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Plutôt pro-police qu’antiracistes : le PS et le PCF ne manifesteront pas aujourd’hui
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le PS et le PCF ont annoncé qu’ils ne manifesteront pas contre les violences policières ce samedi 23 septembre à l’appel d’organisations antiracistes et syndicales. En 2021, ils n’avaient pourtant pas hésité à manifester à l’appel des syndicats de police aux côtés de Gérald Darmanin et du RN.
Ce mardi, après Fabien Roussel et le PCF, c’est la direction du Parti Socialiste qui a annoncé que le PS refusait de participer à la « marche unitaire contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques » ce 23 septembre, appelée par plus de 100 organisations syndicales, politiques et associatives, dont la CGT, la FSU et Solidaires.
Pour justifier leur non-participation à cette date de mobilisation centrale qui marque la rentrée sociale, après un été marqué par les révoltes de la jeunesse des banlieues et leur répression inouïe par les forces de polices, les dirigeants du PS ont expliqué que selon eux « il y a des mots d’ordre qui ne vont pas, comme le fait de dire que toute la police est raciste ».
Le parti « refuse de jeter l’opprobre sur toute une profession » et conteste ainsi le caractère systémique des violences policières. Des violences policières pourtant de plus en plus manifestes et indéniables au regard de la répression toujours plus violente des mouvements sociaux comme en témoignent les nombreux cas de violences policières contre des manifestants lors du mouvement contre la réforme des retraites et contre les jeunes des quartiers populaires qui se sont soulevés suite au meurtre de Nahel.
Mais ce n’est pas tout, en plus de refuser de participer à une manifestation portant une dénonciation aussi élémentaire que celle des violences policières, le PS a aussi expliqué que le « le risque est de transformer cette manifestation en pro-abayas... ».
Quelques jours plus tôt, Fabien Roussel, premier secrétaire du Parti Communiste qui n’en n’est pas à son coup d’essai en termes de déclaration pro-flics, avait lui aussi annoncé qu’il ne participerait pas à la manifestation du 23 septembre : « je n’ai pas envie de manifester en entendant ce slogan « tout le monde déteste la police ». J’ai vu qu’en plus ils avaient ajouté comme revendication le port de l’abaya dans les écoles… Pour moi cette manifestation prend une tournure que je ne partage pas » a-t-il déclaré sur France Info le 14 septembre.
Les deux composantes de la NUPES refusent donc de manifester contre les violences policières tout en se rangeant du côté de l’attaque islamophobe et sexiste du gouvernement contre les jeunes femmes musulmanes ou assimilées comme telle avec l’interdiction de l’abaya.
En réalité, si le PS et le PCF refusent de manifester le 23 en arguant qu’il s’agirait d’une manifestation trop radicale contre les violences policières, il s’avère que les revendications de l’appel rejoint par LFI, EELV, la CGT et d’autres organisations restent limitées et tombent dans l’impasse des illusions sur une possible réforme de la police. De même, contrairement à ce qu’affirment le Roussel et le PS, l’appel s’est refusé à intégrer le rejet de l’interdiction de l’abaya dans les écoles alors qu’il s’agit d’une offensive raciste de taille.
Aussi est-il utile de rappeler que ce n’est pas la première fois que le PS et le PCF prennent position pour défendre l’institution policière et se détourner de revendications centrales du mouvement social et du mouvement ouvrier contre les violences policières. En 2021, ces deux formations de la gauche institutionnelle avaient accouru à l’appel de syndicats de polices réactionnaires et manifesté devant l’Assemblée nationale pour des revendications visant à rendre toujours plus intouchables les policiers et à renforcer leur impunité. Olivier Faure et Fabien Roussel, les deux numéros 1 du PS et du PCF avaient ainsi revendiqué leur participation à un front pro-police allant de EELV jusqu’à Darmanin et au RN.
De plus, les positions pro-police et le refus de mener résolument la lutte contre les violences policières et le racisme qui s’abattent sur la classe ouvrière et les classes populaires, se retrouvent dans le programme même de ces organisations. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que le PS d’Olivier Faure, lorsqu’il a été aux affaires sous François Hollande a largement participé à renforcer les forces de police et a réprimé activement le mouvement social, en 2016 notamment. C’est également sous le mandat du PS qu’ont été passées une série de loi assouplissant toujours plus l’usage des armes à feu par les policiers, à commencer par loi de 2017 qui est à l’origine de l’instauration d’un véritable « permis de tuer » en cas de « refus d’obtempérer ». Une loi qui a été à l’origine d’une multiplication considérable des meurtres policiers, dont celui récemment du jeune Nahel.
Une nouvelle fois, les militants du mouvement ouvrier matraqués et perquisitionnés pendant la mobilisation des retraites, les militants du mouvement écologiste à Sainte-Soline et bien sûr les comités de familles de victimes ainsi que les habitants et la jeunesse des quartiers populaires prendront note de cette position du PS et du PCF qui préfèrent caresser dans le sens du poil les forces de polices. À rebours, de telles positions, les organisations du mouvement ouvrier doivent être de la manifestation pour défendre un programme intransigeant contre la répression et les violences policières, contre le racisme d’État et en soutien de tous les réprimés. Des revendications qui devront être portées massivement ce 23 septembre.