissante fédération de la Métallurgie et ce sur fond d’appartenance partidaire.

    La syndicalisation : ceux qui en parlent et ceux qui en font

    Cette liste n’est malheureusement pas limitative, en particulier au sein de la CGT : on pense aussi à l’antagonisme qui perdure entre l’Union Syndicale du commerce parisien et sa fédération, aux rapports tendus entretenus entre la Confédération et Info’Com ou bien au départ de centaines de cégétistes de la Ville de Paris pour la FSU suite à la volonté d’étouffement, de la part de leur fédération des Services Publics, de violences sexistes et sexuelles internes.

    A chaque fois, ce sont des structures de base, essentiellement issues du secteur privé, qui s’attirent les foudres de celles intermédiaires, voire nationales bien que certaines se proclament volontiers anticapitalistes, auxquelles elles sont rattachées. Ce sont aussi des syndicats en fort développement, en prise avec le monde du travail tel qu’il est, c’est à dire marqué par la précarité liée entre autre à l'extension de la sous-traitance et de l’uberisation, et dotées de pratiques revendicatives, que ce soient en matière d’emploi, de salaire ou de conditions de travail, qui font y compris qu’on parle abondamment d’eux (animation de conflits exemplaires, dénonciation des violences policières comme de cas de corruptions syndicales ou protection de la santé des travailleurs pendant le Covid).

    Violences des échanges en milieu militant

    Ce ne sont pas seulement des syndicats mais également les hommes et les femmes, permanent-es ou bénévoles qui les animent, qui font l’objet de ces attaques avec des méthodes qui, quand elles ne relèvent pas purement et simplement de la violence physique, visent à salir leur engagement en mettant en cause leur intégrité comme leur probité. Nul n’est évidement exempt de critiques mais le bilan au plan national de leurs contempteurs, que ce soit sur la réforme de l'assurance chômage ou l'issue du récent conflit des retraites en dépit d’une mobilisation  historique, devraient les inciter à davantage de modestie plutôt que de s’ériger en donneur de leçons... De même pour les accusations de pratiques antidémocratiques, qui tiennent le plus souvent lieu de prétexte pour justifier l’atteinte au fédéralisme par l’ingérence dans leur fonctionnement propre, alors que les dirigeant-es en question se prêtent eux volontiers au jeu de la personnalisation par une exposition médiatique redoublée et se retrouvent dans des instances qui fonctionnement souvent en vase clos donc hors sol.

    Structurellement, ce phénomène s’explique par le rééquilibrage en cours entre secteur public, grand pourvoyeur de moyens syndicaux dont du temps de décharge syndicale, et privé en matière d’implantation comme d’audience électorale, voire l’ONGnisation de leur engagement au détriment de celui sur le terrain de la lutte des classes plus classique et, plus sûrement, d’une institutionnalisation grandissante, à commencer par la question sensible de l’affectation des subsides liés au dialogue social.

    Ce sont ces points sous-jacents ainsi que le fait d’être des employeurs loin d’être exemplaires ‒ à commencer tout bonnement par admettre en être un ‒ qui doivent amener les militant-es ouvriers sincères et, plus largement, celles et ceux qui pensent qu’un profond changement social passe par un syndicalisme renouvelé à se retrouver aux côtés de la Fédération SUD Commerce le mois prochain.