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    Grèce: la réforme des universités a du mal à passer

    Lien publiée le 7 mars 2013

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    ATHENES, 06 mars 2013 (AFP) - Plusieurs milliers d'étudiants ont manifesté mercredi à Athènes contre le plan du gouvernement, baptisé "Athina", de restructurer les universités par fermeture ou fusion de départements universitaires, a constaté une journaliste de l'AFP.

    Ce plan, qui vise à faire tomber à 384 le nombre de facultés contre 534 aujourd'hui et prévoit de réduire de 4% le nombre d'étudiants admis dans l'enseignement supérieur l'an prochain, est dicté essentiellement par des impératifs d'économie budgétaire dus à la crise financière qui touche le pays et à l'austérité imposée par ses bailleurs de fonds internationaux.

    Appliqué à une population estudiantine qui n'a jamais été autant exposée au chômage - avec deux tiers des moins de 24 ans non étudiants au chômage - il attise les craintes sur l'avenir de ce que la presse grecque a baptisé la "génération perdue", souvent condamnée à l'exil à l'étranger.

    Projet très contesté, la fusion de 28 facultés a été reportée pour après 2018, afin que les étudiants déjà inscrits puissent achever leurs études sans avoir besoin d'être transférés dans un autre établissement, selon la presse.

    Le plan "Athina", qui a été présenté mercredi au parlement sous la forme d'un décret présidentiel, suscite des tiraillements au sein même de la coalition gouvernementale. Le petit parti de la Gauche démocratique (Dimar), a critiqué cette restructuration "qui n'a pas de logique académique". Le maire de la localité de Livadia (centre) a démissionné mercredi pour protester contre cette réforme.

    "Nous devons rationaliser la carte universitaire" s'est défendu le ministre Constantin Arvanitopoulos mercredi devant le parlement en jugeant que l'inflation clientéliste des départements universitaires et des instituts de technologie dans toutes les régions de Grèce, était une responsabilité partagée entre l'Etat et les enseignants du supérieur.

    En 20 ans, le nombre de départements universitaires en Grèce est passé de 334 en 1993 à 534 aujourd'hui (+60%), a indiqué le ministre devant les députés.

    "Les universités ont fleuri sur chaque île, dans chaque ville au cours des années passées et maintenant le gouvernement se rend compte qu'il ne peut plus faire face à la crise", dit Vassilia Chioti, 20 ans, étudiante en agronomie à Messologhi (centre), membre du conseil d'administration de son université. "Du coup, tout le monde doit changer sa vie parce que les hommes politiques ont fait des bêtises", regrette-t-elle.

    "Il y a un mois on voulait fusionner notre faculté avec celle de Kalamata (sud), puis on nous a dit que deux autres départements allaient rejoindre le nôtre et hier on nous a annoncé que nous allions être déménagés à Amaliada (sud-ouest)", dit l'étudiante, qui critique la précipitation avec laquelle le projet de restructuration est mené.

    "Cette réforme structurelle a une logique régionale de développement, dont l'ambition est légitime au moment où le chômage des jeunes explose. Les diplômes doivent être liés aux débouchés locaux", relativise un expert européen des questions universitaires.

    "Le problème c'est que la Grèce n'a pas encore intégré le système universitaire européen unifié (dit LMD, pour Licence-Master-Doctorat, NDLR) et qu'il n'existe pas encore assez de passerelles pour les étudiants entre filières en Grèce", ajoute cet expert.

    "En restructurant par fusion, on change les intitulés de diplômes, d'où l'inquiétude, légitime aussi des étudiants. Ce plan est vu comme une réforme administrative uniquement, à laquelle il manque un volet pédagogique et européen, permettant la mobilité des étudiants et la lisibilité de la carte universitaire", ajoute cet expert.