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    Le pouvoir d'achat des Français en chute libre en 2012

    Lien publiée le 16 mai 2013

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Mediapart) Le pouvoir d'achat des ménages a enregistré une baisse record de 0,9 % en 2012, selon les chiffres donnés mercredi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

    « Cette évolution est mesurée sur l’ensemble des ménages », affirme l'Insee dans son étude, qui précise que « compte tenu de la croissance de la population, le pouvoir d’achat au niveau individuel (pouvoir d’achat par unité de consommation) se replie de 1,5 %, alors qu’il était stable en 2011. » C’est ainsi la plus forte baisse depuis 1984.

    Et dans le détail, la situation est encore pire pour de nombreux Français. Car ces chiffres, pour alarmants qu'ils soient, sont encore grevés par les dépenses incompressibles du ménage, que l'Insee appelle dépenses « préengagées ». Il s'agit des dépenses pour le chauffage, le logement, l'énergie, les services de télécommunications, la redevance télé, les frais de cantine, etc. Quand ces dépenses sont prises en compte, le budget qui reste aux Français, dit « arbitrable », chute de 2,2 % (et de 2,7 % quand on le ramène à l'unité de consommation).

    La chute aurait pu être pire sans les amortisseurs sociaux. « Seules les prestations sociales constituent un facteur d’accélération du revenu (+0,4 point) », affirme l'Insee. Pas sûr que cela rassure les Français.

    L'intégrale de la note de l'Insee :

    Le pouvoir d’achat des ménages se replie fortement

    En 2012, le revenu disponible brut des ménages augmente seulement de 0,9 % en valeur, après + 2,7 % l’année précédente (tableau 2). Parallèlement, le prix de la dépense de consommation finale s’accroît de 1,9 % après + 2,1 %, les prix de l’énergie augmentant plus modérément. Le pouvoir d’achat du revenu disponible recule donc (- 0,9 %, après + 0,7 %). Cette évolution est mesurée sur l’ensemble des ménages. Compte tenu de la croissance de la population, le pouvoir d’achat au niveau individuel (pouvoir d’achat par unité de consommation) se replie de 1,5 %, alors qu’il était stable en 2011. C’est la plus forte baisse depuis 1984 (- 1,9 %).

    Le ralentissement du revenu disponible brut de 1,8 point en valeur est imputable aux revenus du patrimoine (contribution de - 0,8 point) et aux revenus d’activité (- 0,7 point). Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine y participent également (- 0,5 point). Seules les prestations sociales constituent un facteur d’accélération du revenu (+ 0,4 point).

    Globalement, les revenus de la propriété perçus par les ménages décélèrent fortement. Les intérêts nets (reçus moins versés) sont certes bien orientés, soutenus notamment par la hausse du taux du livret A (+ 17 points de base en moyenne sur l’année) et le relèvement des plafonds de certains supports (livrets A et de développement durable). En revanche, comparés à 2011, les dividendes perçus par les ménages sont moins dynamiques (+ 1,9 % après + 6,4 %), en lien avec la dégradation des résultats des entreprises. Surtout, les revenus de la propriété attribués aux ménages dans le cadre de leurs placements en assurance-vie diminuent (- 4,0 % après + 5,6 %) : ce recul traduit le moindre rendement des placements des assureurs.

    La masse salariale nette reçue par les ménages ralentit à + 1,6 %, après + 2,5 % en 2011. Ce freinage reflète le recul de l’emploi (- 0,2 % après + 0,4 %) et le léger fléchissement du salaire moyen net par tête (+ 1,9 % après + 2,2 %). Le revenu des entrepreneurs individuels décélère également (+ 1,7 % après + 2,7 %).

    En 2012, les impôts sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages accélèrent (+ 10,2 % après + 6,3 %), sous l’effet essentiellement de la mise en œuvre de nouvelles mesures fiscales, votées avant et après les élections. Parmi ces dernières, figurent la désindexation du barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, la modification du régime de taxation des plus-values immobilières, la révision des modalités de déclarations de revenus (cas des mariages, Pacs et divorces), la hausse des taux de prélèvements sociaux sur les revenus du capital et l’instauration d’une contribution exceptionnelle sur la fortune.

    Les prestations sociales reçues par les ménages accélèrent en revanche (+ 4,0 % après + 2,8 %). La croissance des prestations du régime général est surtout portée par les branches vieillesse (+ 4,1 % après + 4,6 %), du fait de l’augmentation tendancielle du nombre de retraités, et famille (+ 3,2 % après + 0,3 %) suite à la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire. En outre, les prestations de l’Unedic accélèrent nettement (+ 5,2 % après - 0,4 %) avec la hausse du chômage.

    Alors que le revenu disponible brut des ménages progresse de 0,9 %, leurs dépenses de consommation finale augmentent de 1,4 % en valeur. Leur taux d’épargne perd donc 0,4 point, pour atteindre 15,6 % en 2012.

    Le revenu disponible brut des ménages ne rend pas compte de l’ensemble des ressources dont ils disposent. En effet, au-delà de leurs dépenses de consommation, les ménages consomment également des biens et services dont le coût est pris en charge par la collectivité : éducation, santé, allocations logement... En 2012, le revenu disponible ajusté des ménages, qui englobe ces dépenses, est plus dynamique que le revenu disponible brut (respectivement + 1,2 % et + 0,9 %). Il bénéficie ainsi de la poursuite de la hausse des prestations sociales en nature (+ 2,5 %, après + 2,6 % en 2011) : la décélération de la partie marchande (+ 2,6 % après + 3,5 %), liée notamment aux remboursements de médicaments, est presque intégralement compensée par l’accélération des dépenses non marchandes (santé, éducation).