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La pollution chronique des eaux bretonnes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La pollution chronique des eaux bretonnes - Révolution : Tendance marxiste internationale
En 2021, un sondage révélait que 86 % des habitants de la Bretagne avaient confiance en leur eau potable. La même année, l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne estimait que 40 % de l’eau du robinet de la région était contaminée par des éléments toxiques divers.
Les eaux bretonnes sont parmi les plus polluées de France. D’après une étude de l’Observatoire de l’environnement de Bretagne, si l’on remonte à la source, c’est-à-dire aux eaux de surface (étangs, littoral, rivières) et aux nappes phréatiques, on trouve des traces de pesticides dans 99 % des masses d’eau bretonnes. Cet observatoire a même repéré pas moins de 83 substances différentes sur un seul point de captage !
Pesticides
En 2000, une directive européenne « imposait » aux Etats membres de faire en sorte que 100 % de leur eau douce soit « en bon état » en 2015. A l’époque, c’était le cas de seulement 40 % des masses d’eau douce européennes. L’objectif n’ayant pas été atteint, il a été repoussé à 2027. Mais pour la Bretagne, ce report ne suffira pas. L’Etat prévoit que seules 60 % des eaux de la région seront alors en « bon état ».
La pollution de l’eau n’est pas une nouveauté en Bretagne. Elle est en grande partie une conséquence directe de l’utilisation massive de pesticides par le secteur agricole, dont la Bretagne est l’un des piliers. Dominée par un nombre de plus en plus restreint de grands propriétaires et par les grands groupes de l’industrie agro-alimentaire, l’agriculture intensive bretonne produit notamment 58 % des porcs français, 43 % des œufs et 24 % du maïs destiné au fourrage des animaux d’élevage. Au passage, elle consomme des quantités faramineuses de pesticides.
Ces dernières années, outre les pesticides, on repère aussi de plus en plus de métabolites, c’est-à-dire les restes d’un pesticide suite à sa dégradation. La dangerosité de ces substances n’est pas toujours bien connue, en particulier lorsque plusieurs métabolites se combinent dans une même eau.
Le scandale du S-métolachlore
Parmi ces métabolites figurent ceux issus de la dégradation du pesticide S-métolachlore. Dérivé d’un produit interdit en 2003 (le Métolachlore), le S-métolachlore a été mis sur le marché pour le remplacer. Il est aujourd’hui massivement utilisé : ses métabolites sont présents dans 99 % des captages d’eau de Bretagne.
Jusqu’à l’année dernière, ce produit était jugé dangereux par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSES). Cet avis était partagé par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), qui l’avait classé dans la catégorie des « cancérigènes suspectés ». En septembre 2022, coup de théâtre : l’ANSES change d’avis et décide que ce pesticide ne représente plus un danger. La base de cette nouvelle évaluation ? Deux études réalisées… par le fabricant du S-métolachlore !
D’un coup de baguette magique, l’ANSES transformait une eau jusque-là polluée en eau « propre » – au grand dam de ceux qui devaient la boire, mais pour le plus grand bonheur de la FNSEA, le syndicat qui représente la plupart des grandes exploitations agricoles privées.
Cependant, après plusieurs mois de scandale et une nouvelle étude, l’ANSES a de nouveau changé d’avis et décidé que, finalement, le S-métolachlore et ses résidus représentent bel et bien un danger. En avril 2023, elle engageait même une procédure d’interdiction de ce produit. La FNSEA était furieuse, tout comme le ministre de l’Agriculture. Depuis le pupitre du Congrès de la FNSEA, ce dernier s’est opposé publiquement à cette décision, au nom de la défense de la « filière agricole » et de la « souveraineté alimentaire ».
« Délais » criminels
L’ANSES a maintenu sa décision, mais les gros exploitants s’en sortent bien : l’interdiction du S-métolachlore n’entrera en vigueur qu’en octobre 2023 en ce qui concerne la vente, et en octobre 2024 en ce qui concerne l’utilisation des stocks existants, soit un délai de près d’un an et demi ! Et c’est sans compter les possibles « délais de grâce » supplémentaires que les lobbys de l’agro-alimentaire pourraient obtenir de l’Etat. En Guadeloupe et en Martinique, ils avaient réussi à repousser de trois ans l’interdiction de la Chlordécone, dont les résidus empoisonnent toujours près d’un demi-million d’Antillais.
L’interdiction d’un produit ne met pas fin à la pollution qu’il provoque. Ces dernières années, on trouvait encore des traces de Métolachlore, alors même qu’il a été interdit il y a près de 20 ans ! Enfin, rien n’empêchera les patrons du secteur de mettre sur le marché un « dérivé » du S-métolachlore pour le remplacer, comme ils l’avaient fait en 2003 avec le Métolachlore. Il faudrait alors des années d’études pour, de nouveau, prouver la dangerosité de ce dérivé et, de nouveau, obtenir son interdiction…
Pour les grands capitalistes qui dominent l’industrie agro-alimentaire, les profits passent avant la défense de l’environnement et de la santé publique. Et puisque l’Etat bourgeois est au service de la classe dirigeante, il préférera toujours défendre les intérêts des pollueurs plutôt que les populations empoisonnées par les pesticides.